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IA : Microsoft va-t-il racheter la pépite française Mistral AI ?

Valorisé deux milliards d’euros, le leader français de l’intelligence artificielle, qui vient de sortir son propre grand modèle de langage, a noué un partenariat stratégique avec Microsoft. Un coup dur pour l’Europe dans sa course technologique face aux GAFAM.

Arthur Mensch, fondateur de Mistral AI — Firas Abdullah/ABACAPRESS.COM

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La pépite tricolore de l’intelligence artificielle se serait bien passée d’une telle polémique. Porté au pinacle depuis plusieurs mois en Europe en raison de sa technologie susceptible de concurrencer les solutions américaines, le français Mistral, fondé par le Polytechnicien et ancien de Google DeepMind Arthur Mensch (31 ans), vit ses premières turbulences. Alors que la trajectoire de Mistral depuis sa création en avril 2023 fut un long fleuve tranquille, ponctué par 500 millions d’euros levés en 2023, l’officialisation d’un partenariat avec Microsoft a mis le feu aux poudres. A l’image d’OpenAI, la start-up américaine à l’origine de ChatGPT, Mistral AI a choisi de s’associer avec un GAFAM.

Une trahison ?

Microsoft a injecté 15 millions dans l’entreprise française, qui était jusque-là perçue comme le rempart européen aux IA génératives américaines. Si ce montant se situe bien en deçà des 10 milliards investis par Microsoft dans OpenAI (49 % du capital), l’arrivée de la multinationale de Seattle au capital du champion tricolore de l’IA a suscité une levée de boucliers. Des parlementaires européens, qui ont participé aux discussions au sujet de l’AI Act, ont vécu ce partenariat comme une « trahison » — les dirigeants de la start-up française avaient milité pour une régulation limitée.

OVH, Orange ou Atos sur la touche

Certains d’entre eux s’interrogent aujourd’hui sur le choix de Microsoft, alors que d’autres acteurs européens, comme OVH, Orange ou Atos par exemple, étaient des candidats crédibles. Selon certains parlementaires, le fait de privilégier un acteur européen aurait permis de préserver une forme de souveraineté européenne sur le secteur de l’IA. Mais Mistral, dont Xavier Niel et Rodolphe Saadé sont actionnaires, n’a pas résisté aux sirènes de Microsoft. Son robot conversationnel, dont les performances égaleraient GPT-4 d’OpenAI, selon ses fondateurs, sera donc hébergé sur le cloud de Microsoft. Reste maintenant à connaître les réelles ambitions de Microsoft vis-à-vis de Mistral AI… Sachant que la valorisation actuelle de Mistral AI (deux milliards d’euros) ne représente pas un obstacle pour la firme américaine qui a réalisé un chiffre d’affaires de 193 milliards d’euros en 2023.


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