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Les Agences de Papa : une révolution dans l’immobilier

Le duo d’entrepreneurs niçois Frédéric Ibanez et Nicolas Fratini a fondé Les Agences de Papa en octobre 2019

Entreprendre - Les Agences de Papa : une révolution dans l’immobilier

Le duo d’entrepreneurs niçois Frédéric Ibanez et Nicolas Fratini a fondé Les Agences de Papa en octobre 2019 avec pour ferme intention de révolutionner les codes du secteur immobilier. Le concept ? Disrupter le business des commissions en privilégiant des frais d’agence fixes de 2 000 euros pour permettre au plus grand nombre de devenir propriétaire. Un an et demi après le début de l’aventure, le succès est au rendez-vous pour ces deux entrepreneurs humanistes qui ambitionnent de devenir incontournables dans l’immobilier.

Créée en octobre 2019, Les Agences de Papa ont totalement disrupté le marché et cassé les codes de l’immobilier. Comment le projet est-il né ?

Frédéric Ibanez : Nous nous sommes rencontrés à la sortie de l’école de nos enfants. Nicolas est un féru de digital et j’ai, de mon côté, un parcours de plus de 20 ans dans l’immobilier en France et à l’étranger. Entrepreneurs dans l’âme, nous nous sommes découverts l’envie de bousculer les codes du secteur en mutualisant nos compétences respectives. Après plusieurs mois de réflexion autour d’un concept novateur d’agence immobilière 100 % digitale, le déclic est venu d’une petite phrase lancée par nos enfants :

«Vous travaillez encore sur les Agences de Papa ? ». Nous cherchions initialement un nom plus codifié immobilier et/ou digital, mais l’interpellation de nos enfants nous est apparue comme une évidence. Les Agences de Papa étaient nées !

Quels sont les ingrédients de votre réussite ?

FI : La simplicité de l’offre, l’attractivité du prix et la notoriété de la marque participent activement à notre succès. Le concept des Agences de Papa a permis de décomplexifier le marché de l’immobilier en apportant une solution innovante et dans l’esprit du temps. Nous avons eu la chance d’être accompagnés et soutenus par des entrepreneurs tels qu’Anny Courtade, Pierre Ippolito ou encore Philippe Renaudi, ce qui nous a laissé le temps de constituer sereinement nos équipes. Notre aventure a été marquée par de belles rencontres avec des entrepreneurs pleinement conscients de la charge que représente les frais d’agences traditionnels pour un couple (plus d’un an de salaire pour un salarié) et qui ont immédiatement saisi le sens de notre projet.

Cela a insufflé une véritable dynamique à l’entreprise et nous avons eu la chance que nos actionnaires soutiennent notre projet. Teddy Riner, qui s’est investi dans le projet depuis l’origine, fait partie de notre famille. C’est définitivement la dimension sociétale de notre vision de l’immobilier qui l’a séduit.

« Alors que pour la vente d’un bien, les frais d’agence s’élèvent en moyenne à 20 000 euros, les Agences de Papa sont à 2000 euros tout compris. »

Auriez-vous imaginé un tel succès entrepreneurial ?

Nicolas Fratini : À l’origine, nous avons créé Les Agences de Papa pour permettre l’accès à la propriété au plus grand nombre et à un juste prix. Tout s’ est enchaîné grâce à des rencontres et des opportunités, nous n’imaginions pas au départ que Les Agences de Papa deviendrait une société familiale cotée en bourse employant 120 collaborateurs. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’avoir créé des emplois et d’être devenus le premier employeur dans l’immobilier en région Sud.

Quel est le montant de votre commission ?

FI : Réaliser une transaction quelle que soit la valeur du bien représente le même travail, nous avons donc eu l’idée de mettre en place une commission fixe d’un montant de 2 000 euros, tout compris, correspondant au salaire moyen des français. Nous souhaitions démocratiser l’accès à l’immobilier avec une offre simple et efficace, n’impliquant aucune exclusivité.

Combien vos clients économisent-ils ?

FI : Alors que pour la vente d’un bien, les frais d’agence s’élèvent en moyenne à 20 000 euros, les Agences de Papa sont sur la base de 2 000 euros tout compris, soit une économie de 18 000 euros en moyenne.

Où en est le secteur immobilier dans sa transformation numérique ?

NF : La transformation digitale s’immisce dans tous les secteurs d’activité et le secteur de l’immobilier n’y fait pas exception. Nous sommes convaincus que l’avenir de l’immobilier est dans le digital. Les nouvelles technologies ont profondément modifié les modes de communication, de commercialisation et de transaction en transformant le métier de l’immobilier dans son ensemble. Désormais, le Web est devenu le principal outil de recherche d’un bien immobilier. La révolution de l’immobilier est en cours mais, à ce jour, seule une poignée d’acteurs est en mesure de proposer une offre 100 % digitale. Les Agences de Papa sont les seules à disposer d’une offre 100 % digitale couvrant les transactions immobilières et les offres locatives.

