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Sur les plages landaises le drone conçu par cette start-up est le premier engin volant à partir à la rescousse de nageurs en difficulté. Originaire des Landes, la start-up Helper est néé de l’idée d’un médecin urgentiste, Fabien Farge, 47 ans, détaché du SAMU pour du secourisme d’urgence sur les plages de Biscarosse l’été.
« Fabien s’est rendu compte qu’en 10 ans, les méthodes de sauvetage n’avaient guère évolué et que les sauveteurs n’arrivaient pas à gagner les précieuses premières minutes nécessaires pour secourir une victime », explique Anthony Gavend. Or 5 minutes suffisent pour qu’une personne se noie.
En 2012, alors que le marché des drones de loisir se développe, la création d’un engin volant autonome capable d’amener une bouée à une victime rapidement lui apparaît comme une évidence. Fabien Farge se met alors en quête de partenaires pour fabriquer le prototype et surtout le logiciel intégré. Il tombe sur Anthony et David Gavend, respectivement 29 et 26 ans, cofondateurs du bureau d’études My Web Team.
3,9 kg pour ce bijou de technologie
« Le cahier des charges était complexe : réduire le temps d’intervention d’un sauvetage. Pas question donc de prendre un drone du commerce ! », sans oublier le développement d’un logiciel intégré muni d’une cartographie des lieux permettant au drone de repérer son point d’intervention.
Ainsi naît Helper, 3,9 kg, capable d’assister une opération de sauvetage même en cas de vent (50 km/h), avec une vitesse au sol réglementaire de 55 km/h et des pointes à 80 km/h. « Un opérateur appuie sur un bouton pour déclencher le départ du drone, puis le largage de la bouée de sauvetage. » Et grâce à la caméra vidéo HD, il est possible de repérer l’état de détresse de la victime.
Si le concept est séduisant pour la commune de Biscarosse, il se heurte pourtant à un obstacle réglementaire : l’interdiction de faire survoler par un drone un lieu public, notamment une plage. « Ce fut un travail de longue haleine, avec des discussions avec la préfecture, la commune et la direction de l’aviation civile pour avoir une autorisation permanente de vol. »
Un test sur les plateformes de Total
L’astuce trouvée par les fondateurs ? « Nous avons demandé à exploiter le couloir habituellement utilisé par les sauveteurs pour y mettre leurs équipements de sauvetage et leurs voitures, donc interdit au public. » La 1ère expérimentation a été menée l’été dernier avec une vingtaine d’interventions réalisées et 3 personnes sauvées de la noyade.
Un 2ème test a été mené avec succès en Angola, sur les plateformes pétrolières de Total. Le groupe et différentes communes du littoral ont été convaincus par la bouée auto-gonflable brevetée équipée d’une radio pour permettre la communication entre la victime et le sauveteur, d’une balise GPS pour localiser et envoyer un hélicoptère sur site, d’une bouteille d’oxygène pour intervenir au plus vite auprès de la victime déjà en situation de noyade, du défibrillateur qui peut être largué… sans oublier le système de cartographie.
Convaincus que leur drone répond également à d’autres problématiques (protection de l’environnement, mission de sûreté…), Helper Drone, en phase de pré-industrialisation, prévoit 200.000 € de CA cette année et 1 M€ en 2018.