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Hares Youssef : « La planète risque d’être la grande absente de la COP28 »

Entreprendre - Hares Youssef : « La planète risque d’être la grande absente de la COP28 »

Hares Youssef, économiste et ancien conseiller du président de l’Ukraine (2005-2010) a accordé un entretien à Géostratégie magazine depuis le Palais des nations de Genève (Suisse), afin de souligner l’importance que la planète doit avoir dans les sommets internationaux.

La COP28 aura lieu à Dubaï (aux Émirats Arabe unis), du 30 novembre au 23 décembre 2023. La conférence internationale de l’Organisation des Nations unies réunira les pays signataires autour de la question du changement climatique.

Le fondateur de Gaiia Foundation, qui réunit des intellectuels et scientifiques travaillant sur l’avenir des systèmes économiques, déclare que cette COP lui semble être « repoussée vers des régions où le problème environnemental n’est pas le plus urgent, parce qu’il y a des problèmes plus pressants ailleurs…Une démarche visant à réduire la pression sur les principaux États du monde qui, eux, doivent répondre d’une imminente catastrophe mondiale. »

La COP28 aura lieu cette année à Dubaï. Vous connaissez très bien les Émirats Arabes Unis. Cette assemblée portera essentiellement sur les changements climatiques. Dubaï représente le symbole de l’énergie pétrolière. Que faut-il lire dans le fait que la COP28 se déroule à Dubaï ?

Hares Youssef : Oui, la COP a le potentiel d’être l’organe le plus influent de notre planète, plus influent que le G20 et plus influent que le G7.

Année après année, son influence s’est accrue et, naturellement, plus la question de la santé de notre planète, de la santé de notre écosystème est posée de manière forte, plus il est difficile pour l’État d’y répondre.

Il me semble que le fait de repousser la COP vers des régions où le problème environnemental n’est pas le plus urgent, parce qu’il y a des problèmes plus pressants dans cette région qui doivent être traités en priorité par rapport à l’environnement, est une démarche visant à réduire la pression sur les principaux États du monde qui eux doivent répondre d’une imminente catastrophe mondiale.

Dans le prochain ouvrage collectif que votre fondation va faire paraître, vous abordez la question centrale de la monnaie. Quelles méthodes voyez-vous pour améliorer à la fois l’équilibre monétaire et le respect de l’environnement ?

Nous sommes absolument convaincus que notre économie mondiale est aujourd’hui un élément majeur qui menace non seulement notre planète, notre écosystème, mais aussi l’humanité dans son ensemble, parce que notre système économique, par la volonté de notre système financier, oeuvre pour le profit, pour créer de la croissance, et celle-ci se concrétise par des chiffres, et non par une qualité de vie pour les êtres humains.

De nombreux économistes pensent que la croissance économique peut suffire à améliorer la vie des gens. Ce n’est pas vrai. L’objectif de l’économie devrait être la prospérité de l’être humain et de l’écosystème lui-même. Nous sommes donc confrontés à un grand dilemme : quelle devrait être l’économie ? Pouvons-nous concevoir une nouvelle économie durable ? Je pense que la vie humaine, et la vie en général, est bien le sujet prioritaire dont les femmes et les hommes doivent se préoccuper.

Cela signifie que nous devons prendre soin de l’écosystème, car la vie n’est possible que dans cet écosystème, et c’est au sein de cet écosystème que nous vivons, respirons, grandissons et mettons au monde des enfants. La vie en nous et la vie autour de nous – c’est cela l’objectif de l’économie : développer et protéger. Mais pour l’instant, notre économie ne protège pas cette valeur, elle la menace.

Vous dénoncez très régulièrement qu’il existe un grand absent au Nations unies ; la planète.

Oui, la Fondation Gaiia aborde les problèmes de l’humanité à travers le prisme de la planète. Gaia, comme nous le savons, est la dénomination de notre planète. Nous aspirons à ce qu’à l’avenir, notre planète ait une voix qui parle en son nom, qu’elle ait un siège à l’ONU, des droits en tant qu’entité juridique et des attributs comme tout autre État : drapeau, hymne, symbole et tous les attributs possibles pour qu’une personne puisse s’identifier à la planète.

Hares Youssef


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