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Le livre numérique va-t-il tuer l’édition traditionnelle ?

L'apparition du numérique a entraîné une transformation profonde des modèles de production et de circulation des livres. Le web, en particulier, a provoqué une remise en question du sens même du partage des connaissances : d'une économie de la rareté, nous sommes passés à la surabondance. Mais contrairement à ce que certains présisaient, l’édition numérique n’est pas en train de tuer l’édition traditionnelle, bien au contraire !  

Entreprendre - Le livre numérique va-t-il tuer l’édition traditionnelle ?

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L’apparition du numérique a entraîné une transformation profonde des modèles de production et de circulation des livres. Le web, en particulier, a provoqué une remise en question du sens même du partage des connaissances : d’une économie de la rareté, nous sommes passés à la surabondance. Mais contrairement à ce que certains présisaient, l’édition numérique n’est pas en train de tuer l’édition traditionnelle, bien au contraire !
 

En France, même si les ventes de livres numériques ont progressé de 45 % en valeur, atteignant 63,8 millions d’euros et de 60 % en volume, avec 8,3 millions de livres téléchargés, selon les données de l’institut GfK, le livre numérique ne pèse que faiblement dans le chiffre d’affaires des éditeurs. Il représente aujourd’hui 1,6 % du chiffre d’affaires total des éditeurs et 2,4 % des volumes. 

Aux USA, les ventes d’ebooks ont baissé de 11 % en 2015, d’après le dernier rapport publié par l’AAP (Association of American Publishers).

La profession s’organise

L’édition numérique grand public continue de gagner du terrain à la faveur d’une offre attractive et conséquente, d’une baisse des prix et d’un taux d’équipement en progression dans les foyers.

Cependant, seulement  40 000 à 50 000 livres en français sont disponibles actuellement au format numérique, pour la plupart des œuvres libres de droits, donc gratuites. Eden-livres, la plate-forme de Gallimard, Flammarion et La Martinière, compte seulement quelques milliers d’ouvrages. 

De son côté, Numilog affirme disposer de plus de 50 000 ouvrages. Mais le site est encore loin d’avoir atteint la rentabilité. La lenteur du développement de ce marché est également due aux prix encore très élevés des lecteurs numériques.

Lentement, les maisons d’édition prennent conscience que le meilleur moyen pour barrer la route aux géants de la vente sur internet est de proposer une offre au moins aussi attractive. Tous commencent à s’organiser pour s’assurer une place sur le marché du numérique.

La question du prix et de la TVA

Pour assurer le développement du livre numérique et éviter le piratage, les éditeurs conviennent tous que le numérique doit être moins cher que le livre physique.  Mais si la transition vers le numérique est en cours pour les éditeurs, les incertitudes qui pèsent sur le taux de TVA à appliquer pour les livres numériques téléchargeables mettent tous les acteurs de la filière du livre dans une situation compliquée.

Pierre Moscovici, Commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, à la Fiscalité à et l’Union douanière, devrait présenter fin 2016  un projet de loi dans lequel on trouvera a priori une harmonisation des taux de TVA entre livre papier et livre numérique, harmonisation qui devrait par ailleurs concerner la presse.

En effet, la publication du Projet de loi de finances 2016 a confirmé que la TVA sur le livre numérique homothétique était bien maintenue au taux réduit de 5,5% pour l’année 2016. 

Les chiffres publiés par le SNE

Selon les données publiées par le Syndicat national de l’édition, le numérique aurait atteint 6,4 % des ventes de livres en 2014, soit une croissance de 53,3 %, par rapport à 2013, raccord avec les autres pays européens.

« Il reste cependant difficile de collecter les chiffres de ventes, mais également d’établir une distinction entre les ventes professionnelles et les achats du grand public », commente Vincent Montagne, président du SNE.

L’édition numérique représente désormais 161,4 millions €, et quelques précisions peuvent intervenir : le marché professionnel représente 64 % des ventes, mais elles reculent dans trois secteurs : ésotérisme et bande dessinée à — 14 %, et — 55 % pour les beaux livres. L’édition numérique sur support physique pèse pour 10,7 % des ventes et l’édition en ligne, 89,3 %.

 

Les principaux revendeurs :

Amazon, Apple, Kobo, Google et la Fnac représentent 90% du marché. Les 10% restants sont constitués de Feedbooks, ePagine, Leslibraires.fr, Decitre, Chapitre, Carrefour, etc.

Les principaux distributeurs :

Ils sont pour la plupart issus de grands groupes d’édition : Hachette, Editis, Eden Livres, mais aussi Harmonia Mundi, Immatériel, The Ebook Alternative.


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