Quels sont les apports de la digitalisation ?

NF : La digitalisation favorise un gain de temps précieux et permet également de réduire les taux de commission appliqués par les agences. À l’image de ce qui se pratiquait dans le secteur des télécoms il y a quelques années — un forfait téléphonique à 200 euros contre une dizaine d’euros aujourd’hui —, nous souhaitions casser les codes de l’immobilier en favorisant une politique de prix bas de nature à l’ouvrir au plus grand nombre.

Quels ont été les principaux changements en matière de modèle économique, de mode de consommation et de méthode de travail sur ce marché ?

NF : Les mandataires (agents commerciaux indépendants qui jouent le rôle d’intermédiaire entre les acquéreurs et les vendeurs, Ndlr) ont contribué activement à faire évoluer le modèle des transactions immobilières. Pourtant, le niveau des commissions est resté identique à celui des agences traditionnelles avec des taux oscillant entre 4 et 7 %. La crise sanitaire a transformé les comportements dans le secteur de l’ immobilier et favorisé de nouvelles pratiques (télétravail, visites virtuelles …). Nous sommes très attentifs à la qualification des dossiers acquéreurs.

Les Agences de Papa utilisent une technologie bancaire reconnue (logiciel permettant de vérifier automatiquement les pièces justificatives du dossier, Ndlr) pour s’assurer de la véracité des documents présents dans les dossiers. Un service dédié s’assure par ailleurs de la solvabilité des acquéreurs pour apporter toutes les garanties nécessaires et faciliter les transactions. Nous utilisons un algorithme pour l’estimation des biens en ligne, l’évaluation immobilière nouvelle génération permettant désormais une estimation des biens beaucoup plus fine. Nous demandons à nos clients de renseigner un maximum d’informations afin d’ obtenir une évaluation la plus précise possible du bien. Nos équipes ont la responsabilité d’afficher un prix qui soit le plus juste et en corrélation avec l’état du marché.

La pandémie a-t-elle été un accélérateur de cette révolution ?

NF : Assortie de nombreuses contraintes sanitaires, la pandémie a en effet participé à accélérer des modifications des comportements en favorisant les visites virtuelles, ainsi que les contacts et les transactions à distance. Elle a permis d’identifier des tiers de confiance capable de fournir le même service que les agences immobilières traditionnelles tout en réduisant le coût global de la transaction.

Quels sont les principaux paradigmes de votre offre ?

FI : Nous proposons exactement les mêmes prestations et métiers qu’une agence immobilière (qualification des acquéreurs, visites de biens, négociation…) en étant 100 % digital. La qualité de notre offre est un enjeu capital et nous avons à cœur de la renforcer au quotidien en apportant de nouveaux services. L’offre location va nous permettre d’accélérer notre développement et de compter, à terme, parmi les acteurs incontournables du secteur de l’immobilier. Notre ambition est de favoriser un accès équitable au logement en proposant des services transparents, simples d’utilisation et à des tarifs accessibles pour tous. Nous sommes fiers de mettre notre expertise au service de ce projet dont la dimension sociétale est essentielle.

En complément de notre offre, nous souhaitons offrir un bouquet de services optionnels, accessibles à des conditions privilégiées pour simplifier toutes les démarches liées à un déménagement/aménagement. Nous sommes engagés dans une démarche de RSE. Notre engagement sociétal est très fort et demeure un élément ancré dans l’ADN de l’entreprise. Nous souhaitons devenir le premier opérateur dans l’immobilier avec un impact social et sociétal très important, notamment en offrant la possibilité au plus grand nombre d’accéder à un logement par la transformation du marché des transactions immobilières grâce au digital.

À qui profite l’économie des frais d’agence ?

Avec nos frais d’agence fixes à 2 000 euros, tout compris, c’est du «gagnant-gagnant» pour l’acheteur et le vendeur. Le vendeur propose ainsi son bien moins cher et le vend naturellement plus vite. L’acheteur, quant à lui, fait des économies au moment de l’acquisition en payant son bien moins cher que s’il passait par une agence immobilière traditionnelle. Tout le monde est gagnant.

Vous citez souvent l’exemple de Xavier Niel qui a transformé le secteur des télécoms avec Free. Pourquoi ?

FI : Lorsque les premiers téléphones sont sortis, on payait tous entre 200 et 250 euros de forfait par mois. Lorsque Xavier Niel est arrivé sur le marché en proposant un forfait à 20 euros, les critiques ont fusé de toutes parts — absence de boutiques, réseau de mauvaise qualité — et personne ne croyait que cela

fonctionnerait… Pourtant, il est devenu le leader ! Avoir un téléphone est utile, mais se loger est une nécessité. Grâce à un produit comme le nôtre, les dossiers d’ acquisition arrivent au bout et plus vite. Cela permet à des acquéreurs de faire des économies et aux vendeurs de vendre plus rapidement.

