La chronique économique hebdomadaire de Bernard CHAUSSEGROS
Les Français sont inquiets mais ils ne sont pas les seuls. Et ce mois d’avril 2023 pourrait bien être l’année de l’explosion de toutes les craintes qui sont nées entre 2019 et aujourd’hui et qui semblent se développer de façon inquiétante.
La France, dont on disait il y a encore quelques années qu’elle était la cinquième puissance mondiale, semble s’être considérablement affaiblie, et l’image de notre pays à l’international apparaît dégradée, voire méprisée, dans un monde bouleversé et sujet aux violences, tant auprès de nos amis historiques que face à ce nouvel axe rouge Moscou/Pékin.
Notre pays n’est plus cette nation incarnée par le Général de Gaulle, cette nation indépendante des grands blocs, cette nation autosuffisante en matière militaire, énergétique et alimentaire, cette nation qui avait toute légitimité pour imposer sa vision du monde et refusait de privilégier les intérêts personnels au détriment des valeurs républicaines, humaines et collectives.
En 2022, le président de la République française est allé jouer avec l’Ours Russe pour tenter d’enrayer le mouvement inéluctable de la guerre et des crimes contre l’humanité commis en Ukraine. En 2023, le même président a fait un voyage avec une présidente de la commission européenne quelque peu discréditée afin de rencontrer le Panda Chinois, et a tenté de convaincre cet autre autocrate des dangers de l’escalade militaire dans la mer de Chine.
Tous les analystes le confirment, la France, grand défenseur de la démocratie qu’elle ne sait plus appliquer sur son territoire, la communauté européenne dans son ensemble, et les démocraties occidentales, sont détestées par les Russes comme par les Chinois. Ces pays ne sont rien d’autres que des dictatures et leur système politique est fondé sur le principe du parti unique. Leurs citoyens sont surveillés, contrôlés, fichés, très souvent arrêtés et régulièrement emprisonnés, pour ne pas dire plus. Leurs dirigeants sont dans l’incapacité de comprendre les idées du siècle des lumières, les théories des droits de l’homme, et les grands principes de liberté, d’égalité et de fraternité qui sont les fondations du continent européen depuis plus de deux siècles.
Il suffit d’ailleurs de regarder les reportages diffusés par les télévisions d’État, russes ou chinoises, pour comprendre, qu’au-delà de l’apparat, des fleurs et des drapeaux, cette diplomatie froide et distante traduit bien le peu de considération qu’ont ces dictateurs pour leurs visiteurs.
Et pendant ce temps, à Paris et dans la plupart des grandes villes de notre pays, des centaines de milliers, voire des millions de Français défilent pour manifester leur opposition à un projet de réforme du système des retraites.
Une France désormais fragilisée
Le régime français de retraite par répartition, héritage du conseil de la libération de 1945, a été imaginé à une époque où le pays connaissait le plein emploi, c’est-à-dire quand le nombre de chômeurs ne dépassait pas 300.000 personnes. Il est notoire qu’aujourd’hui, avec plus de 3 millions de chômeurs (chiffre officiellement publié, mais qui est bien en-dessous de la réalité), le système a réellement besoin d’évoluer.
Mais est-ce en allongeant la durée de cotisation, et en reculant la limite de départ , que l’on va trouver les vraies solutions au financement des retraites de nos enfants, voire de nos petits-enfants ?
La crise est institutionnelle. La colère populaire se développe sur l’idée de l’injustice. Injustice dans la répartition des salaires, injustice dans la répartition entre capital et travail, injustice dans la gestion de la politique fiscale qu’il serait bon de réinventer, injustice dans la répartition des fruits de la croissance, entre les surprofits incommensurables et les salaires moyens.
