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Ukraine : il faut une réaction immédiate et puissante de l’Europe

Emmanuel Macron

Par Roland Monet (OIPF)

Tribune. Après les boucheries sur les champs de bataille de la première guerre mondiale, les Européens se sont imaginés avoir vécu la Der des Der. Ils n’en n’ont pas cru leurs yeux quand ils ont constaté le réarmement massif de l’Allemagne de Hitler. Après WW II, ils ont cru ensuite longtemps que l’Union Européenne les mettait à l’abri de la guerre. Illusion. Nous voici revenus à la merci du militarisme et des nouvelles techniques d’armement.

Il y a toujours eu des régimes militaristes, possédant des stratégies conquérantes qui partaient du principe qu’il est plus facile de piller ses voisins prospères et pacifiques que de créer chez soi les conditions de la prospérité. La méthode est connue, c’est celle des rondelles de saucisson. On commence par des réclamations « raisonnables », justifiées par des considérations historiques éventuellement outrées. Mais l’appétit vient en mangeant. Que faire d’un impressionnant appareil militaire quand on a déjà « tout » obtenu ? Continuer bien sûr !

Pour le moment, Poutine déclare se contenter de mettre en place à Kiev un gouvernement fantoche favorable aux intérêts russes, sans envahir l’Ukraine. Mais qui peut mesurer le risque que représente ce régime militariste pour l’Estonie, la Lettonie, la Lithuanie, la Pologne, la Roumanie et la Géorgie, mitoyens de l’ours ? Lequel des ces pays sera le symbolique nouveau Pays des Sudètes ?

Espérons que Poutine retiendra les leçons de l’Histoire. La Prusse du Roi-Sergent s’est étendue de façon inimaginable, et son dernier avatar est l’OKW, l’Ober Kommando der Wehrmacht, dont les invincibles blindés se sont embourbés en URSS. Les Habsbourg ont voulu en 1914 donner une leçon à la Serbie. Ils ont été balayés. Les impérialistes japonais ont conquis d’immenses territoires en Asie et en Océanie. Ils ont signé leur infamie sur pont du cuirassé Missouri. Staline, qui a défendu Léningrad et Moscou par des murs de poitrines en face des chars allemands, a menacé la paix par ses blindés à moins de 200 km de Paris. Il a laissé un empire qui s’est effondré trente-six ans après sa mort.

« Qui a tué par l’épée périra par l’épée ». La leçon est éternelle. Malheureusement il n’y a pas que ceux qui ont tué par l’épée qui périssent par leur faute. Il y a l’immense cohorte des morts et des vies brisées dans les conflits. La pyramide des âges de l’Allemagne et celle du Japon sont éloquentes.

Alors pour nous Européens, il faut une réaction immédiate et puissante : une Union Politique renforcée, capables de réactions rapides, des frontières déclarées et défendues, une politique de communication contrebattant l’ignominie de la langue de bois de Poutine et une armée équivalente à celle de Poutine, OTAN ou pas OTAN. La stratégie de celle-ci doit être établie en accord avec la volonté européenne. Et non être dictée par la complexe militaro-industriel des Etats-Unis.

L’entracte est terminé. L’heure de l’Europe est venue.

Roland Monet (Observatoire International des Patrimoines Familiaux)


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