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« La Silicon Valley est loin d’être une garantie d’accès au rêve américain pour les start-up françaises »

Alors que beaucoup de start-up hexagonales aspirent à s'envoler au pays de l'Oncle Sam dans l'espoir de lever des millions, Arnaud Touati, associé du cabinet Alto Avocats, met à mal quelques idées reçues.

Entreprendre - « La Silicon Valley est loin d’être une garantie d’accès au rêve américain pour les start-up françaises »

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Alors que beaucoup de start-up hexagonales aspirent à s’envoler au pays de l’Oncle Sam dans l’espoir de lever des millions, Arnaud Touati, associé du cabinet Alto Avocats, met à mal quelques idées reçues.

Pourquoi les start-up françaises rêvent-elles des États-Unis ?

Arnaud Touati :

Dans les secteurs les plus pointus, les start-up françaises ont peu de fonds vers lesquels se tourner en France. En effet, les nouvelles technologies, qui constituent un domaine parfois difficile à appréhender, représentent un certain risque que les sociétés d’investissement généralistes ne veulent pas toujours prendre.

Les sociétés d’investissement américaines sont quant à elles moins frileuses face à ces domaines, ce qui rend les levées de fonds plus accessibles pour des start-up proposant des produits et services innovants. Le volume d’investissement disponible est également beaucoup plus élevé aux États-Unis qu’en France, puisque les Américains investissent environ 50 fois plus par habitants.

De plus, les États-Unis ont une bonne image de la France et des projets innovants présentés par les entrepreneurs français.

Est-ce réellement si simple de lever des fonds outre-Atlantique ?

AT :

Les États-Unis donnent l’impression d’être une terre extrêmement favorable aux start-up et les entrepreneurs français sont nombreux à s’y diriger en espérant lever des millions suite à quelques rendez-vous avec des investisseurs. Il faut néanmoins garder à l’esprit que la concurrence y est aussi exagérée et beaucoup plus rude qu’en France.

La Silicon Valley est loin d’être une garantie à 100% de réussite et d’accès au rêve américain pour les start-up françaises, qui doivent sortir du lot dans un monde où les codes sont bien différents de ceux connus en France. Le premier risque est de trop idéaliser cet accès au rêve américain sans prévoir un éventuel échec.

En effet, si certaines start-up ont gagné leur pari en se tournant vers les États-Unis, comme Datagod 150M$, soit 135M€) ou La Ruche qui dit oui (9M$, soit 8M€), d’autres sont rentrées en France bredouille.

Le contexte juridique doit-il être pris en compte ?

AT :

Aux États-Unis, le risque juridique est très important. Le droit américain n’est sensiblement pas le même que le droit français. Or, la première étape pour s’implanter est de convaincre un investisseur local, en gardant bien à l’esprit que les contrats locaux sont difficilement compréhensibles par un juriste ou un avocat français.

La négociation des multiples clauses des contrats prend des mois et ne peut être réalisée sans l’expertise d’un avocat. La plus grande difficulté juridique pour un entrepreneur français qui souhaite s’installer aux États-Unis est de composer avec le système juridique de l’État fédéral, voire parfois avec le système juridique local.

La tradition procédurière n’est pas une légende. À ce titre, l’avocat a un rôle très important aux États-Unis dans la vie quotidienne des start-up, non pas pour un service de défense mais en premier lieu pour une assistance dans le cadre d’un service de conseils.


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