Il semblerait plus opportun que l’exécutif s’attache à développer l’activité économique portée par ceux qui travaillent et par ceux qui entreprennent, et à tout faire pour que les travailleurs soient rémunérés à un niveau décent. On sait, par exemple, qu’un million d’emplois sont vacants. Les raisons sont multiples. Il suffirait de s’y intéresser plutôt que de multiplier sans cesse les impôts, les taxations et les charges qui touchent toujours les mêmes citoyens des classes les plus basses et des classes moyennes. Plus les gens travaillent, plus les cotisations entrent dans les caisses concernées, plus les gens travaillent, plus ils ont les moyens de consommer..et par symétrie de payer des impôts directs et indirects..
D’autres pistes pourraient être suivies. Comme je l’ai déjà écrit bien des fois, il serait grand temps de réformer le fonctionnement des institutions et les dépenses de l’État. Pour prendre conscience des inégalités que la France a creusé elle-même dans sa propre démocratie, on pourrait oser évoquer les parallèles suivants : dans certaines régions, on coupe l’eau potable au robinet des particuliers du fait de la sécheresse en cours et de la baisse de niveau des nappes phréatiques ; dans d’autres cas, comme pendant l’hiver dernier, on incite les français à économiser l’électricité en faisant baisser d’un degré la température de chauffage leur foyer ; on construit des automobiles mais on fait tout pour dissuader ceux qui les achètent de les faire rouler ! N’est-ce pas marcher sur la tête ?
Il serait donc de bon ton d’engager les services de l’État sur la voie des réductions des dépenses, la situation économique actuelle ne permettant plus de financer leur fonctionnement à la hauteur de ce qui se fait maintenant depuis des décennies. Il ne serait pas choquant de relever qu’il est temps aujourd’hui de mieux gérer l’argent public. Apparemment, les services ne sont pas suffisamment formés à gérer leur budget « en bon père de famille » ou avec un « solide bon sens paysan » !
Tout le monde s’offusque du fait que la dette de la France dépasse les 3.000 milliards d’euros, mais à quoi cette dette a-t-elle été utilisée, et quelles dépenses excessives cache-elle encore ? On peut, certes, rappeler les subventions massives, mais parfois abusives, octroyées au temps du confinement imposé par la crise du COVID ! On peut également citer, autre exemple, certains régimes spéciaux de retraite avantageux qui ne sont pas remis en cause dans le projet de réforme actuel ! On peut enfin proposer que la répartition de la création de valeur, celle des profits et surtout celle des charges fiscales soient améliorées. Mais l’oligarchie économique mondialiste s’estime sans doute peu concernée par ces contingences « ménagères ».
La population française constate, un peu surprise, qu’elle a perdu une grande part de son indépendance. Elle se voyait encore comme dans les années 60, dotée d’une position dominante, sur l’Europe à coup sûr, sur le monde libre, elle en avait le sentiment. Mais le général de Gaulle qui avait tracé, en matière financière, une frontière inviolable entre l’intérêt personnel et l’intérêt de la France, n’a pas forcément eu des héritiers à sa hauteur, notamment dès que le libéralisme et la mondialisation ont transformé la société de consommation et sa soif inextinguible de dépenses en une frénésie mortifère pour l’accumulation de profits.
Dès lors, la politique économique de la France a basculé en jouant le jeu de l’ultra-libéralisme, en laissant « la bride sur le cou » aux leaders du capitalisme mondial. La politique de privatisation a été avant tout une politique de vente des biens de l’État, pour financer des projets parfois nécessaires, le plus souvent incontrôlables. En réalité, les privatisations ont assez peu rapporté à l’État, mais elles ont en revanche enrichi exagérément les acheteurs. L’État a vendu, parfois totalement, parfois en partie, ses plus beaux fleurons industriels un peu comme on vend un immeuble à la découpe. Désormais, privé du contrôle qu’il exerçait, l’État doit acheter, à l’étranger le plus souvent, et avec des coûts de transport indécents, des produits qu’il savait pouvoir fabriquer autrefois chez lui à coût maitrisé.
