Des entrepreneurs victimes de tracasseries… Et si les fonctionnaires, au lieu de freiner toutes initiatives, se mettaient enfin à leurs services ?
Le chemin de croix du jeune fondateur du « Puy du fou » provençal ne semble pas prêt de s’interrompre. Voilà un créateur de 37 ans rempli d’espoir et d’ambition qui, après avoir reconstruit un premier château médiéval en Auvergne (la forteresse historique de Saint-Vidal, une réussite précoce avec 32 000 visiteurs par an, 12 emplois créés et bientôt l’installation d’un hôtel 5 étoiles), se met en tête de vouloir récidiver avec un défi plus audacieux encore.
Celui d’un vaste spectacle vivant inspiré de l’histoire de la Provence, installé au château de La Barben, près de Salon-de-Provence (13). Son initiative au Rocher Mistral aurait dû susciter le plus grand enthousiasme dans la région et chez les collectivités. Notre entrepreneur a, pour se faire, réuni un tour de table conséquent de 27 millions d’euros mobilisant de grands patrons comme Benoit Habert (famille Dassault) ou Vincent Montagne (Média participations).
Qui plus est, le succès public est au rendez-vous. En moins de deux ans, le parc à thème historique porté par Vianney d’Alençon a déjà attiré 120 000 spectateurs. Et l’entreprise a déjà créé 150 emplois pour un chiffre d’affaires annuel de 1,9 million d’euros. Ce n’est pas négligeable.
Et que voit-on ? Les corporatismes, les administratifs se mettent en ordre de bataille pour lui mettre des bâtons dans les roues. Dans le village, des riverains jaloux lui ont cherché des noises. Inévitables empêcheurs de tourner en rond, les écologistes de France Nature Environnement ont, Dieu merci, été déboutés. Mais que d’argent et de temps perdus. Ce n’est pas fini. L’agence régionale de santé locale (dont chacun a pu mesurer l’efficacité durant le Covid) s’est mis en tête de lui reprocher « ses nuisances sonores ». La Commission de sécurité locale y est allée aussi de son petit couplet, allant même jusqu’à délivrer un avis défavorable au projet. Un acharnement à l’encontre d’un si beau défi qui pose question. Convoqué devant le Tribunal correctionnel pour l’aménagement d’un parking en zone inondable, on a l’impression que notre bâtisseur dérange. La prochaine fois, il s’installera peut-être en Espagne, allez savoir !
Quand va-t-on en finir avec ce type de comportements, de formalités et de procédures ? Par les temps difficiles qui courent, tous, publics ou privés, doivent se mobiliser pour la réussite collective du pays et de ses meilleurs projets. De ce point de vue, le succès du Rocher Mistral reste emblématique au haut point de notre capacité à redevenir un grand pays.
Robert Lafont
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