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L’intrapreneuriat, le nouveau levier managérial

À l’heure où les entreprises, petites et grandes, s’interrogent sur leur capacité à devenir innovantes dans un environnement ultra-concurrentiel, l’intrapreunariat a de belles heures devant lui. Un outil de management efficace qui favorise créativité, engagement et initiatives.

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À l’heure où les entreprises, petites et grandes, s’interrogent sur leur capacité à devenir innovantes dans un environnement ultra-concurrentiel, l’intrapreunariat a de belles heures devant lui. Un outil de management efficace qui favorise créativité, engagement et initiatives.

Comment motiver et fidéliser ses salariés ? Quand une vie professionnelle se compose de plusieurs carrières et dans la mesure où un nombre croissant de Français aspirent à créer leur entreprise, la question est cruciale.

Pour éviter la fuite de leurs talents, certains groupes ont trouvé la solution, l’intrapreneuriat, qui offre la possibilité à un collaborateur d’amorcer un projet de création en restant salarié un temps. Une relation gagnant-gagnant ! D’un côté, le salarié développe son projet avec un risque zéro, bénéficiant de l’infrastructure logistique et du soutien financier d’un groupe.

En cas d’échec, c’est simplement retour à la case départ. De l’autre, l’entreprise mobilise ses talents pour innover et attaquer de nouveaux marchés. «Cette forme d’entrepreneuriat constitue un vrai levier managérial. Elle permet de réconcilier les grandes entreprises avec l’innovation et de miser sur leur première ressource, le capital humain», explique Ophélie Ayouaz, responsable de l’innovation de Talentis, spécialisée dans le coaching de dirigeants.

Une tendance de fond

Apparu il y a déjà une trentaine d’années, ce mouvement a pris son envol grâce à la success story d’Arthur Fry, salarié du groupe 3M et inventeur du célèbre Post-It. Depuis, d’autres grands groupes, Google et Orange en tête, ont emboîté le pas. Et on les comprend !

En effet, si 85% des dirigeants estiment que l’innovation est primordiale pour rester compétitif, les entreprises n’y accordent qu’environ 10% de leur temps (sondage Ifop). Or, 47% de la génération Z (née après 1995) aimerait créer leur entreprise. Une tendance de fond qui n’est pas prête de s’arrêter : en 2020, la moitié des personnes sur lesquelles une entreprise s’appuie pour développer son activité ne sera pas salariée (étude du Cabinet Deloitte).

Les grandes entreprises manquent de créativité

«Les nouveaux talents rêvent d’autonomie et fustigent la rigidité et le manque de créativité des grandes entreprises. Les valeurs auxquelles les talents se referaient hier ne sont aujourd’hui plus les mêmes. Désormais, ils souhaitent contribuer, donner leur avis, partager leurs idées. Ils perçoivent l’entreprise comme un lieu de vie au-delà d’un lieu de travail, et chacun voit son parcours professionnel comme une source d’apprentissage permanent», insiste Ophélie Ayouaz.

Mais ne se lance pas dans l’intrapreneuriat qui veut. «En amont, il faut créer une culture d’entreprise forte fondée sur le management participatif», explique Ophélie Ayouaz. Pendant plusieurs mois, Talentis travaille ainsi avec des grands groupes sur les situations d’échecs, une communication transparente et des outils d’évaluation performants pouvant inciter leurs talents à s’investir pour une de leur idée ou un de leur projet.

Transformer le management

Parfois, ces stars du CAC 40 hésitent à sortir de leur zone de confort et préfèrent raisonner à court terme sur leur cœur de business. «Pourtant, il faut transformer la façon dont les entreprises managent pour créer un terreau favorable à l’innovation». C’est la condition indispensable pour permettre à des talents de se révéler dans une démarche intrapreneuriale.

Une fois cette condition remplie, les avantages d’une telle démarche ne manquent pas. En termes de business, cela représente un vecteur formidable pour aller vers de nouveaux marchés et engranger au passage des revenus complémentaires. La Poste, par exemple, a lancé un concours de projets innovants pour ses salariés. Les règles du jeu sont claires : le salarié-intrapreneur bénéficie de toutes les structures logistiques et du soutien financier de l’entreprise publique. Le projet pourra devenir une société indépendante, mais l’entreprise publique continuera d’être le principal investisseur et ces nouveaux services seront estampillés La Poste.

Autonomie

Les salariés qui profitent de ce système peuvent laisser libre cours à leurs envies d’autonomie et de prise d’initiative. En effet, l’intrapreneur est protégé des obstacles qui jalonnent généralement le parcours du créateur : il profite des locaux d’un grand groupe, d’un budget pour lancer son projet… en conservant un temps son salaire !

«Sans intrapreneuriat, ils seraient peut-être partis ailleurs». Beaucoup de groupes offrent même à leurs talents un coach pour les aider à piloter leur projet. Des conditions rêvées. Mais les règles doivent être claires dès le départ. «Le projet doit faire partie de la stratégie de l’entreprise, sinon l’intrapreneur ne disposera pas des ressources suffisantes et se sentira vite frustré».

Clairement défini au préalable, l’intrapreneuriat devient «une nouvelle forme d’organisation dans laquelle chacun, dans une logique de parité et quelle que soit sa position dans l’organisation, est créateur de richesse», conclut Aude Bohu. Un vrai levier de transformation managériale gagnant-gagnant.

Pour en savpir plus : 

www.talentis-coach.com


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