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La Syrie, vingt ans après

Présentation des Lettres de créance de l’Ambassadeur de France en Syrie, Damas, 2002

Par Patrick Pascal, ancien ambassadeur et ancien chargé d’affaire a.i. en Syrie

La Syrie fait effraction dans notre actualité, à nouveau dans le drame, puisqu’après la guerre qui se poursuit sur son territoire il s’agit désormais de la tragédie d’un tremblement de terre de grande magnitude qui la frappe ainsi que son voisin turc. La Syrie est toujours restée chère à notre coeur et ces sentiments démultiplient aujourd’hui la compassion que nous ressentons, et renforcent notre volonté de venir en aide. Ils nous conduiront peut-être demain à nous interroger sur notre relation avec ce pays, la place que nous avions au Proche-Orient et la contribution renouvelée à de nouveaux équilibres que nous pourrions apporter.

La Syrie nous est en effet devenue lointaine et peu compréhensible, y compris en France dont la tutelle mandataire favorisa pourtant à l’origine l’émancipation graduelle des Alaouites et qui y occupa, il n’y a pas si longtemps, le premier rang.

En poste diplomatique à Damas, à un moment favorable et prometteur pour la relation franco-syrienne et aussi à un point de basculement vers la dégradation de celle-ci, je ressent plus encore, dans ces circonstances, le besoin d’évoquer la Syrie. Cela conduit à se pencher sur ce que le pays est en profondeur, à s’interroger sur les raisons de notre éloignement et à réfléchir aux voies et moyens possibles, même s’ils semblent encore si difficile à atteindre, d’un retour à plus de stabilité dans une région essentielle pour nos intérêts.

L’apogée de la relation bilatérale

La relation entre la France et la Syrie était, il y a vingt ans, à un zénith. Le président Chirac avait reçu à Paris Bachar el-Assad avant la disparition de son père. D’avoir été ainsi porté sur les fonts baptismaux avait conféré au futur dirigeant une légitimité avant l’heure. Le président Chirac avait été le seul chef d’État occidental à se rendre en juin 2000 aux obsèques de Hafez el-Assad. Cela lui avait été reproché en dehors de la Syrie, mais avait conforté des liens historiques très forts avec ce pays. Les Syriens regardaient la France sans préférence partisane. La visite du président Mitterrand en 1984, la première d’un chef d’État français depuis l’indépendance du pays en 1943, avait marqué les esprits. Dès son arrivée à Damas, le président Mitterrand avait résumé notre position fondamentale en déclarant que « rien ne (pouvait) s’accomplir au Proche-Orient sans le concours de la Syrie ».

Il y avait eu peu après l’élection de Bachar un court « printemps de Damas » qui avait suscité beaucoup d’espoirs chez nous. Cela s’était traduit par un bouillonnement de débats au sein de l’intelligentsia et par la promotion de quelques réformes. Ce fut une période d’euphorie pour la relation, car une feuille de route avait été tracée. Pour ne citer que l’un des chantiers engagés par les deux présidents visant à une modernisation de l’Administration gouvernementale, une ENA syrienne fut créée. Cette évolution, qui fut jugée de l’extérieur par trop embryonnaire, fut aussi contrecarrée par des bouleversements dans la région.

L’identité syrienne

Mais pour mieux comprendre la nature de la République Arabe Syrienne, il faut aussi évoquer la place qu’y occupaient les religions, les minorités et la culture. Sur cette terre chrétienne depuis les premiers siècles de notre ère, mais devenue majoritairement musulmane, onze religions chrétiennes étaient officiellement reconnues par Damas.

