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Rendre accessible les métiers verts, une priorité pour notre économie

À l'aube de la COP 28 et alors que l'Europe projette ses ambitions en matière de réduction de son impact écologique, investir dans la formation du plus grand nombre aux métiers de l'environnement paraît incontournable.

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Par Armand de Coussergues, Président de l’Institut Supérieur de l’Environnement.

Malgré des besoins croissants en nouveaux emplois verts estimés par le Shift Project à 1,1 million d’ici 2050, la France et l’Europe pourraient bien connaître une pénurie de professionnels de l’environnement. Ainsi, 71 % des « métiers verts » connaissent des difficultés de recrutement.

Face à l’ambition européenne d’atteindre la neutralité carbone en 2050, ce pourcentage fait tache. Faute de mesures urgentes pour stimuler les compétences « vertes », l’économie européenne met en péril la transition de son modèle. Les Français sont pourtant prêts au changement. Ils sont 40% à souhaiter exercer un métier dans le domaine de l’environnement. Pour donner vie à ce projet, il appartient de rendre les formations aux métiers de l’environnement plus inclusives.

Mais comment promouvoir les opportunités professionnelles liées aux métiers de l’environnement pour « normaliser » ces professions ? Comment ouvrir ces formations à des publics habituellement peu concernés par ces enjeux ?

Une pédagogie nécessaire…

Une récente étude révélait que le manque de connaissance des métiers de l’environnement était le principal frein à une carrière dans ce secteur. De même, un Français sur quatre estime que le secteur de la transition écologique propose peu d’opportunités et peu de postes, ce qui suscite un sentiment de « peur » chez 40% d’entre eux. Ces chiffres témoignent de la nécessité de faire bouger les lignes à travers une pédagogie renforcée.

Le rapport de l’OCDE « Bridging the Great Green Divide » souligne en effet que plus de la moitié des travailleurs occupant des emplois verts perçoivent des salaires majorés de 20 %. Le signe d’une hausse de la demande en matière de compétences « vertes » qui peine parfois à trouver preneur. Dans le domaine de l’énergie par exemple, et avec la construction de plusieurs Gigafactories, plus de 13 000 postes seront à pourvoir au cours des prochaines années dans la « vallée de la batterie électrique » située à Dunkerque.

… à compléter avec des mesures concrètes fortes…

Si l’environnement est une préoccupation majeure pour 53 % des habitants des communes-centres des grands pôles urbains, c’est beaucoup moins le cas dans le rural et les communes isolées (43 %). Ce constat souligne l’importance de rendre accessible les métiers de l’environnement à toutes et à tous, en particulier les profils en reconversion. Alors que 3 actifs sur 4 estiment qu’ils auraient besoin d’une formation pour se reconvertir, encore faut-il leur permettre d’y accéder facilement.

Des incitations concrètes doivent être mises en œuvre. Cela peut bien sûr prendre la forme de bourses pour couvrir les frais engendrés par le coût des formations. Cela peut également prendre la forme de campus délocalisés en région pour revitaliser certains territoires enclavés, ou en digital, à travers des campus numériques. Simplifier le recours aux formations, c’est faire en sorte que l’emplacement géographique et les conditions sociales ou financières ne soient plus un obstacle pour opter vers cette voie.

… et le développement de formations de qualité

Encore marginaux au début des années 2000, les cursus environnementaux se sont étoffés au fur et à mesure que les filières professionnelles ont émergé pour répondre aux nouveaux besoins écologiques de la société. Mais comment évaluer la qualité de ces formations ? Qu’il s’agisse des étudiants ou des salariés, la Cour des Comptes pointait dans un rapport publié en juin 2023 les abus de certaines formations dont le contenu laissait à désirer.

Pour s’y retrouver, il existe plusieurs solutions. D’abord, confirmer qu’une formation soit diplômante et que son pourcentage de diplômés soit important. Ensuite, vérifier si la formation offre l’acquisition de compétences à haute valeur ajoutée suffisamment solide pour se prémunir contre le green washing. Enfin, se référer au taux d’insertion professionnelle. Ces trois indicateurs sont généralement gages de qualité et permettent de faire le tri parmi les formations qui se développent sur le secteur de l’environnement.

 Armand de Coussergues 


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