par Roland Escaig, Rédacteur en chef luxe-Infinity.com
Fini la pandémie, on veut y croire même si le port du masque est devenue une habitude. Notamment à l’aéroport d’Orly ou à l’aéroport de Nice où tout semblait repartir ! L’avis de deux grands professionnels rencontrés au 12eme APG World Connect à Monaco, qui a réuni pendant 3 jours prés de 400 personnes : Jean-Louis Baroux et Marc Rochet.
JEAN LOUIS BAROUX : ATTENTION AU SYNDROME ALITALIA
Avec Jean Louis Baroux, organisateur de cette conférence, on est un peu inquiet, si rien n’est fait. Mais soyons clair, selon lui, la prospérité de l’aérien était fausse, c’était une recherche du volume et non de rentabilité. Le système était devenu fou.
Les gens réfléchissaient avec des logiciels inadaptés! Ou il s’agissait de vente à perte ou bien c’était de la publicité mensongère. Le transport aérien doit être payé à un prix raisonnable. Moins de 50 euros l’heure de vol, c’est simplement scandaleux.
Dans le futur, les compagnies doivent baisser leur niveau de CO2 et il va falloir dégager des budgets importants. Sinon, on va entrer rapidement dans le syndrome Alitalia, Jean Louis Baroux est particulièrement inquiet et d’après lui , il faut agir maintenant. En particulier en dégageant des budgets de lobby industriel avec une taxe de 4 euros prise sur chaque billet. Actuellement, le transport aérien est revenu à 45% du Trafic d’avant. Mais le besoin de voyager est très important. Air France a environ 300-400 avions avec une dette de 13 milliards pour un chiffre d’affaires de 14 milliards! En France c’est l’immobilisme qui prime avec trois organisations qui représente l’aérien , alors qu’il n’en faudrait qu’un seule!
MARC ROCHET: IL FAUT ENVISAGER UNE PRIME A LA CASSE
Modérateur de la première conférence sur le thème : comment regagner les passagers, Marc Rochet , President de Fench Bee et d’Air Caraibes, n’a pas été déçu car il n’y a pas eu de langue de bois. La situation a été faite de stop and go, c’est la quatrième mais on assiste à une régression du virus. Nous sommes sur le chemin de la reprise. Certes, les déplacements professionnels sont en baisse car la téléconférence existe. On peut estimer de 20 à 25% de télétravail. Et il y a également une pression de l’environnement pour limiter le trafic business.
En ce qui concerne nos deux compagnies, « nous sommes entrés dans la crise en mars 2020 en étant très solides. Les mesures que nous avons prises ont été très importantes mais nous avons conservé le personnel. Comme une grande partie de la crise est derrière nous, nous pouvons garder l’espoir.En revanche, on a la responsabilité de l’environnement. Et il faut envisager une prime à la casse. Et mettre tous les avions anciens à la ferraille.
Moralité, gardons nous de reproduire après la COVID, les mêmes stratégies de conquête de volume de passagers au détriment de la rentabilité des transporteurs. Le transport
aérien est vital pour le développement du monde et il est fondamental de le préserver.
Il ne peut être bradé.
ROLAND ESCAIG