Parmi les autres minorités, l’on recensait les Arméniens installés depuis longtemps en Syrie puisque la Cilicie avait fait partie du royaume de Tigrane aux IIe et Ier siècles avant notre ère. Des familles étaient implantées depuis le XVe siècle à Alep, où résidait une importante communauté. Le flux avait grossi avec le génocide de 1915 qui s’était d’ailleurs déroulé pour une large part dans la région de l’Euphrate autour de la ville de Deir Ezzor. Les Alaouites, comme les Druzes, se rattachaient à l’Islam chiite, mais il était malaisé de clairement percevoir la dimension religieuse de cette communauté. D’ailleurs, le président Assad, bien qu’Alaouite, avait épousé une femme sunnite, une Britannique d’origine syrienne née à Londres. Les relations du pays avec le Wahhabisme saoudien paraissaient alors apaisées., tandis que le Prince héritier Abdallah, futur roi, avait une femme syrienne issue de la tribu nomade des Chammar, dispersée depuis le Nejd jusqu’à Palmyre ainsi que dans d’autres États de la région.

Au cœur de Damas, au bout de l’ancienne Via Recta romaine, là où s’était converti Paul de Tarse, se trouvait le quartier juif. Celui-ci était réduit à une synagogue et à quelques maisons, et la communauté s’était dispersée, surtout après la guerre des Six Jours et celle du Yom Kippour. Mais aucune des demeures n’avait été profanée et les Syriens disaient que ces habitations seraient toujours préservées dans l’attente d’un retour. Au Musée National de Damas, les plus belles pièces étaient des fresques figuratives des IIe et IIIe siècles, encore uniques à ce jour, provenant de l’une des plus anciennes synagogues antiques connues. Cet édifice considérable, profondément enfoui sous terre – ce qui l’avait protégé durant tant de siècles – le long des remparts de Doura Europos sur l’Euphrate, la « Pompéi de l’Orient », avait été exhumée en 1930 et restaurée sous le mandat français.

De leur côté, les Kurdes s’agitaient de manière récurrente dans ce que l’on appelait le « Bec de canard » à l’extrême Nord-Est du pays. Mais la situation demeurait sous contrôle, car ils jouissaient d’une relative autonomie. Les Palestiniens formaient une communauté nombreuse. Ils bénéficiaient d’un statut et ne semblaient pas rencontrer d’entraves à leur travail. Enfin, les Chiites n’étaient pas clairement identifiables en tant que tels, à l’exception de larges groupes d’Iraniens, que l’on croisait surtout à l’aéroport et qui venaient en pèlerinage, dans la banlieue de Damas, au mausolée de Saïda Zeinab dédié à une petite-fille du Prophète.

Une coopération multiforme

Notre coopération avec la Syrie était multiforme et surtout politique, économique et culturelle. Notre coopération militaire était quant à elle très modeste. Chaque 11 novembre se déroulait à l’extérieur de Damas au cimetière militaire français de Dmeir, – qui abritait plus de 4 000 sépultures, dont une partie étaient réunies dans un carré musulman –, une cérémonie pour honorer les victimes de la guerre de Cilicie en 1920-1921, des opérations du Djebel Druze en 1924-1925 et des combats de la Seconde Guerre mondiale. Globalement, notre objectif était de contribuer à préserver la stabilité de la région, ce qui correspondait à l’évidence à nos intérêts essentiels de pays riverain de la même Méditerranée.

Le tournant de 2004-2005

La dégradation de nos relations avec la Syrie se produisit à partir de 2004-2005. Nos rapports avaient déjà connu des creux très marqués, notamment au cours des années 80 lors de la guerre du Liban, mais la raison d’État avait pris le dessus et nous avait conduits à renouer avec le régime d’Hafez. La conjonction de plusieurs facteurs peut fournir une explication à ce « grand basculement ».

Le pari fait par la France sur la jeunesse et la réforme ne pouvait être gagné par un coup de baguette magique et l’impatience s’empara des esprits à Paris ; les luttes au plus haut sommet de l’État libanais entre le président Lahoud, réputé proche de la Syrie – qui tentait d’obtenir un troisième mandat, ce que ne lui permettait alors pas la constitution de son pays – et son Premier ministre Rafic Hariri (octobre 2000-octobre 2004) devaient aussi être prises en compte ; enfin, et peut-être surtout, la France avait dit non en 2003 aux États-Unis pour une nouvelle guerre en Irak, par la voix de Dominique de Villepin au Conseil de sécurité de l’ONU. Pour la France, l’existence d’armes de destructions massives n’était pas avérée et les travaux approfondis des Nations Unies (cf. Commission Butler ; crise des Palais présidentiels) n’étaient pas plus concluants. De manière quasi concomitante à l’opération militaire d’une vingtaine de jours, jusqu’à la chute de Bagdad dans les premiers mois de 2003, la pression américaine sur la Syrie, accusée d’héberger de hauts responsables irakiens favorables à Saddam Hussein, augmenta. Ce nouveau contexte nous mit dans une position délicate.

