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L’appétit d’Olivier Bertrand pour l’hôtellerie de luxe

Entreprendre - L’appétit d’Olivier Bertrand pour l’hôtellerie de luxe


Il a raison d‘investir en bas de cycle comme c‘est le cas avec l’hôtellerie, secteur bien malmené après ces confinements successifs. En entrepreneur opportuniste qu’il a toujours été, le flibustier auvergnat de la restauration, par ailleurs grand chasseur à l’occasion sur ses terres de Sologne, dégaine sur le marché hôtelier.

Avec la reprise de l‘essentiel du pôle français JJW du cheikh saoudien Al Jabert ( 4 établissements parisiens, un à Cannes et à Roissy) pour quelques 170 millions d‘euros, le numéro deux, derrière McDo France, de la restauration commerciale française ( Léon, Au Bureau, Hippopotamus, Courte Paille, Burger King …)  met la main, à 51 ans, sur la première brique d‘une chaîne hôtelière pouvant devenir demain un véritable empire, s‘il poursuit ses emplettes. Certains groupes l‘ont compris. A l’image du groupe viticole du Beaujolais, le groupe familial Labruyere à Macon ( Moulin à Vent, Jacques Prieur, Champagne Lavruyere, présidé par l‘ancien Directeur du journal L‘Equipe, Francois Moriniere), qui profite de l’occasion pour sortir de ses chaix et faire main basse sur la séduisante chaîne d’hôtellerie de charme, H8 Collection ( l‘Hotel Mont Blanc, Le Mas de la Fouque, les Hauts de Loire …, 32 millions d’euros de chiffre d’affaires, 200 collaborateurs) patiemment construite depuis 2014 par le sémillant Jean- Philippe Cartier. Il est vrai qu’avec la crise, les prix de rachats ont du être plus attractifs.

Avec l’hôtellerie, Olivier Bertrand rajoute une corde à son arc particulièrement complémentaire à son groupe de restauration. Les deux secteurs s‘imbriquent parfaitement et il n‘est pas douteux que notre roi de la brasserie parisien
( Vaudeville, Lipp, La Coupole …) saura parfaitement faire jouer les synergies tant commerciales que de gestion ou de management entre les deux activités. Il a pu se faire la main avec ses deux établissements hôteliers parisiens de prestige à l’image du Saint-James, ancien club huppé situé à Paris entre la place Victor Hugo et la prestigieuse avenue Foch, devenu Relais Châteaux, et le Relais Christine situé Rive gauche.

L’irruption dans le secteur hôtelier d‘un entrepreneur aussi ambitieux que peut l’être le patron autodidacte, lancé en 1997, sera intéressante à suivre. En cas de succès, le groupe Bertrand pourrait jouer les fédérateurs d’un secteur encore trop atomisé, et qui en manque singulièrement dans notre pays aux côtés d‘Accor, (ALL, présidé par Sebastien Bazin) qui reste essentiellement un groupe d’enseignes plutôt urbaines et normalisées. Le
secteur du tourisme observe avec intérêt ce nouvel entrant car les professionnels n’ignorent pas que si nous restons bien là destination favorite des touristes étrangers, la France, reste aussi celle où l’on reste le moins longtemps, et où l’on dépense le moins. Il manque aussi des circuits organisés pour mieux visiter notre territoire. C’est peut-être ce que tend à organiser le dynamique fondateur d’Easy Voyage, Jean-Pierre Nadir, avec le lancement de son site de destinations vertes FairMoove.

Oliver Bertrand a prouvé en tous cas qu’il ne faisait jamais semblant quand il s’intéressait à un secteur. Tant mieux et bonne chance à celui que beaucoup désignent déjà comme le Bernard Arnault du loisir. Le patron de LVMH ne néglige pas ce secteur.

Outre les chaînes hôtelières Belmond,et Cheval Blanc dont le fleuron parisien va ouvrir en septembre à côté de la Samaritaine, il est également associé dans le capital d’ Airelles, la chaîne hôtelière de prestige de Lov Collection développé par l’entrepreneur producteur audiovisuel ( Banijay), Stéphane   Courbit qui a repris coup sur coup le Château d‘Estoublon en Provence, celui de la Messardiere à Saint-Tropez, la Bastide de Gordes ( Luberon) et ouvre l’inégalable Hôtel du Grand- Contrôle aux confins du Château de Versailles. On en redemande, Il y a tellement de sites fabuleux dans notre pays qui ne demandent qu’à être exploités, comme on vient de le faire récemment par exemple a Chambord ou sur le site de l’abbaye Royale de Fontevraud,( Maine- et- Loire) un modèle du genre !

Observez aussi les investissements de Jean- Claude Lavorel à Lyon, Annecy ou du groupe brestois Branellec avec Océania. Sans parler de ce que fait actuellement à la Barben,près de Marseille, le jeune et entreprenant Vianney d’Alançon avec son parc à thème « Rocher Mistral » proposant un spectacle folklorique provençal unique au monde et qui marche sur les traces de la formidable réussite initiée par Philippe de Villiers en Vendée avec Le Puy du Fou, que les Espagnols de Tolède ont du allé chercher à prix d’or pour pouvoir lancer leur propre spectacle. On ne prête qu‘aux riches. Et tant mieux, si on en a encore quelques uns dans notre beau pays. Le tourisme français n‘a pas dit son dernier mot …


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