Par Florian Delifer, fondateur d’OfficeRiders
Tribune. L’organisation spatio-temporelle des entreprises a été bousculée par la crise que nous avons traversée, et il est désormais temps de repenser le lieu de travail en intégrant l’outil digital et le facteur humain. Moins de déplacements, plus de flexibilité et la juste dose de lien physique constituent les attentes clefs dans l’après-crise.
Vers une nouvelle conception hybride du bureau
Exit la navette quotidienne, les heures gaspillées dans les transports et le dogme d’un siège coûteux centralisé. Plébiscité par 73 % des salariés, le modèle hybride s’impose comme l’avenir de l’entreprise, selon une récence étude Adecco. Dans le contexte actuel, les entreprises cherchent en effet à transformer leurs bureaux en hubs de rencontre en présentiel. Des lieux où l’on se rend de manière ponctuelle.
Le bureau se mue peu à peu en espace de travail, de collaboration, d’apprentissage et de socialisation. Nous entrons dans l’ère de l’« horizontalisation » des m². Au-delà des vertus économiques et écologiques que peuvent représenter les nouveaux modes de travail, cette organisation représente surtout un atout business et un facteur de compétitivité.
Mais il convient de prendre en considération les besoins de chaque fonction et collaborateur ainsi que la réalité technologique de l’entreprise. L’objectif : trouver le parfait équilibre entre travail au siège, travail à la maison et recours aux tiers-lieux. Cet équilibre optimal ne peut pas être le même partout et pour tout le monde. Il faut qu’il réponde à des aspirations personnelles, aux fonctions spécifiques concernées, ainsi qu’aux activités qui en émanent.
Des environnements à géométrie variable
Dans un modèle hybride du travail, il est essentiel de bien positionner les curseurs pour répondre aux enjeux RH essentiels, à la fois individuels et collectifs. Il s’agit d’accorder aux collaborateurs de nouvelles possibilités d’organisation entre bureau, maison et tiers-lieux. Mais pas seulement… Il semble apparaître un enjeu crucial de flexibilité et d’adaptation des environnements aux différentes natures d’activité des collaborateurs.
L’environnement doit répondre à une hétérogénéité de besoins et se vouloir à géométrie variable afin d’assurer un contexte optimal pour chaque besoin : être concentré au calme et bien installé, être au contact des collaborateurs, bâtir la culture d’entreprise, renforcer les liens, être formé, être créatif ensemble et co-créer, présenter un produit…
L’entreprise doit donner la possibilité d’exercer dans différents espaces, selon les besoins, à différents moments de la semaine, voire de la journée. Une flexibilité qui se manifeste au sein même des locaux, notamment grâce au « flex office » qui permet à chacun d’être mobile au sein même du bureau, ou encore dans des environnements moins formels et plus ouverts.
L’essor des tiers lieux destinés au travail accessibles partout
Aujourd’hui, des tiers lieux disponibles partout et pour la durée souhaitée émergent et c’est une bonne nouvelle. Ils permettent d’accéder à des espaces de proximité, fortement humanisés, proches des lieux de vie ou arrangeants pour tous. Plus encore, ils prônent l’hyperflexibilité que l’on y télétravaille en compagnie d’autres coworkers solitaires ou en équipe, que l’on y retrouve des clients ou partenaires.
Ces lieux se multiplient, et pour cause, un nombre croissant de dirigeants prévoient de laisser leurs employés partager leur temps entre l’entreprise et un autre espace de travail, chez eux ou dans un tiers-lieux, si leur poste le permet. C’est dans ce contexte que le marché de l’immobilier de bureau se voit bouleversé.
Les produits traditionnels comme les baux longues durées faiblissent significativement, et les budgets d’entreprises historiquement dédiés aux loyers, migrent vers un nouveau mix de solutions complémentaires digitales et physiques. Toutes répondent à une multitude de besoins, au service du modèle hybride.