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Fiat-Renault : vers un nouveau coup de théâtre ?


Repoussé dans un premier temps, le mariage entre Renault et Fiat-Chrysler compte encore des partisans qui s’activent en coulisse pour relancer les discussions.

Entreprendre - Fiat-Renault : vers un nouveau coup de théâtre ?

Repoussé dans un premier temps, le mariage entre Renault et Fiat-Chrysler compte encore des partisans qui s’activent en coulisse pour relancer les discussions.

C’est un feuilleton qui n’en finit plus de livrer ses rebondissements. Apparu dans le courant du mois de mai, le projet de mariage entre Renault et Fiat-Chrysler défraye la chronique car il implique deux constructeurs de premier plan et l’État français, premier actionnaire de Renault. Même si on peut s’étonner de l’opacité et de la précipitation de telles négociations en coulisse, qui concernent l’un des fleurons industriel du pays. À l’origine, le constructeur automobile italo-américain Fiat Chrysler avait présenté un projet de fusion avec son homologue français, afin de donner naissance au troisième groupe mondial du secteur. Au départ, il s’agissait d’un mariage dit « entre égaux » : la nouvelle entité aurait été détenue à 50% par les actionnaires du constructeur italo-américain et à 50% par ceux de Renault et serait cotée à Paris, New York et Milan.

Si l’annonce a dans un premier temps été saluée par les investisseurs et le gouvernement français, le soufflet est vite retombé face aux réticences du conseil administration de Renault. Après six heures de débats, dans la nuit du 5 au 6 juin derniers, le conseil de Renault n’a pas pu se décider sur la proposition de mariage. Une non-décision à laquelle le constructeur italo-américain a répondu en retirant son offre. Quatorze administrateurs étaient pour, un était contre, deux se sont abstenus et deux autres exigeant du temps avant de se positionner. La pierre d’achoppement tient au refus conjugués de l’État français et de Nissan de donner leur feu vert, notamment parce que le constructeur nippon a été prévenu tardivement de ce projet. Une autre raison majeure est que l’État français allait se faire diluer pour donner la main au camp italien et notamment au groupe Agnelli.

Toutes les options sont sur la table

Début juin, retournement de situation. Alors que le projet est officiellement abandonné, des rumeurs persistantes apparaissent au sujet d’une réactivation du dossier… Si les discussions s’annoncent quoi qu’il arrive difficiles, le rapprochement entre Renault et Fiat-Chrysler est de retour sur la table. Pris en étau par la situation de crise au sein de l’ A lliance entre Renault et Nissan, qui ne s’est pas arrangé depuis le mariage avorté avec Fiat, le président Jean-Dominique Senard, favorable au projet dès le départ, a infirmé les rumeurs : « Je sais que l’ on entend beaucoup de choses, mais aujourd’hui il n’y a pas de discussion, a-t-il annoncé. J’ai redit aux actionnaires que le dossier était à l’ arrêt et que je le regrettais. »

Selon le successeur de Carlos Ghosn, l’idée d’une reprise des négociations, en ajoutant Nissan dans la boucle, est « une hypothèse totalement hypothétique ». Le projet qui a déjà fait couler beaucoup d’encre peut-il être relancé ? Selon certains observateurs, toutes les options sont sur la table. Pour les acteurs qui s’activent en coulisse pour donner une seconde chance à ce mariage industriel, l’objectif est simple et complexe à la fois : convaincre l’État français et Nissan, les deux gros actionnaires de Renault, de revoir leur position…. Il serait souhaitable que l’État français conserve la main, car il est probable que dans l’avenir des fermetures d’usines en Europe soient à l’ordre du jour. Renault détient toujours 43,4% de Nissan, et c’est avec lui qu’il doit d’abord faire alliance.

David Vigo

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