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Niel, Arnault, Guyot : ces entrepreneurs qui font progresser la France


Il y a ceux qui parlent et ceux qui agissent. Nos capitaines d’industrie devraient s’exprimer davantage car ils peuvent inspirer toute une génération !

Entreprendre - Niel, Arnault, Guyot : ces entrepreneurs qui font progresser la France

Il faudra un jour ériger une statue à des personnages économiques emblématiques, à l’image de Bernard Arnault. Le prolifique et génial patron de LVMH ne se contente pas de créer, chaque année, des milliers d’emplois dans notre pays ou de contribuer pour des milliards d’euros à l’équilibre de notre balance commerciale.

L’empereur mondial du luxe sait que nous vivons dans un monde où rien n’est jamais définitivement acquis, et qu’un leader se doit de toujours remettre son ouvrage sur le métier. En prenant officiellement 4 % de Moncler, le propriétaire de Dior affiche sa volonté d’accompagner durablement le développement du roi de la doudoune dans le monde et de son patron emblématique, Remo Ruffini. Et il affiche aussi son profond désir de faire partie des successeurs de la célèbre griffe de vêtements de ski, grillant ainsi la politesse à son ami François-Henri Pinault, le président de Kering, qui n’avait pas caché sa volonté non plus de prendre pied un jour chez Moncler, une marque française née en 1952 près de Grenoble, petite affaire d’équipement textile pour alpinistes et que Ruffini a transformée en marque culte au plan mondial, avec des ventes de plus de 3 milliards d’euros aujourd’hui.

Reste au propriétaire d’Yves Saint-Laurent et de Gucci de se porter au secours du groupe britannique Burberry, lourdement endetté et qui annonce un plan de licenciement de 400 salariés…

Le trublion des télécoms, Xavier Niel, devenu entrepreneur culte, n’a pas tort non plus de s’exprimer sur tous les médias à l’occasion de la sortie de son livre au titre iconoclaste Une sacrée envie de foutre le bordel. « Oui, tout le monde doit essayer de créer, et même sans diplôme ! ». Car c’est toute une génération qui a besoin de réinventer sa vie et d’imaginer l’espoir. Quel plus beau projet que de lancer une affaire dans un domaine qui passionne. Merci, Monsieur Niel, vous avez ouvert la voie et « pas seulement aux mâles blancs qui font HEC » pour reprendre votre terminologie. Les autres grands entrepreneurs doivent aussi sortir du bois. Un magazine comme Entreprendre, que j’ai créé en 1984, est fait pour cela. Mais il y a tant d’autres médias aujourd’hui ; de La Tribune à BFM, de Forbes à Challenges, ou de CNews aux Échos.

Et surtout, ne croyez pas qu’il y ait des secteurs protégés. Aujourd’hui, plus aucune activité ne peut échapper à la vague entrepreneuriale et au grand renouvellement de l’économie et du tout numérique. Prenez le secteur ultra-réglementé de la banque ; c’est aujourd’hui possible. L’homme d’affaires libanais Mountasser Hachem, président du groupe Monty, annonce lancer à Paris MyMonty. Sans parler des réussites de Nickel ou des néobanques comme Qonto, Memo Bank vient de recevoir sa licence complète d’établissement de crédit. Délivrée par la Banque centrale européenne, c’est une première depuis 1970.

Une bonne nouvelle pour son fondateur, l’entrepreneur récidiviste Jean-Daniel Guyot, qui veut faire de Memo Bank l’établissement privilégié des PME. Celui-ci n’en est pas à son premier défi. Cet ingénieur de l’INSA Rouen avait déjà cofondé en 2009 Captain Train, devenu très vite le premier groupe de vente de billets de train sur le continent, avant d’être racheté six ans plus tard par Trainline pour la bagatelle de 210 millions d’euros. On ne se refait pas. Le fondateur de Memo Bank vise 10 millions d’euros de produits bancaires dès 2025. Avec 75 salariés, il a déjà séduit plus de 400 PME. L’histoire est en marche pour les entrepreneurs qui accélèrent malgré toutes les incertitudes. Montez vous aussi dans le train de l’audace et de la réussite ! Il y a encore beaucoup de places.

Robert Lafont

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