Quels que soient les commanditaires, jamais clairement identifiés – un membre présumé du Hezbollah fut, des années après, condamné par contumace à la réclusion à perpétuité par le Tribunal des Nations Unies –, l’assassinat en février 2005 de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri provoqua à Paris un choc considérable suivi d’une nette rupture. Du fait de la suspicion et de la pression internationales, Damas retira ses troupes du Liban. Le crime prit une dimension particulière en France en raison des liens d’amitié entre le président Chirac et Rafic Hariri.

La guerre, dans le sillage du printemps arabe

La suite, à partir des révoltes de mars 2011 dans le sillage du Printemps arabe, fut une longue descente aux enfers de la Syrie : les seuils de quelques milliers de victimes, puis de dizaines de milliers et enfin de centaines de milliers furent franchis les uns après les autres. Le nombre des personnes déplacées de l’intérieur et des réfugiés à l’extérieur franchit la barre de millions de personnes (NB : 1,5 M aujourd’hui dans le seul Liban dont 90 % vivent en dessous du seuil de pauvreté).

À l’été 2012, l’idée dominante était que le régime ne résisterait plus très longtemps. Nous venions de fermer notre ambassade à Damas – et non pas de rompre les relations diplomatiques –, en raison notamment de craintes d’ordre sécuritaire. Il est vrai que des ambassadeurs de pays occidentaux s’étaient affichés dans les premières grandes manifestations contre le régime, notamment à Homs et que cela ne pouvait manquer de provoquer un rude choc en retour.

L’année 2013 fut une année-charnière dans la terrible tragédie syrienne (cf. 100 000 victimes selon les évaluations arrêtées à cette date) qui franchit alors un degré supplémentaire dans l’horreur. Parallèlement au déchaînement de la violence sur le terrain, se déployaient aussi des efforts diplomatiques visant principalement à identifier des personnalités des deux camps en vue d’un dialogue. Mais des informations alarmistes parvenaient dans les chancelleries sur l’usage, dans un premier temps en petites quantités et sans identification d’origine, de moyens chimiques létaux.

La Syrie regorgeait en effet d’armements de cette nature – « arme nucléaire du pauvre » – dont une vingtaine de dépôts principaux étaient répertoriés. Mais il fallait aussi compter sur la possibilité de confectionner des moyens létaux à partir de composants séparément inoffensifs, par exemple certains produits destinés à l’agriculture mais qui réunis constituaient ce que l’on appelle des armes « binaires ». Compte tenu du risque considérable, la communauté internationale – au sein de laquelle le problème faisait consensus – ne devait-elle pas s’en emparer ? N’était-il pas opportun de mettre au défi le régime, doté des plus fortes capacités en la matière, de façon à ce qu’il détruise ses stocks et adhère aux conventions internationales pertinentes ?

Au printemps 2013, une telle démarche ne fut pas retenue, l’objectif était commun, mais non pas les modalités et l’acceptation des conséquences possibles de l’entreprise. Pour les uns, mettre au défi impliquait par définition reprendre langue avec le régime ce qui lui aurait redonné de la légitimité ; pourtant ces mêmes États se retrouveraient quelques semaines plus tard à Genève avec l’opposition face aux représentants du régime. Pour d’autres, ce n’était pas possible, car cela aurait signifié immédiatement l’abandon de l’opposition, préoccupation qui primait à l’évidence pour eux sur toute autre considération. L’opposition, quoiqu’avec une extrême réticence, finissait par se résoudre à la perspective d’un processus diplomatique, mais elle posait un préalable : le départ de Bachar el-Assad. Cela était évidemment un non-starter.