La France s’est ainsi rendue dépendante et tributaire de pays étrangers, notamment d’anciennes colonies, les anglais au Moyen-Orient, les français en Afrique du Nord, que ce soit pour ses dépenses énergétiques, ou pour l’acquisition de produits manufacturés dont les savoir-faire et les « secrets de fabrication » avaient été bradés par nos élus. Ce que la France possédait ou savait créer doit aujourd’hui être acheté fort cher à une certaine caste de profiteurs.
Une France qui voit de nouvelles grandes puissances émerger
J’ai déjà dit tout ce qu’il fallait dire sur la Russie et la dénonciation de la guerre hallucinante qui est menée depuis plus d’un an en Ukraine. Pour notre pays, les réalités du quotidien dépassent ce que notre morale citoyenne nous permet d’accepter. L’exemple le plus atroce est cette vidéo récente d’une décapitation. On y voit un individu russophone en uniforme décapiter au couteau une personne qui semble être un prisonnier de guerre ukrainien. Ces images choquantes ont provoqué colère et dégoût en Ukraine et en Occident.
On entend dire que le parquet russe envisage d’enquêter en examinant la vidéo « afin de déterminer l’authenticité de ce contenu et tirer les conclusions (judiciaires) qui s’imposent ».
Lors de la guerre froide et même après la chute du mur de Berlin, on évoquait des oppositions philosophiques entre les vertus du dogmatisme marxisme et celles du libéralisme occidental. Nous voici depuis février 2022 confronté à une inhumanité profonde, un régime politique sans scrupules pour lequel la vie humaine n’a aucune valeur, en dépit des multiples références au christianisme orthodoxe.
Les chinois sont des commerçants entreprenants. Pour qui a un peu voyagé, il n’est pas surprenant de rencontrer, un peu partout dans le monde, des échoppes où l’on trouve de tout, des blanchisseries ou des restaurants tenus par des « fils du Ciel ». Ils ont suivi la conquête de l’Ouest américain, ils ont accompagné les colons européens dans les pays africains depuis des décennies. Mais aujourd’hui, on en est plus aux petits commerces tenus par quelques individus dynamiques. La Chine entreprend une vaste opération, organisée et planifiée par l’État pour s’installer plus longuement et de façon très structurée dans les pays africains. Imitant en cela les russes, leurs objectifs sont de prendre la place des démocraties occidentales, les anciens colons, Français, Anglais ou Allemands, et d’accaparer progressivement les ressources naturelles fort riches des pays d’Afrique de l’Ouest, en vendant ses technologies.
Parallèlement, la Chine dévoile ses projets hégémoniques sur tous les océans en construisant des milliers de navires, et sur les routes maritimes essentielles pour les pays d’Asie du Sud-Est. C’est ce qui les amène à lorgner notamment sur le détroit de Taïwan, ce qui traduit son projet obsessionnel d’annexer l’Ile de Taïwan. Le récent rapprochement entre Moscou et Pékin est tout sauf rassurant, même si la Chine, en évoquant la guerre en Ukraine, se dit « prête à continuer à œuvrer pour la paix ». La communauté internationale, notamment les américains et les européens, fait pression pour que Pékin parvienne à convaincre Moscou de venir à la table des négociations.
C’était le message de la ministre des affaires étrangères allemande qui a exhorté Pékin à demander « à l’agresseur russe d’arrêter la guerre » en Ukraine, quelques jours après la visite du président français et de la présidente de la Commission européenne.
On peut douter de la force de conviction des diplomates quand on sait qu’en réponse, on apprend que le ministre de la défense chinois se rend prochainement à Moscou pour y rencontrer son homologue russe et y évoquer « la coopération bilatérale dans le domaine de la défense, ainsi que des questions de sécurité mondiale et régionale ».
Autre grande puissance émergente, l’Inde et ses incertitudes. Le sous-continent indien devrait devenir d’ici mai le pays le plus peuplé du monde, avec près d’un milliard et demi d’habitants et d’immenses défis environnementaux à relever. Mais le principal de ses défis sera de parvenir à nourrir sa population dont on sait, et les reportages sont accablants sur ce thème, qu’un habitant sur 5 est aujourd’hui victime de sous-alimentation.
