Maison Villevert trace son chemin en créant des spiritueux en france et en les distribuant. Jean-Sébastien Robicquet est ainsi devenu le dirigeant d’une entreprise référence en matière de vodka, de gin, de vermouth.
La vodka Cîroc, c’est lui, la Quitinye Vermouth Royal également. Sans oublier le gin G’Vine. Si vous êtes amateur, vous connaissez ces noms que vous soyez français ou étranger. Des produits inventés ou réinventés par les équipes de Maison Villevert pour des produits bien dans leur époque, créés pour une clientèle française et internationale.
FOURNISSEUR DE FRANÇOIS IER
Robicquet, voici un nom qui sent le terroir, plus particulièrement celui du côté dans les peaux et la fourrure, devenant même fournisseur du Roi de France François Ier. C’est en 1528 que Jehan Robicquet acquiert un terrain sur lequel il fera construire son manoir de Villevert. La saga familiale se poursuit, et surprise, le nom d’une femme apparaît à la fin du XVIème siècle, Charlotte Robicquet commence à s’intéresser au commerce du cognac. L’histoire se poursuit à Paris dans le domaine de l’orfèvrerie.
LORSQUE LE RETOUR AUX SOURCES SUBIT QUELQUES DÉTOURS
Il aura fallu quelque temps avant que Jean-Sébastien Robicquet ne revienne fouler les terres de sa lignée familiale. Cela passera par le Cambodge où ses parents vont s’installer, avant de partir près de Bordeaux. L’Asie va éveiller les sens de l’enfant, avec une sensibilité aux saveurs et aux parfums qui ne le quitteront plus. Dans le Sud-Ouest, la vigne est à portée de main, et tout naturellement, le jeune homme décide de se lancer dans des études d’œnologie, qu’il complète avec des études de droit, économie et gestion de l’industrie du vin.
Les arômes, le goût, les odeurs font partie de sa vie, il écrit quelques livres sur le thème du vin, même si, sans surprise, l’un de ses livres préférés est bien entendu « le Parfum » de Patrick Süskind. L’Asie revient dans sa vie, ou plutôt la ville de Singapour où il part afin de développer le marché des spiritueux, plus particulièrement le cognac, pour le groupe Hennessy, avant de travailler pour le cognac Hine, et finalement revenir dans le Sud-Ouest chez Bernard Magrez.
ENTREPRENEUR
C’est en 2001 qu’il décide de changer de statut en lançant un site internet, Eurowinegate, dont l’objectif est de vendre des spiritueux français sur le sol américain. Il imagine aussi une première vodka à base de raisin dans un territoire du Cognac qui connaît des difficultés.
Mais les événements des tours américaines et la bulle internet viennent perturber ce lancement. Le tout nouvel entrepreneur ne se décourage pas. Il se trouve que le numéro 1 mondial des spiritueux Diageo veut créer une vodka française spéciale et premium, Jean-Sébastien Robicquet va s’en charger. Cette mission va prendre deux années après lesquelles une vodka à base de raisins français voit le jour. Cîroc est lancée, pour être identifiée au fil des années l’une des meilleures vodkas au monde.
Le concept est tout entier dans ce lancement. Le métier de Maison Villavert est de créer et accompagner les marques internationales de luxe dans le domaine des spiritueux avec l’objectif annoncé d’en faire des boissons classées parmi les meilleures au monde dans leur spécialité. Le plus incroyable est que Maison Villavert a déjà réussi son pari avec la tequila Excellia, la liqueur June, Nouaison Gin Reserve, etc. Si le nom est relativement peu connu du grand public, tous les professionnels du secteur la citent comme une véritable référence.
LE GIN DE COGNAC Lorsqu’une boisson reçoit une médaille de platine décernée par le Beverage Tasting Institute, on peut s’intéresser aux origines de ce succès. L’homme est convaincu depuis ses débuts dans le vin que le marché ne va pas vers plus de quantité, mais vers plus de qualité. Comme pour toutes les créations, cela a commencé par la curiosité, l’observation du marché, des produits, des habitudes des clients à travers le monde, entretenant des relations avec les œnologues, Barmen, mixologistes…
À partir de ce travail, chaque produit est travaillé pour y apporter des éléments qui vont faire de la dégustation un moment exceptionnel, voire créer une nouvelle tendance de consommation. Mais au départ, il convient d’en appeler à un produit connu, tel que le gin, la tequila, la vodka, mais en y apportant une spécificité, une « patte » qui en fait la supériorité. Toutes les créations sont ensuite testées et élaborées sur place dans différents sites aux environs de Cognac. Avec G’Vine, Jean-Sébastien Robicquet fait un autre coup d’éclat en inventant le premier gin à base de raisin et de fleur de vigne en 2006.
Ce gin français très floral est le troisième gin premium au monde commercialisé dans une soixantaine de pays, leader en Espagne. La contribution française à un marché qui a explosé et compte aujourd’hui quelques 7000 gins différents. L’entrepreneur dit clairement rejeter le goût trop fort d’un spiritueux, il est en quête d’une rondeur et continue à basez ses dégustations sur le nez d’abord. Jean-Sébastien Robicquet est le digne successeur des artistes de la famille qui l’ont précédé.
Lui aussi excelle dans une discipline qu’il a su rendre artistique, mais aussi rentable. Parmi les derniers succès enregistrés, le rachat de Celtic Whisky Distillerie en 2020, entreprise bretonne qu’il met à présent en avant. Jean-Sébastien Robicquet est également propriétaire du domaine du Pérat, 60 hectares dont 35 sont dédiés aux crus de Grande et Petite Champagnes, avec l’ambition de devenir une exploitation modèle en Charente.
Il y a deux ans, il a également pris une participation majoritaire dans la seule maison de Cognac de Saintes, Grosperrin. De quoi continuer à respirer le terroir et se donner des envies d’aller toujours plus haut.
Claudio Flouvat