L’opposition, qui apparaîtra plus tard comme la principale victime de ce type d’armements – dont l’usage était pourtant proscrit depuis le Protocole de Genève de 1925 –, ne se montrait alors pas particulièrement concernée par la question. Mais qui était l’opposition ? Certains trouvèrent une formule pour distinguer « l’opposition des Funduk (hôtels) de celle des tranchées ».

Le 21 août 2013, éclata la nouvelle d’une attaque massive avec des moyens chimiques, dans la Ghouta orientale, zone urbanisée des faubourgs à l’est de Damas où la rébellion n’avait pu être maîtrisée jusque-là par les forces loyalistes. Selon l’Armée de Libération Syrienne (ALS), il y aurait eu plus de 1 800 victimes et près de 10 000 blessés, surtout parmi la population civile. La responsabilité de la tragédie fut immédiatement attribuée au régime par les pays qui lui étaient le plus hostiles et indiquaient disposer d’un « faisceau de preuves ».

Des mises en accusation émanant de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), y compris à l’encontre de « l’État Islamique » et d’autres groupes extrémistes, ne furent pas les dernières et se reproduisirent tout au long du conflit. À l’interdiction d’emploi de telles armes, édictée par le Protocole de Genève de 1925, s’était ajouté la Convention sur l’interdiction des armes chimiques de 1992 qui visait spécifiquement la possession de tels moyens létaux ; celle-ci disposait que le démantèlement des arsenaux devait intervenir dans un délai de 10 à 15 ans après la signature de cette Convention. L’OIAC obtiendrait en octobre 2013 le prix Nobel de la Paix pour avoir mené à bien en Syrie le vaste programme de liquidation des arsenaux finalement imposée à cet État.

Quoi qu’il en soit, le président Obama ayant un an auparavant fixé une ligne rouge sur le recours prohibé à de tels armements, se profila rapidement l’inéluctabilité d’une intervention militaire à laquelle notre pays se prépara. Le président américain renonça finalement le 30 août 2013, tandis que le 28 août la Chambre des Communes avait refusé au gouvernement britannique l’autorisation d’une opération. Ce vote émanant d’un « vieux » Parlement, pour paraphraser une formule célèbre, pesa très certainement sur la décision, le président des États-Unis n’étant d’ailleurs pas certain d’obtenir l’assentiment du Congrès.

Les hésitations, puis le renoncement final de Washington, avaient des raisons proprement américaines. La première était que Barack Obama avait été élu pour mettre fin à l’engagement de son pays en Irak et en Afghanistan et qu’il n’entendait pas s’engager dans un conflit aux conséquences imprévisibles.

La suspicion pesant sur le régime syrien était considérable dans l’affaire du chimique, mais les preuves incontestables étaient difficiles à réunir. Une suspicion ne peut valoir condamnation définitive et le précédent de Colin Powell au Conseil de sécurité en 2003 hantait encore les esprits. Comme en 2003, la légalité internationale faisait défaut et il se serait agi d’une intervention unilatérale, échappant à un cas de légitime défense prévu par l’article 51 de la Charte de l’ONU. Enfin, Obama pouvait avoir redouté que l’opération militaire elle-même ne se solde par des destructions importantes, mais ne permette pas la complète éradication des arsenaux incriminés, voire ne provoque leur dissémination.

Dans cette hypothèse, le vainqueur apparent aurait été vaincu. Quelle aurait été l’ampleur des frappes ? Aurait-on « vitrifié » la Syrie ou bien se serait-on limité à détruire des palais présidentiels à Damas et Lattaquié ? Ou bien encore les industries, structures et institutions de l’État ayant été suffisamment ébranlées, un tournant stratégique ne se serait-il pas opéré sur le terrain qui aurait permis aux forces les plus extrêmes de l’emporter ? Mais qui soutenions-nous en réalité ? Que voulions-nous vraiment ?