Certes, le pays avait mené dans les années 60 une révolution verte, alors jugée remarquable. Mais les excès de l’agriculture intensive et hyper-mécanisée, les recours systématiques aux engrais chimiques et aux pesticides et ses besoins excessifs en eau pour l’irrigation ont détruit l’environnement du pays, sans avoir permis de sortir de la misère une part préoccupante (20 %) de sa population, soit plusieurs centaines de millions de personnes.
La prise en compte de nouveaux enjeux de pouvoir
La France, comme bien d’autres pays du monde, doit faire face à la crise de l’énergie, le défi climatique et la lutte contre les excès de carbone et de GES. Il nous donc faut trouver de nouvelles sources d’énergie et tous les spécialistes de se plaindre de la consommation excessive des sources d’énergie fossile, charbon, pétrole et gaz naturel. On reproche avec justesse aux dirigeants des pays développés d’en avoir abusé, avions, navires ou automobiles, sans se lancer suffisamment sérieusement dans la recherche d’énergies nouvelles. Or ces énergies nouvelles, ou énergies renouvelables, ne constituent pas, loin de là, une idée neuve, bien qu’elles fassent l’objet d’un engouement croissant dans le contexte de la transition énergétique. S’il n’y a rien à découvrir, il y aurait eu à développer, accompagner, innover, mais toutes les velléités en ce sens se sont heurtées aux intérêts des lobbies des hydrocarbures.
Le soleil, le vent, la chaleur de la terre, l’eau ou encore la croissance des végétaux ont toujours été exploitées par l’homme. L’énergie solaire était connue dès l’Antiquité, et on savait déjà concentrer les rayons solaires à l’aide de miroirs en bronze pour chauffer des fours à haute température. L’effet photovoltaïque, consistant à convertir la lumière en électricité, a été découvert dès 1839 par le Français Henri Becquerel. L’énergie éolienne a été exploitée dès l’Antiquité, pour les bateaux à voile ou les moulins à vent, dans la minoterie et l’irrigation. L’utilisation de la biomasse était de l’homme préhistorique, dès le jour où il a enfin acquis la maîtrise du feu pour se chauffer, cuire sa nourriture et s’éclairer. La géothermie, par exemple par la pratique des bains thermaux s’est développée avec l’apparition des premières civilisations. L’énergie hydraulique utilisant la force de l’eau est expérimentée depuis plus de 2.000 ans pour actionner les bateaux à aubes ou les moulins à roues. Il faut savoir que cette technique commence à revivre en France pour créer des minicentrales de production électrique, alors que l’on dénombrait environ 65 000 moulins au XVIIe siècle.
On parle beaucoup des besoins en terres rares et on commence à identifier des gisements importants dans le sol français. Il s’agit d’un groupe de 17 métaux aux propriétés voisines, utilisés dans de nombreux procédés de fabrication de haute technologie, et comprenant le scandium, l’yttrium et les 15 lanthanides.
Leur rapport à cette rareté qui les identifie vient du fait qu’on les a découverts au début du XIXe siècle, mêlés à des minerais peu courants, mais ils sont, en fait, assez répandus dans l’écorce terrestre.
La lutte contre le réchauffement climatique est à nouveau à l’ordre du jour avec la parution de la synthèse du sixième rapport d’évaluation du GIEC, un document de référence qui synthétise les connaissances scientifiques acquises entre 2015 et 2021 sur le changement climatique, ses causes, ses impacts et les mesures possibles pour l’atténuer et s’y adapter.
Dans ce rapport, le GIEC rappelle que les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont réchauffé le climat à un rythme sans précédent : la température de la surface du globe s’est élevée de 1,1 °C par rapport à la période préindustrielle. Quels que soient les scénarios d’émission, le GIEC estime que le réchauffement de la planète atteindra 1,5 °C dès le début des années 2030. Limiter ce réchauffement à 1,5°C et 2 °C ne sera possible qu’en accélérant et en approfondissant dès maintenant la baisse des émissions pour ramener les émissions mondiales nettes de CO2 à zéro, et ce, en réduisant fortement les autres émissions de gaz à effet de serre.
