L’hydrogène s’impose aujourd’hui comme une brique essentielle de notre futur mix énergétique, nécessairement décarboné pour répondre aux enjeux de la transition écologique. Toutefois, la filière n’en est en France qu’à ses débuts, et les pouvoirs publics ont à jouer un rôle primordial pour son développement, comme l’illustre la mission Rev3 de la Région Hauts-de-France.
Faire des particularités régionales des atouts
Il n’est pas anodin que la région des Hauts-de-France s’intéresse de près aux possibilités de l’hydrogène : la région est en effet au carrefour de l’Europe, et est surtout une terre à la tradition industrielle forte. « Pour nous, la décarbonation de l’industrie répond à deux obligations, une première morale et écologique, la seconde économique. Il est important, pour continuer à faire vivre les industries présentes dans notre Région, d’accompagner cette décarbonation indispensable, et l’hydrogène est une alternative à laquelle nous croyons » indique Frédéric Motte, Conseiller Régional et Président de la Mission Rev3, en charge du pilotage de cette transition finalement aussi écologique qu’économique. Les Hauts-de-France abritent en effet des sites industriels majeurs, sur lesquels le déploiement de l’hydrogène est des plus pertinents, comme Dunkerque avec la sidérurgie et là où se construit actuellement une des premières factory de France, ou le Valenciennois avec son activité d’ensemblier du ferroviaire et de l’automobile.
Le volontarisme, une clé pour la construction de la filière hydrogène
« L’hydrogène est un vecteur énergétique qui répond aux attentes des industries, la question est donc de savoir si nous serons simplement utilisateurs ou également producteurs. Nous avons tous les atouts pour faire des Hauts-de-France une région qui associera ces deux volets, et ainsi redevenir un des leaders de la réindustrialisation décarbonée » ajoute Jean Gravellier, Directeur Général de Pôlénergie et Délégué Régional Hauts-de-France de France Hydrogène. Car le déploiement de l’hydrogène, qui n’en est qu’à ses débuts, rencontre un certain nombre de problématiques, telles que l’investissement (et la Région s’active auprès de l’Europe pour obtenir les fonds nécessaires), ou le foncier pour la construction des infrastructures.
« Les infrastructures sont une des clés pour le déploiement de la filière, aussi bien pour les utilisations industrielles que pour celles liées à la mobilité. Nous réfléchissons par exemple à une utilisation de l’hydrogène pour le transport fluvial, notamment sur les canaux qui traversent la Région, dont le futur canal Seine-Nord, ce qui nécessite des infrastructures ad hoc intégrant le trimodal route/fret/voies fluviales que notre région peut fortement valoriser. Or, de nombreux sites industriels, portuaires ou proches des principales villes de la région disposent d’un important foncier disponible » ajoute Jean Gravellier. Pour répondre à ces problématiques, le volontarisme public est nécessaire conclut Frédéric Motte : « Notre approche est pragmatique, et nous adaptons notre feuille de route en échangeant avec tous les acteurs de cette filière en devenir. Nous investissons ainsi dans la formation, car la filière nécessitera une main-d’œuvre qualifiée. Nous estimons que le développement de la filière hydrogène pourra permettre une redynamisation de notre territoire, et le voyons comme un facteur d’attractivité pour la Région ».
Plus d’infos : www.polenergie.org
