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De l’utilité du travail hybride dans la lutte contre le réchauffement climatique

Entreprendre - De l’utilité du travail hybride dans la lutte contre le réchauffement climatique

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Par Mark Dixon, fondateur et PDG de IWG plc

Tribune. Alors que les yeux du monde entier se tournent vers l’Égypte à l’occasion du sommet de la COP 27 (Sharm el-Sheikh, 6 – 18 novembre), nous percevons tous dans notre quotidien les effets direct de la crise climatique en cet anormalement chaud mois d’octobre.

Dans le scénario actuel d’un réchauffement à +1 C°, les scientifiques estiment que ce serait au moins cinq points de bascule qui seraient franchis – de l’effondrement des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique à la disparition des récifs coralliens tropicaux. De même, Johan Rockström, coprésident de la Commission de la Terre et directeur de l’Institut de recherche sur l’impact du climat de Potsdam a récemment déclaré que « pour maintenir des conditions vivables sur Terre, protéger les populations des chaleurs extrêmes et permettre une société stabilisée, nous devons tout faire pour éviter de franchir les points de basculement. Chaque dixième de degré compte ».

Au fil des confinements et déconfinements successifs, des millions de personnes sur la planète ont modifié leur manière de travailler en adoptant notamment une organisation de travail hybride. Ma définition du travail hybride est simple : laisser aux employés la possibilité de faire leur travail quand et où ils sont le plus heureux et le plus productifs.

Chute record des émissions de CO₂ d’origine fossile pendant le confinement

Avec l’avènement de ce nouveau mode de travail, il me semble que l’un des facteurs les plus importants du réchauffement climatique voit ses jours comptés. Je parle ici du trajet quotidien domicile – travail. Et si chaque dixième de degré compte, il faut donc aller chercher les économies d’énergie partout où elles sont possibles…

Tout le monde se souvient de la pureté de l’air lors des rares sorties autorisées à la fin du confinement. Cette sensation de pureté a été minutieusement mesurée et corroborée par les données scientifiques. Selon le Global Carbon Project de Future Earth, les confinements de 2020 ont entraîné une baisse des émissions de CO₂ estimée à 2,4 milliards de tonnes. En région parisienne, l’association Airparif avait noté une « amélioration de la qualité de l’air de l’ordre de 20 à 30 % dans l’agglomération parisienne, consécutive à une baisse des émissions de plus de 60 % pour les oxydes d’azote ». L’association indiquait également que cette baisse record des émissions était majoritairement liée à la forte diminution du trafic routier et aérien.

Le travail hybride doit devenir la nouvelle brique des stratégies RSE

De mon point de vue, l’abandon des trajets domicile-travail est une mesure de bon sens écologique. Alors qu’en France les entreprises ont déjà l’obligation de se pencher sur le sujet et d’élaborer un Plan de Mobilité comprenant plusieurs mesures supposées améliorer l’efficacité des déplacements liés à leurs activités, elles doivent désormais aller (beaucoup) plus loin.

On ne saurait trop insister sur l’importance du travail hybride pour réduire la consommation de combustibles fossiles et les émissions de gaz à effet de serre. Il faut que les entreprises jouent leur rôle et offrent à leurs employés la possibilité de travailler de chez eux ou dans un espace de travail proche de leur domicile et parfois si nécessaire, au siège. Cela permettra également aux entreprises de réduire leur surface de bureaux pour l’adapter au taux réel d’occupation. Voilà quelques-unes des raisons pour lesquelles j’en viens à considérer l’offre de travail flexible comme un aspect essentiel de la stratégie RSE de toute entreprise.

Un pari gagnant sur tous les plans, pour les entreprises et la planète

Outre les avantages du modèle hybride en termes de durabilité, les entreprises y trouveront d’autres intérêts économiques, notamment pour éviter de s’engager dans des baux à long terme rigides et coûteux pour des propriétés en centre-ville.

Par ailleurs, une étude Jam Trends de 2020 souligne que 92% des 15-25 ans souhaitent travailler pour une entreprise «en accord avec leurs valeurs » et qui agit activement au niveau social et environnemental. Et ce phénomène est mondial ! Une récente étude menée par le groupe IWG auprès des membres de la génération Z aux Etats-Unis montre que le bilan RSE d’une entreprise est le deuxième facteur le plus important pour décider où travailler, cité par 48% des jeunes interrogés.

Il est désolant de voir qu’aujourd’hui, seuls 51 % des employés américains de la génération Z estiment que leurs employeurs prennent leurs responsabilités environnementales au sérieux. Alors que l’on oppose encore trop souvent écologie et efficacité économique, ces résultats prouvent pourtant le contraire. En résumé, si vous voulez attirer et retenir les talents, prenez le sujet de votre responsabilité sociétale à bras le corps !

Alors bien évidemment, je ne dis pas que le travail hybride est la seule réponse aux défis de la planète. Mais je suis convaincu qu’il s’agit là d’un puissant moyen de réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui offre également de solides avantages en termes de productivité économique et de fidélisation des employés.

Mark Dixon, fondateur et PDG de IWG plc


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