Conclusion
Nous vivons dans un monde en désordre, un monde capitaliste fondé sur un libéralisme sans foi ni loi. Le besoin de rééquilibrer le rapport de force entre le travail et le capital n’a jamais été aussi manifeste, et pourtant alors qu’on demande un État plus social, plus environnemental, et surtout plus soucieux de l’intérêt général, c’est tout le contraire qui se profile à l’horizon de nos espoirs, un libéralisme plus décomplexé encore que le précédent, un libéralisme qui ne s’intéresse qu’aux profits immédiats.
Ce qui rend l’avenir inquiétant, c’est que ce libéralisme pousse le principe de « liberté » bien au-delà des lois et des règles qui s’imposent à tous. Contrairement à l’idée que j’ai déjà développée d’un « capitalisme équitable », l’ultra-libéralisme s’exonère souvent des règles qui lui semblent par trop contraignantes et restreignent ses espoirs de profit, la fiscalité, les normes environnementales, l’intérêt collectif. Alors, lorsqu’on ne prend pas au sérieux les réactions populaires, comme c’est le cas ces dernières semaines, le risque est grand de perturber les équilibres sociaux. Il n’a jamais bon pour le pouvoir de ne pas écouter la voix des peuples, cela pousse épisodiquement aux révoltes et, au fond, cela peut s’analyser comme une fuite en avant vers un gouffre qui pourrait tout engloutir.
Confronté à de multiples désordres, notre pays, qui n’est pas, comme le croient un peu trop facilement nos dirigeants, constitué seulement de personnes sans idées, sans culture, sans réflexion et sans capacité de raisonnement, pourrait finalement réagir, et ce, avec brutalité.
La réalité mondiale nous rattrape. La guerre en Ukraine et ses conséquences, la politique commerciale de l’OPEP qui gère les pénuries de pétrole, la mainmise progressive des Russes et des Chinois sur les marchés mondiaux, notamment des céréales et, plus globalement, des produits alimentaires, sont autant de révélateurs de l’échec des stratégies économiques que nous avons mises en place depuis 50 ans. Notre démocratie s’affaiblit, elle perd son indépendance jusque-là reconnue et son autosuffisance d’autrefois. Et la nation, dans sa globalité, ne peut que s’inquiéter.
Contrairement à ce qu’il se passait dans les décennies, voire les siècles passés, les Français sont globalement bien informés. Ils ne sont pas tous colporteurs involontaires de « fake news » ou manipulés les réseaux sociaux.
Ils savent et ils comprennent. Ils raisonnent et ils agissent. Or l’histoire a tendance à se répéter. L’Histoire du pays se souvient de la révolte des Cathares au XIIIe siècle, des Jacqueries au XVe siècle, de la Révolution de 1789, des révoltes Vendéennes, de la Résistance à l’occupant nazi, et, plus près de nous, des « événements » de mai 1968, de la vague de manifestations des Gilets Jaunes entre 2018 et 2020 !
La France doit faire face, comme tant d’autres nations, à une situation mondiale complexe et explosive, à une inflation plus proche de 20 % que de 6 %, à des risques de guerre totale, à une crise humanitaire sans précédent caractérisée par des pénuries annoncées d’eau et de nourriture, des bouleversements climatiques et des catastrophes naturelles… la liste n’étant pas exhaustive. Mais, curieusement, le débat français actuel tourne sur une réforme des retraites qui n’avait pas l’urgence qu’on lui prête et nécessitait en tout cas une autre approche méthodologique.
À la lumière de ces quelques exemples de notre Histoire, on peut comprendre comment le peuple français, surtout quand c’est celui des campagnes et de la Province qui s’irrite, peut brutalement se soulever comme une lame de fond, que ce soit de sa propre initiative ou dès lors que quelques leaders charismatiques le guide !
Bernard Chaussegros