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Kérosène « vert » : le projet à 800 millions d’euros d’Airbus

Afin de décarboner sa flotte, Airbus s'associe à la PME montpelliéraine Qair pour produire du kérosène durable dans les Hautes-Pyrénées dès 2030. Un projet à 800 millions d'euros.

Le PDG d'Airbus Guillaume Faury lors d'une visite du président français pour marquer les deux ans du plan d'investissement France 2030 sur le site d'Airbus à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, le 11 décembre 2023 (Eliot Blondet / ABACAPRESS.COM)

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C’est un projet colossal qui pourrait voir le jour dans les Hautes-Pyrénées. Il associe deux groupes : d’un côté le producteur indépendant d’énergies renouvelables Qair (650 salariés), basé à Montpellier et présent dans une vingtaine de pays ; de l’autre, l’avionneur européen Airbus, ses 65,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires et ses 800 livraisons d’avions prévues en 2024. L’ambition de ce partenariat est de développer un carburant durable (aussi appelé « e-kérosène ») susceptible de remplacer, à terme, le kérosène.

Les deux groupes ambitionne de construire un site de production de carburant durable à Lannemezan (Hautes-Pyrénées). Le coût de l’usine avoisine les… 800 millions d’euros. Un investissement colossal à la hauteur de l’enjeu de la décarbonation du transport aérien. La région Occitanie, qui travaille déjà avec Qair sur un projet d’usine d’hydrogène vert dans l’Aude, serait associée au projet. Selon le calendrier des opérations, la construction de l’usine est prévue pour fin 2026 et la production de kérosène pas avant 2030.

La solution miracle pour Airbus ?

Les compagnies aériennes vont bientôt être contraintes d’utiliser un minimum de carburant d’aviation durable (CAD) dans le réservoir de leurs avions pour s’adapter aux normes anti-pollution : 1,5 % en 2024 en France, 2 % au niveau européen dès 2025 et 70 % en 2050. Sauf qu’il y a un hic : pour les compagnies, le problème vient du très faible niveau de production de kérosène « vert » actuel, qu’il soit issu d’huiles végétales ou de l’hydrogène. D’où l’intérêt stratégique de l’usine pyrénéenne. Grâce au savoir-faire de Qair et aux nombreux partenaires (RTE, Lafarge, Teréga ), Guillaume Faury, patron d’Airbus, tient donc peut-être la solution miracle pour décarboner son groupe. Car comme l’a indiqué Guirec Dufour, DG de Qair, « Airbus pourrait être un client ».

70 000 tonnes de kérosène par an

Spécialisée dans l’éolien, l’hydroélectricité et le photovoltaïque (1,2 GW d’énergie renouvelable produite par an), la PME montpelliéraine produit également de l’hydrogène vert. En l’associant à du CO2 biogénique, Qair produira du kérosène « vert » utilisable par le secteur aérien. Un objectif de 70 000 tonnes de kérosène par an a été fixée. Reste la question du financement et de la mise en œuvre de cet ambitieux projet. Si Qair se chargera du développement de l’usine d’hydrogène, il faut encore trouver un acteur de l’industrie chimique susceptible de prendre en charge la construction et l’exploitation de l’unité de kérosène vert. La routes est encore longue.


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