Par Fabiano Testa, CEO International Home Paris – World property Business Club
Tribune. Grâce à sa riche population locale et aux riches étrangers qui y résident une partie du temps ou la visitent, mais aussi grâce à l’opulence de son architecture et à la démesure de ses réalisations, la ville respire le Luxe avec un grand L. Dubaï était il n’y a pas longtemps une destination réservée à une clientèle extra-luxe, très fortunée et donc très réduite, mais un changement était déjà en train de s’opérer avant la crise sanitaire et économique, qui se poursuivra plus profondément après celle-ci.
Après certains excès et crises du récent passé, Dubaï semblait rentrer dans les derniers temps dans une phase d’ajustement et de « maturité », mais la crise du coronavirus a remis tout en question avec un arrêt brutal des activités.
Un coup dur pour l’Emirat, qui, à l’instar de Las Vegas et de peu d’autres villes dans le monde de ce niveau, fait de la mobilité internationale sa lymphe vitale grâce à la logistique, les transports, les commerces, le tourisme, le « lifestyle » ou la finance internationale. Un arrêt tant brutal et imprévisible fait et fera sûrement de gros dégâts, et il faudra un bon moment pour que l’économie et les entreprises locales s’en remettent.
Des recherches et des études poussées comme celle parue sur « futurelearn.com » placent Dubaï dans les meilleurs élèves de la planète pour sa réponse efficace et l’utilisation des dernières technologies, afin de faire face à la crise. Il est bien probable qu’à l’heure des grosses coupes annoncées par la compagnie Emirates et des titres alarmistes des journaux, ce seront ces dernières qui seront à retenues.
Si les gros titres des certains médias tel que CNBC évoquent de possibles scénarios très alarmants – 70% de risque de faillite dans les entreprises à Dubaï -, ils sont certainement exagérés. De plus, ces nombres reflètent surtout la fermeture de beaucoup de micro-sociétés de support à l’économie « des transports et tourismes » ; par exemple, les chauffeurs de taxi et les petits organisateurs d’excursions touristiques qui, en nombre d’entreprise, comptent comme un grand hôtel et font rapidement et anormalement monter les chiffres… Mais, sans doute, certains promoteurs immobiliers et grands groupes seront en danger, ainsi que les gros noms de l’hôtellerie internationale, qui subiront localement de grosses pertes et reverront à la baisse leurs perspectives dans l’émirat.
L’offre d’appartements est déjà excédentaire, à cause des nouveaux quartiers et de leurs constructions, qui « déversent » les immeubles sur le marché au même moment, en provoquant une baisse des prix. On avait déjà assisté à un blocage de certains nouveaux programmes ; la rationalisation va probablement monter d’un cran.
Jusqu’à aujourd’hui, la demande semblait avoir du mal mais suivait peu à peu grâce au grand dynamisme de la ville, à sa position géographique stratégique, à la diversification rapide de l’économie et du tourisme attirant des capitaux, qui faisaient augmenter rapidement la population et la demande d’immobilier qui absorbait donc peu à peu ce stock.
Ce stock diminuait peu à peu aussi en vue de l’expo universelle 2020, événement qui devait amener énormément de visiteurs étrangers (plus de 20 millions en quelques mois), et qui a déjà contribué très positivement à la visibilité et attractivité d’autres villes : Milan, la dernière en date, à avoir donné des résultats très positifs et durables. L’Expo Dubaï 2020 a dû être reportée aussi et aura lieu, une fois n’est pas coutume, en 2021 ; l’expo pourra marquer une grande relance, laissant les événements imprévisibles comme le Covid-19 derrière soi.
Du côté des investisseurs, avec un regard plus pragmatique, si l’équilibre entre offre et demande était déjà instable après la pandémie, il le sera encore plus … Aujourd’hui, ainsi que demain, on pourra voir des opportunités se profiler. La baisse des prix sur un immobilier très haut de gamme et le besoin de pousser les ventes après un arrêt si brutal, rendront Dubaï encore plus accessible permettant à beaucoup plus d’acheteurs d’accéder à un luxe autrefois inespéré. Mais Dubaï reste une ville très attractive et très dynamique, sauf énormes surprises liées à la résurgence du Covid-19 et ses effets sur l’économie. Dubai aura du mal mais reprendra sa route et son développement avec quelques années de retard.
Nous pouvons donc envisager, à la fin de cette crise, une phase d’opportunités d’investissement dans l’achat de résidences secondaires pour la clientèle internationale, avec une offre très attractive et accessible, des investissements locatifs plus intéressants, voire un mélange des deux, très en vogue aujourd’hui grâce aux locations de vacances et qui, après ce choc, devrait l’être encore à l’avenir, même si avec moins de vigueur et d’enthousiasme par rapport aux dernières années. Une maison de vacances de luxe à prix réduit, qui vous fait plaisir et s’autofinance !