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Laurence Ferrari : « Dans l’interview politique, on cherche la faille »

Laurence Ferrari est dans le cœur des téléspectateurs depuis le succès de Sept à Huit, puis de Vis ma vie sur TF1. Mais c’est en 2008 que sa carrière prend un tournant majeur lors qu’elle remplace PPDA aux commandes du 20h. Rencontre avec l’une des intervieweuses politiques préférées des Français que l’on retrouve désormais sur les antennes du Groupe Canal sur CNews et C8.

Entreprendre - Laurence Ferrari : « Dans l’interview politique, on cherche la faille »

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Laurence Ferrari est dans le cœur des téléspectateurs depuis le succès de Sept à Huit, puis de Vis ma vie sur TF1. Mais c’est en 2008 que sa carrière prend un tournant majeur lors qu’elle remplace PPDA aux commandes du 20h. Rencontre avec l’une des intervieweuses politiques préférées des Français que l’on retrouve désormais sur les antennes du Groupe Canal sur CNews et C8.

Avec Punchline sur C8 le dimanche et Le Direct Ferrari sur CNews en semaine, on retrouve quasi quotidiennement votre punch et votre mordant dans le difficile exercice de l’interview politique. Est-ce celui que vous préférez en télé ? Et pourquoi ?

Laurence Ferrari

 : Oui, c’est clairement mon exercice préféré ! J’aime l’adrénaline que provoque une interview politique : l’échange avec des hommes et des femmes politiques qui se présentent à une élection régionale ou nationale et qui demandent le verdict les électeurs.

C’est un moment toujours très fort de vérité où en tant qu’intervieweur on tente de comprendre la psychologie de nos interlocuteurs, tout en cherchant la faille dans leur raisonnement et en essayant de contrer leurs arguments. La matière politique est très riche, elle est faite à la fois d’idéal, de convictions mais aussi de propositions très concrètes pour la vie des gens. Et j’avoue que j’aime vraiment travailler cet aspect-là. C’est vraiment pour moi l’exercice roi.

Quel regard portez-vous sur cette élection présidentielle et sur son traitement à la télévision ?

L.F.

 : Elle est assez hors normes comme vous avez pu le constater. Rien ne se passe comme prévu. Nous avons eu à l’automne la primaire de la droite qui a écarté de la présidentielle Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Le renoncement ensuite de François Hollande à se représenter à l’élection, une première sous la Vème république pour un président sortant.

Puis, la primaire de la gauche qui a vu l’échec de Manuel Valls et d’Arnaud Montebourg, deux ténors, au profit de Benoît Hamon. Il y a aussi l’énorme indécision des électeurs français à quelques encablures du 1er tour : presque un Français sur deux ne sait pas pour qui il va voter. Tout peut donc arriver d’ici au 23 avril !

« Ce sont Anne Sinclair et Jacques Chancel qui m’ont donné envie d’être journaliste »

Vous avez reçu Marine Le Pen en direct le 12 mars dans Punchline. Se prépare-t-on différemment quand on reçoit le leader du FN ? Et comment avez-vous vécu cette émission ?

L.F. 

: Je me suis préparée exactement de la même façon pour cette interview que pour les autres. En travaillant beaucoup le fond, c’est-à-dire le programme de la candidate du FN.

En cherchant les angles d’interview, les points intéressants à développer toujours en ayant à l’esprit que je m’adresse à un public jeune dans Punchline, notamment à ceux qui vont voter pour la première fois en 2017 et qui sont interrogés chaque semaine dans notre sujet « Permis de voter ».

Je regarde donc toutes les mesures qui concernent les jeunes avec beaucoup d’attention. J’ai vécu cette interview sereinement, en sachant que Marine Le Pen est une forte personnalité politique, mais au même titre que les autres.

Vous avez votre propre société de production. Que préférez-vous aujourd’hui : produire ou présenter ?

L.F.

 : J’aime la présentation à laquelle je me consacre depuis une quinzaine d’années, mais il y a un véritable intérêt éditorial pour moi à produire mes émissions car je maîtrise vraiment la globalité du contenu. Je coproduis Punchline avec ma société Newstime et Eléphant et Cie d’Emmanuel Chain, un producteur que j’aime beaucoup et avec qui j’avais adoré travailler au lancement de Sept à Huit sur TF1. La confiance de C8 qui m’a permis d’avoir cette double casquette m’honore et j’ai à cœur de livrer les meilleures émissions possibles !

Vous avez réalisé une carrière dense à la télé : journaliste et présentatrice politique, présentatrice du 20h, animatrice de talk-shows… Laquelle de vos fonctions ou de vos émissions vous a donné le plus de joies au quotidien ?

L.F.

 : J’ai aimé chacune des émissions que j’ai lancées car j’ai eu la chance et la volonté de créer sans cesse des formats innovants. Sept à Huit d’abord, avec Thomas Hugues et Vie ma Vie sur TF1, Dimanche+ sur Canal+ puis Le Grand 8 sur C8. C’est sans doute Le Grand 8 qui me manque le plus à l’heure actuelle pour l’entente incroyable et l’ambiance amicale qui régnait entre nous les filles, c’est-à-dire Roselyne Bachelot, Hapsatou Sy, Elisabeth Bost et Aïda Touiri.