Quelle valeur ajoutée apportez-vous ?

FI : Nous visons à simplifier les démarches des vendeurs et des acheteurs et à fluidifier le parcours client. Notre modèle permet de démocratiser l’accès au logement. Le montant de la commission à l’acquisition peut-être bloquant pour les dossiers qui passent de justesse auprès des banques : cela pénalise fortement les personnes ayant des revenus modestes. Baisser le taux de commission permet donc à un plus grand nombre d’accéder à la propriété. Cette diminution a davantage de résonance auprès des jeunes et des foyers à faibles revenus, mais cela permet également aux personnes qui gagnent mieux leur vie de pouvoir économiser plus, de s’équiper ou d’acheter un bien plus grand. Ce système encourage un cercle vertueux : les économies réalisées sur ce poste de dépenses redonnent du pouvoir d’achat aux Français.

Quelle expérience client proposez-vous ?

NF : Nous offrons une expérience unique puisque 100 % digitale. Notre ambition est d’offrir la meilleure expérience possible sur nos plateformes. Notre objectif est d’accompagner nos clients tout au long de leur vie et des évènements qui la jalonnent, de leur première expérience locative à l’achat d’une résidence principale, puis secondaire…

Dix-huit mois après le lancement de l’entreprise, quel bilan dressez-vous ?

NF : Notre offre séduit et répond clairement à une attente du marché. Le plafonnement des commissions à 2 000 euros apporte une vraie bouffée d’oxygène aux acheteurs. Les retours des personnes qui ne sont pas de la profession sont très positifs. À l’occasion de nos déplacements, nous sommes souvent abordés par des personnes qui souhaitent nous féliciter pour notre démarche et nous témoigner leur gratitude. Un véritable esprit de famille infuse notre entreprise.

Quels sont vos objectifs pour l’avenir ?

FI : Nous sommes une jeune société mais nous avons tout mis en place pour ne pas être déceptif et être en capacité d’accueillir une masse de clients importante. Nous avons réussi l’incroyable défi de faire de la croissance dès le début malgré un contexte dépressif. La crise sanitaire qui a accéléré très significativement la demande de digitalisation a finalement porté notre développement. D’ici la fin de l’année, nous voulons faire partie des acteurs incontournables de l’immobilier en France, et pas uniquement dans l’immobilier digital. Nous sommes donc en train d’ accroître notre stock, avec une progression significative du nombre de mandats chaque mois.

Nous souhaitons être le site de référence, porteur d’un nouveau modèle économique articulé autour d’un système de commission fixe. Nous estimons que 2 000 euros suffisent amplement à couvrir les 152 heures de travail estimées pour vendre un appartement et que le service apporté mérite ce tarif. Nous sommes convaincus que ce nouveau modèle transparent et lisible est porteur de sens pour l’avenir. Il détrône un système ancestral et obscur de commission injustement basé sur le pourcentage d’un patrimoine.

Quels seront vos principaux axes de développement ?

FI : Dans un premier temps, nous lançons une offre de location, elle aussi disruptive par rapport à l’état du marché. Comme vous vous en doutez, de nombreux projets sont également à l’étude et nous continuerons à surprendre le marché. Nous souhaitons développer de nouveaux relais de croissance tout en restant fidèle à notre promesse de concilier projets immobiliers et pouvoir d’ achat. Nous avons par ailleurs pour projet d’accueillir une pépinière de la « proptech » (start-up proposant des produits innovants, technologiques ou de nouveaux modèles pour les marchés immobiliers, Ndlr) et un espace de coworking au sein de notre prochain siège social à l’Iconic, pour créer un écosystème favorable au lancement de nouvelles technologies.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le lancement de votre offre de location «Papa Loc» ?

FI : C’est une solution de mise en relation affinitaire entre propriétaires et futurs locataires. « Papa Loc » est un nouveau service qui permet aux locataires de trouver plus facilement le bien adapté à leurs attentes, et aux propriétaires de cibler rapidement le locataire idéal. Le service de base est gratuit et accessible aux deux parties.

Quelle est votre vision du marché de l’immobilier à moyen et long terme ?

FI : La priorité est de permettre à chacun de se loger au juste prix et de mettre un terme au modèle basé sur une commission variable sans aucune justification tenable. À l’avenir, nous devrons également prendre davantage en considération les attentes élargies des acquéreurs et des locataires en leur apportant des services additionnels à valeur ajoutée pour enrichir l’expérience client.

Propos recueillis par Isabelle Jouanneau


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