On ne finit pas d’en parler. Valneva,la petite nantaise, seul laboratoire hexagonal à avoir trouvé un vaccin contre le Covid, (dont les essais cliniques sont en phase III) présidé par Franck Grimaud, n’ en finit pas de nous surprendre.
Après s’être heurté au mur d’indifférence et de tracasseries de l’ administration française pour faire valider son vaccin, la jeune pépite franco-autrichienne (issue de la fusion en 2013 de Vivalis et d’Intercell) s’est trouvée obligée de traverser la manche pour trouver meilleure écoute auprès des services de Boris Johnson, le premier ministre britannique, qui n’a pas hésité à tirer le premier en concluant un contrat mirifique de 80 millions de dollars portant sur la fourniture de 192 millions de doses de vaccin.
Un premier ministre perfide et en mal de revanche après un Brexit houleux, où sur le Continent on ne l’a guère épargné. La revanche était à portée de main pour ce Churchill de petite houle qui a trouvé avec la rapidité de vaccination de son pays le meilleur des arguments pour afficher le retour du Royaume-Uni sur la scène internationale. La Biotech de Saint-Herblain ( 44) a su en profiter et en tirer partie. Le contrat d’approvisionnement signé avec la Grande Bretagne s’avère juteux. Il pourrait propulser Valneva sur une autre galaxie, celle des ETI milliardaires à fort potentiel puisque son chiffre d’affaires pourrait être multiplié par dix et dépasser les 1,5 milliards d’euros.
Cela donne des idées pour la suite. Et nos Nantais, grands amateurs de muguet,y prennent goût en voulant faire pousser encore plus vite la petite entreprise qui ne connaît pas la crise !Et d’annoncer, dans la foulée, une prochaine levée de fonds de 120 millions d’euros au Nasdaq.Excusez du peu, une manne financière qui servira à financer les recherches de son vaccin contre la maladie de Lyme voire celui contre le chikungunya. De quoi faire pleurer d’envie Louis Thannberger, ou Stéphane Boujnah, respectivement patron d’IPO 1, le leader français de l’introduction en bourse des Pme et le président d’Euronext. Ce dernier va pouvoir se consoler avec la conclusion du rachat de la Bourse de Milan, Borsa Italiana, moyennant quelques 4,4 milliards d’euros. Un ensemble qui constitue le premier marché européen pour les actions avec une Bourse de Paris qui reste la plus importante des marchés d’Euronext. S’il a manqué Valneva, Paris peut se rattraper prochainement avec la cotation en cours de Cdiscount, le « Amazon « tricolore, numéro 2 de l’e-commerce que Casino envisage d’introduire prochainement en Bourse. Cela promet pour la suite !
Robert Lafont