Je pense que ce que nous avions créé à l’antenne était assez unique et la complicité avec la bande du Grand 8 me manque. Néanmoins, ce qui est véritablement mon ADN, c’est l’information et plus encore, le hard news, c’est-à-dire la chaîne info. A ce moment de mon parcours, avec toutes mes expériences passées, c’est réellement ce que je trouve de plus complet en matière télévisuelle. J’assure actuellement deux heures de direct chaque soir sur CNews et c’est un exercice palpitant que j’aime particulièrement. 

Comment vous sentez-vous dans le Groupe Canal ? Etes-vous plus libre que vous ne l’avez jamais été ?

L.F.

 : Je m’y sens bien et j’y exerce mon métier de journaliste exactement comme je l’ai toujours exercé dans toutes les rédactions qui m’ont accueillie : en toute indépendance et liberté !

De nombreux téléspectateurs regrettent amèrement l’arrêt du Grand 8 et de la joyeuse bande féminine que vous aviez mise en place. A-t-on une chance de vous revoir un jour dans un nouveau talk-show télévisé ?

L.F. : Pourquoi pas, je vous ai dit combien cette émission me manquait. Mais il ne faut jamais refaire ce que l’on a déjà fait, alors je réfléchis à d’autres formats pourquoi pas une émission de reportage qui me permettrait de revenir à mes premières amours : le terrain !

Quel est votre pire souvenir à la télé ?

L.F. : Le pire, ce sont les actualités dramatiques que j’ai eu à présenter lorsque j’étais à la présentation du journal : le tsunami de 2004 m’a profondément marquée ; j’étais alors remplaçante au 20h du week-end. Les meurtres odieux de Mohamed Merah en 2012. Et puis plus récemment les attentats de Paris en 2015 : des évènements traumatisants pour tous les Français.

« L’interview politique est un moment de vérité où en tant qu’intervieweur on tente de comprendre la psychologie de nos interlocuteurs, tout en cherchant la faille dans leur raisonnement et en essayant de contrer leurs arguments »

 

Quand vous étiez enfant, quels  étaient vos programmes préférés ? Vos émissions cultes ?

L.F. : Je regardais très peu la télé, mais quand je la regardais c’était plutôt 7 sur 7 ou Le grand échiquier de l’immense Jacques Chancel. Cet homme était un géant dans ce métier et une personnalité extraordinaire que j’ai eu la chance de rencontrer grâce à mon mari Renaud Capuçon.

Quels sont vos mentors à la télévision ? Les personnalités qui ont le plus compté pour vous  ou celles qui vous ont donné envie de faire votre métier ?

L.F. 

: Je n’ai pas eu de modèles dans ce métier. J’ai avancé en faisant mes expériences, en apprenant mon métier en étant reporter avant de me tourner tardivement vers la présentation. Mais ce sont sans doute Anne Sinclair et Jacques Chancel qui m’ont donné envie d’être journaliste, c’est clair !

Regardez-vous la télévision aujourd’hui ? Et si oui, quelles chaînes, quels programmes ?

L.F.

 : Assez peu ! Les émissions d’information, les chaînes d’informations et les séries sur Canal+ comme Jour Polaire, Homeland ou The Young Pope.

Quel est votre regard sur l’offre télévisuelle actuelle ?

L.F.

 : Elle est immense, variée et comme toujours avec des programmes exceptionnels et d’autres beaucoup moins, mais c’est la liberté de chacun de consommer la télévision comme il l’entend !

Quels sont les journalistes et les animateurs télé que vous suivez le plus à la télévision et pourquoi ?

L.F.

 : Mon ami Michel Cymes qui vit quelque chose d’incroyable en devenant l’animateur préféré des français ! Un succès mérité et qu’il a construit au fil du temps en travaillant énormément.

Existe-t-il un type d’émission ou de programme qu’on ne vous a pas encore proposé et que vous rêveriez de produire et/ou d’animer ?

L.F.

 : Oui, celui que je dois inventer pour demain !

Quels sont vos nouveaux projets pour 2017 et 2018 ? En télévision, en radio ou ailleurs ?

L.F.

 : Pour l’instant, l’actualité est tellement dense que je n’ai pas encore le temps de me projeter sur la saison prochaine. Quant au livre oui, il faut que m’y consacre… mais les journées ne font que 24 heures. Donc, il attendra encore un peu !

[FIN]  Bio express

. Naissance le 5 juillet 1966

. Etudes de commu­ni­ca­tion à l’EFAF Lyon et DESS commu­ni­ca­tion poli­tique et sociale à la Sorbonne

. Rubrique santé d’Europe 1 (1986-1997)

. Chroniqueuse santé sur TF1 dans Combien ça coûte

. Présentation des journaux de LCI

. Présentatrice sur TF1 de Sept à Huit, Vis ma vie

. Présentation des JT du WE sur TF1

. Dimanche + sur Canal +

. Présentatrice du 20h de TF1 (2008-2012)

. Le Grand 8 sur C8 (2012-2016)

. Aujourd’hui, à la tête de Punchline sur C8 et le Direct Ferrari sur CNews.


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