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Les entreprises et l’IA : je t’aime, moi non plus ?

Entreprendre - Les entreprises et l’IA : je t’aime, moi non plus ?

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Par Isabelle Saladin, Présidente fondatrice d’I&S Adviser

La prise de parole d’Elon Musk fin mars 2023, suivie de la pétition signée par plusieurs grands noms de la tech et experts appelant à une pause de 6 mois sur les développements de l’IA générative, ont encore fait couler beaucoup d’encre. Quoi qu’il arrive, le mouvement est lancé et il n’y aura plus de retour en arrière. Par conséquent, tout chef d’entreprise ne peut plus faire l’impasse sur le sujet et doit dorénavant prendre en compte les potentialités de l’IA, aussi bien pour l’élaboration de son plan de développement stratégique que pour la structuration opérationnelle de sa/ses sociétés.

Une fois cela dit, le chemin à parcourir n’est pas simple. Mais il n’est pas impossible ! Certes ce “dossier” est multi-facettes et impacte les entreprises à plusieurs niveaux et sur plusieurs dimensions. Mais c’est justement ici que des leviers de croissance peuvent être identifiés pour assurer la pérennité de l’entreprise. 

Le sujet brûlant des RH

Premier sujet : les RH. L’IA générative va bousculer à la fois les métiers et ceux qui les exercent.  Si sont souvent évoquées les destructions d’emplois là où les tâches peuvent être exécutées par des robots ou des algorithmes (et il n’y aura pas que les « petites mains »), il y a fort à parier sur un retour en force des métiers manuels (ils ne peuvent être ni dématérialisés, ni automatisés) et sur les métiers d’ingénieurs, en particulier ceux qui conçoivent et développent les outils mettant en œuvre l’IA et ceux qui vont imaginer et créer un business rendu possible par l’IA.

La conséquence pour le chef d’entreprise est double : il va avoir besoin de nouvelles compétences (on entend déjà parler de nouveaux métiers comme les « prompt engineers ») et il va devoir faire évoluer les modes de travail et de recrutement. Par exemple, Randstad a mis en place une IA pour optimiser ses recrutements : le chatbot Randy a réalisé en 2020 plus de 320 000 discussions avec des candidats dans le cadre de la pré-qualification de candidatures.

Rebattre les cartes de la concurrence

Deuxième sujet : les rapports concurrentiels vont changer et finiront à terme par toucher aussi les acteurs de l’IA.

Tout d’abord, certaines start-up vont poursuivre leur croissance quand d’autres mettront la clé sous la porte faute d’offres et de modèles différenciants, ou parce qu’elles auront brulé tout leur cash pour innover avec l’IA – avec à la clé des consolidations entre acteurs.

Puis les start-up stars de l’IA risquent de devoir gérer une réduction de l’accès au capital, entre autres à cause des dettes qu’elles auront accumulées et d’un resserrement des marchés sur lesquels elles opèrent. Elles doivent donc faire en sorte que leur business model et leur structuration génèrent les revenus requis pour vite être rentables et financer en grande partie leur développement.

Se structurer avec/en fonction de l’IA pour renforcer sa capacité d’exécution

Troisième sujet : la structuration opérationnelle de l’entreprise. Elle doit s’adapter à ces deux évolutions (compétences/RH et marché/concurrence). Ce qui implique de faire évoluer la manière dont une entreprise exécute son plan stratégique de développement.

De plus, les dirigeants peuvent tout à fait s’approprier l’IA et dépasser la barrière technologique qu’elle représente en posant les bonnes questions. Ils doivent aussi se mettre en ordre de marche pour mettre au point de super innovations à base d’IA.

Un point de vigilance à avoir : se méfier des faux, i.e. fausses informations, faux contenus, fausses images, etc. S’assurer de la fiabilité des sources va devenir encore plus essentiel. Se prémunir de tout dénigrement ou rumeur sur son entreprise est un autre point sur lequel il est vital de renforcer son attention.

Pour avancer, ils ont beaucoup à gagner en s’appuyant sur les compétences de pairs et partenaires opérationnels (operating partners) qui connaissent le secteur, les technologies numériques et informatiques, ont déjà vécu et géré des virages disruptifs avec leur propre entreprise (ex. arrivée d’internet, mise en œuvre de plan de transformation digitale).

Indéniablement, l’IA ouvre des perspectives pour les entreprises, pour créer de nouveaux business et pour transformer les PME en ETI et les start-up en licornes. Cela requiert juste de la part des dirigeants de l’anticipation et de la structuration. Alors auront-ils entre leurs mains les leviers pour assurer et pérenniser leur activité, l’inscrire dans un temps long et devenir les champions de demain.

Isabelle Saladin, Présidente fondatrice d’I&S Adviser


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