Par Michel Platero, président de la FNAIM du Grand Paris
Tribune. Le logement constitue à la fois une nécessité vitale à la dignité humaine, et le premier poste de dépense des ménages. Environ 25% du budget global des Français est alloué aux dépenses liées au logement (hors zones denses comme l’Ile de France). Depuis les crises sanitaires et diplomatiques, qui ont eu un impact considérable sur le coût de l’énergie, des matières premières et de la vie en général, le poids du logement se fait de plus en plus lourd. La démocratisation du télétravail, a également modifié et élargi le rôle de l’habitat qui est désormais autant un lieu de vie, qu’un lieu de labeur.
Le logement est la priorité des français au quotidien, du fait de son caractère essentiel, mais aussi parce qu’il vient impacter leur pouvoir d’achat. Souvent lorsqu’un travailleur habite près de son travail, le coût de son logement augmente et vient amputer son pouvoir d’achat. Aujourd’hui, avec l’augmentation du prix de l’énergie, s’il faisait le choix de s’éloigner de son travail pour payer un loyer moins cher, les longues distances et les pleins d’essence viendraient rogner son budget.
Enfin s’il était en capacité de télétravailler, ce qui n’est pas le cas pour toutes les professions, il devrait augmenter la surface de son logement pour conserver un équilibre entre vie privée et familiale. Chacune des situations citées reflète la réalité de millions de français, ce qui nous conduit à défendre l’idée d’une aide spécifique au logement à destination des salariés. De plus, l’inflation qui était de 4,8% en avril dernier, mais qui pourrait atteindre bientôt les 10%, aura comme conséquence inévitable une hausse massive des taux d’intérêts. Ce mouvement aura deux principales répercussions sur le logement.
La première c’est une baisse des transactions et les banques commencent d’ores et déjà drastiquement à limiter le nombre d’emprunts. Beaucoup d’entre elles ont décidé, par exemple, de ne plus accorder de prêts aux salariés qui souhaitent acheter un bien à plus de 50km de leur lieu de travail, en raison du cout de l’énergie. Enfin, l’augmentation des taux, pourraient pousser les futurs acquéreurs à vouloir davantage rentabiliser leurs investissements, en augmentant les montants des loyers proposés.
Les problématiques de logement et de pouvoir d’achat sont hyperconnectées et doivent faire l’objet d’une réponse spécifique. Si nous voulons aider les français à mieux se loger, à ce qu’ils soient de nouveau en capacité de choisir des biens qui correspondent à leur situation et qui leur permettent d’améliorer leur confort de vie au quotidien, il est urgent d’envisager un accompagnement dédié à la question du logement.