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Voiture électrique : la startup Kate veut révolutionner la mobilité

Entreprendre - Voiture électrique : la startup Kate veut révolutionner la mobilité

Thibaut Elzière n’en est pas à son coup d’essai. Mais il a surpris avec sa nouvelle aventure, industrielle cette fois. Kate propose déjà un modèle « l’original », et compte bien révolutionner l’usage de la voiture au quotidien avec la k1.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Thibaut Elzière : Historiquement, je suis un entrepreneur du logiciel, pas de l’industrie, mais depuis dix ans germe une petite idée : les voitures que l’on voit autour de nous ne sont pas forcément les voitures de demain. Nous n’avons pas besoin de « tanks » pour les trajets que nous faisons. J’avais imaginé que la voiture de demain serait une petite voiture de golf, et je trouvais amusant de me lancer dans cette aventure. Pour cela, il allait falloir racheter quelque chose, partir d’un acquis. Je suis allé voir les constructeurs de golfettes, mais j’ai abandonné. Il y a deux ans, je suis tombé sur une Nosmoke sur la côte Atlantique, j’ai été totalement séduit par la voiture, elle correspondait à ma recherche, par les émotions qu’elle dégageait.

Assez élégante, elle donnait envie d’être conduite. J’ai contacté Luc Jaguelin, le fondateur de cette petite entreprise industrielle située à Cerizay, dans les Deux-Sèvres, il était ouvert pour le projet de rachat. Je me suis lancé à la recherche de cofondateurs, j’ai rencontré Mathias qui travaillé chez Valéo et dans la tech, le profil idéal, j’ai compris que c’était la bonne personne. Sa réponse a été : je viens, mais avec Pierre Escriet, ex-Valéo également, qui a un profil très technique. Et voilà, Kate est née.

Mathias Goldenberg : Nous avons d’abord procédé à l’intégration de Nosmoke, qui a représenté un gain de temps et d’énergie, car créer des voitures est extrêmement compliqué.

T.E. : Nous lançons une nouvelle marque, Kate, sur l’héritage de Nosmoke. Nous gardons le modèle de voiture de plage, totalement revu, sous le nom « L’Original », et nous sommes sur le projet K1.

Pourquoi vous engager dans l’industrie, un secteur particulièrement difficile ?

M.G. : En premier lieu, nous ne partons pas de zéro, mais avec une équipe et des talents disposant de savoir-faire. L’Original est un véhicule premium, un produit rentable. De plus, avec notre projet K1, nous sommes sur une homologation européenne L7E, de quadricycle lourd, des petits véhicules pour le quotidien de moins de 500 kilos, à la vitesse limitée. Cette homologation constitue une barrière à l’entrée suffisamment haute, mais franchissable, permettant d’aller vite dans le déploiement. Elle est aussi valable en dehors de l’Europe.

T.E. : Il est vrai qu’il est plus difficile de lever de l’argent dans l’industrie, mais c’est aussi ce que j’apporte, mes connaissances, mon réseau, un objectif RSE qui est de réinventer la mobilité quotidienne, responsable de 11% des émissions carbone. La réindustrialisation est un gros enjeu de la France, nous intéressons pas mal de fonds, par exemple celui d’Arnaud Montebourg, ou les fonds à impact qui sont sur la décarbonation, le climat. Nous sommes dans le sens de l’histoire, pour l’industrie du futur et le gouvernement, l’Europe appuient ces initiatives.

L’Original se situe sur le créneau « voiture de plage » ?

M. G. : Effectivement, plage et loisirs. Nous avons revu totalement les parties tech et moteur afin de les sourcer en France et en Europe. Ce process d’industrialisation pour la Nosmoke comme pour nos futures voitures va réduire l’impact carbone et « dérisquer » la production, car les pièces ne viendront pas de l’autre bout du monde.

T.E. : Nosmoke était déjà une aventure dingue, Luc Jaguelin transformait des petits tout terrain en électrique quand il s’est intéressé aux minis Moke importées de Chine, il a copié les Chinois pour relocaliser ! La Nosmoke a déjà été vendue à plus de 1 500 exemplaires dans 12 pays. Le nouveau modèle, L’Original, prend la suite.

Quel sera votre système de distribution ?

M.G. : Notre système est basé sur la vente directe, avec des relais sur ce qui existe déjà, comme les garages indépendants qui ont un savoir-faire énorme, mais connaissent une baisse de régime. Avec la K1, nous visons dès les débuts l’Europe, les pays frontaliers en premier lieu, et la France en priorité. Ces garages sont capables de distribuer, réparer les petites pannes, car on ne peut pas faire du 100% digital. Il faut de l’humain sur le SAV ou lors de l’acte de vente. Il faut savoir où placer le curseur et conjuguer les valeurs
de l’automobile avec la technologie d’aujourd’hui. En termes de clientèle, nous nous adressons aux particuliers, mais 40% des ventes de Nosmoke sont dirigées vers le BtoB.

Comment vous situez-vous par rapport à la concurrence, comme l’Ami ?

M.G. : L’Ami est une 2 places et n’est pas une concurrente à notre projet, c’est un véhicule urbain, qui se retrouve à la campagne, vendu surtout dans centres ruraux. Notre proposition K1 a pour objectif de remplacer les véhicules lourds, les secondes voitures. Une Mégane diesel par exemple est chère à l’usage et le modèle électrique cher à l’achat. Avec notre prix de 15 000 euros TTC, sans bonus, nous avons une logique d’accessibilité avec la possibilité de financements LOA, et quasiment 0 euro à l’usage. Nous sommes dans une zone qui n’existe pas, les « super véhicules du quotidien ».

T.E. : Les phénomènes Twizzy et Ami sont très intéressants, mais nous voulons un concept plus large qui répond à plus de besoins. La K1 est légère, fun, rigolote, il y a beaucoup de génie technique dans ce véhicule. A vrai dire, nous n’avons pas de concurrents directs, du moins pour l’instant.

Vos ambitions dans cinq ans ?

M.G. : Passer de 200 voitures par an à 200 voitures par jour !

Propos recueillis par Anne Florin


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