A l’heure des mouvements #MeToo et autres #BalanceTonPorc, les enseignants du collège Roland Dorgelès, dans le 18è arrondissement de Paris, eux, se déclarent en grève… en soutien à l’un de leurs collègues suspendu pour suspicion d’attouchements vis-à-vis d’une jeune élève.
12/05 Actualisation
– Devant l’émotion suscitée par cette grève, de nombreux parents et enfants ont longuement manifesté devant le collège mercredi 12 mai.
– A lire : la lettre ouverte signée par plus de 200 anciens élèves.
Début 2021, M. X, professeur d’EPS depuis plus de 10 ans au collège Roland Dorgelès (Paris 18e), est longuement entendu par la police après qu’une famille ait déposé plainte contre lui pour des attouchements sur leur fille. Les faits sont jugés suffisamment inquiétants pour que le professeur soit suspendu à titre conservatoire par le rectorat depuis plus de 4 mois. Une mutation d’office dans un autre établissement est même envisagée.
De nombreux signalements ignorés par la hiérarchie
Cette sanction a déclenché l’ire d’une partie de ses collègues. Ce lundi 10 mai, ils entament un mouvement de grève (annoncé la veille à 19h aux parents) pour dénoncer la mise à l’écart de leur collègue et exiger son retour immédiat dans l’établissement. Alors même qu’une partie des enseignants ne s’est pas déclarée gréviste, le collège refuse d’accueillir les enfants depuis ce matin, au grand dam des parents.
Visiblement, dans ce collège parisien, la parole des enfants et de leurs parents importe peu… Dans un courrier transmis à ses collègues, un enseignant s’en prend même aux « élucubrations des élèves » et s’insurge contre « l’humiliante suspension » dont fait l’objet son collègue…
« Gestes déplacés »
Pourtant, le professeur d’EPS au centre de la tourmente fait l’objet de plusieurs signalements de parents et d’élèves depuis 2011. Malgré les protestations des parents, il persistait, par exemple, à s’introduire dans le vestiaire des filles après les séances de sport et à multiplier les « gestes déplacés » envers des élèves.
Le professeur nie les faits. Ses collègues en grève en appellent à la solidarité pour financer un soutien psychologique. Un soutien psychologique pour venir en aide à l’enseignant mis en cause, pas aux enfants.
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