Un « reset » à la française

Regarder la Syrie telle qu’elle était, s’efforcer de comprendre ce qui s’est passé jusqu’à ce que soit menacée l’existence de peuples et communautés entières et qu’il fût gravement porté atteinte à nos intérêts dans la région, n’est en aucun cas un exercice passéiste. Il s’agit de tirer des leçons pour aujourd’hui et pour demain.

Si l’on prend à nouveau quelque recul, on réalise que notre histoire au Levant n’a jamais été un « long fleuve tranquille ». Dans une époque jugée pourtant conquérante et glorieuse, le célèbre général Gouraud n’a pas laissé que de bons souvenirs. La répression de la révolte de 1925 dans le Djebel Druze, qui avait ensuite contaminé Damas, fut féroce. Le traumatisme qui en est résulté est resté vivace jusqu’à aujourd’hui et les murs de la capitale en portent encore des stigmates.

De même n’avons-nous pas, durant ce conflit, trop longtemps fait le pari d’une solution qui viendrait des armes ? Demain, ne faudra-t-il pas finalement en revenir à la diplomatie, sans faire la moindre concession sur les droits de l’homme et dans le respect de la Charte de l’ONU ? Les questions du Golan – problème de légitimité pour le pouvoir syrien – et a fortiori du Sandjak d’Alexandrette ne pourront être traitées d’emblée.

En revanche, il faudra bien admettre un lien spécial avec le Liban voisin qui est inscrit dans la géographie et l’histoire. La Syrie, plus encore qu’auparavant, en a un besoin essentiel, l’accès au port de Beyrouth étant un poumon économique. Au demeurant, les malheurs de la Syrie n’ont jamais servi le Liban, nous en avons aujourd’hui une accablante démonstration.

Il faut espérer que la Syrie, dix fois millénaire, survive grâce à son histoire qui englobe celle de l’ensemble des civilisations, peuples et religions du pourtour de la Méditerranée. Il lui faudra tenter alors de s’appuyer alors sur les structures d’un État dans la création duquel la France a été présente. Elle devra s’efforcer de se dégager de ses dépendances trop fortes et de circonstance, car même si elle a la volonté de ne vouloir compter que sur elle-même, elle ne pourra faire abstraction d’un contexte régional mouvant.

Le traitement de la crise humanitaire, qui ne cesse de s’aggraver, constituera dans l’immédiat un impératif d’extrême urgence pour la Nation syrienne, pour la région comme pour nous-mêmes. L’arsenal des sanctions internationales figure bien dans la Charte de l’ONU, au titre des mesures coercitives de caractère non militaire. Il ne s’agit pas d’en contester le principe, mais il faut respecter rigoureusement les procédures agréées par le droit international.

S’en affranchir reviendrait à porter atteinte au système international lui-même que nous déclarons vouloir sauvegarder. Les régimes de sanctions, plus acceptables lorsqu’ils visent directement des structures de force – avec l’interdiction des transferts d’armements, la prévention du développement de programmes militaires spécifiques, l’équipement des forces de répression, etc. –, deviennent intolérables lorsqu’en sont les premières victimes des populations vulnérables.

À Rome, il y a déjà près de deux ans, le Nonce apostolique à Damas, lançait un appel à « ne pas laisser mourir l’espérance » devant le corps diplomatique tout entier et en présence du Secrétaire d’État du Vatican. Le chemin de Damas n’est pas uniquement synonyme de conversion, il nous ramène simplement à une ligne plus droite, à ce que nous sommes profondément, à ce que le père jésuite Paolo Dall’Oglio, porté disparu pendant le conflit, appelait « sua umaniste ed universale devozione ».  Cette mission nous est rappelée par le tremblement de terre dans le Nord-ouest du pays. Et il ne faut pas non plus oublier la géopolitique dans un contexte international volatile. Le moment n’est pas encore d’analyser les relations de la Syrie avec la Russie absorbée par sa guerre en Ukraine et avec l’Iran ébranlé de l’intérieur. La Syrie a aujourd’hui absolument besoin de nous comme nous avons besoin d’elle.

Patrick Pascal
Ancien Ambassadeur et ancien chargé d’affaire a.i. en Syrie


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