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Gisèle Szczyglak (WLC Partners) : « Je ne rentrais pas dans une case, alors j’ai créé la mienne »


Docteur en philosophie politique, exécutive coach et entrepreneure, Gisèle Szczyglak, après un parcours à l’international, a fondé le cabinet de conseil WLC Partners et l’association Open Mentoring Network. Son expertise en mentoring et leadership est reconnue à travers le monde et elle œuvre pour la mettre notamment au service des femmes. Entretien.

Entreprendre - Gisèle Szczyglak (WLC Partners) : « Je ne rentrais pas dans une case, alors j’ai créé la mienne »

Docteur en philosophie politique, exécutive coach et entrepreneure, Gisèle Szczyglak, après un parcours à l’international, a fondé le cabinet de conseil WLC Partners et l’association Open Mentoring Network.

Son expertise en mentoring et leadership est reconnue à travers le monde et elle œuvre pour la mettre notamment au service des femmes. Entretien.

Quelle est la vocation de votre cabinet ?

Nous mettons en place des programmes de mentoring et des programmes de leadership que nous co-construisons avec les grands Groupes et les grandes administrations et institutions (INSP (ex ENA)…), en France et à l’international. Nous développons aussi des réseaux internes et organisons des événements (conférences, etc.) qui sont utilisés comme outils pédagogiques.

A noter que, depuis 2016, je travaille avec le Brésil où je forme des femmes hauts fonctionnaires au leadership. Mon dernier livre publié en 2021, « Subversives » (Payot) sortira en mai dans ce pays (Editions Cultrix). Notre spécificité réside dans la création de partenariats à long terme avec les clients. Nous créons pour eux des dispositifs complets (avec des parcours à la fois individuels et collectifs), multimodaux (présentiel, digital, podcasts, curation, ateliers de pratiques réflexives…), etc. Chaque dispositif est adapté aux enjeux, à la culture de l’entreprise. Agiles, nous travaillons comme un orfèvre.

Quelles furent vos motivations pour fonder votre société ?

Passionnée par ce métier, je souhaitais avoir un impact sur le terrain en apportant ma contribution aux organisations et aux individus, en leur fournissant une autre vision et en les faisant avancer sur les sujets importants. Le terrain nourrit la pensée et la pensée retourne au terrain : c’est une boucle vertueuse. J’ai fondé seule mon cabinet de conseil dans lequel je suis aujourd’hui associée avec Denise Christmann. La synergie de nos compétences (une philosophe et une ancienne d’IBM ayant travaillé sur l’innovation digitale) permet des propositions toujours originales, subversives et disruptives. Nos clients disent que ce n’est pas de la formation que nous leur proposons mais des expériences, des voyages.

Vous êtes également auteure de nombreux ouvrages…

Parmi eux, le premier « Guide pratique du mentoring » en France (Pearson – 2014), suivi en 2016 de « How to be a brilliant mentor » lorsque je vivais à Londres ; « Développer son leadership. Cultiver son influence pour entraîner dans l’action » (Eyrolles – 2019) ; « Le mentoring pour les nuls » (First Editions – 2020), la consécration pour une experte !

Vous avez choisi de mettre votre expertise au service de l’engagement sociétal…

Effectivement, je suis depuis longtemps engagée dans les réseaux professionnels féminins tout en étant féministe et humaniste : je souhaite une égale place pour les hommes et les femmes dans la société. J’ai créé avec ma sœur Dominique Szczyglak l’association Open Mentoring Network qui œuvre pour l’égalité professionnelle, au sein de laquelle j’anime des sessions de mentoring collectif. Cette association anime aussi le réseau ERE (les Entreprises du Réseau pour l’Egalité).

Quelles qualités contribuent à votre réussite et avez-vous connu des obstacles ?

Mes principales qualités sont la persévérance (je suis marathonienne), la volonté (d’agir, d’avoir un impact), la créativité, le goût pour les cultures (je suis d’origine polonaise et espagnole), le besoin de partager… Ma formation de philosophe, mes origines étrangères, le fait d’avoir plusieurs casquettes et d’être une femme… tout cela m’a valu en France des réflexions : « avez-vous écrit toute seule votre livre ? », « d’habitude ce sont plusieurs personnes qui font tout cela ! ». Comme je ne rentrais pas dans une case, j’ai créé la mienne en fondant ma société. Mon goût très fort pour la liberté l’exigeait, ainsi que le désir de travailler différemment.

Quel regard portez-vous sur le statut des femmes dirigeantes ?

Pour l’équilibre du monde, il est important que les femmes puissent avoir de plus en plus de postes de leadership afin de casser un écosystème qui repose sur l’entre-soi. La mixité est le précurseur de la diversité. Les femmes doivent considérer que tout est possible et se libérer du besoin de la libération. Elles permettront ainsi aux hommes de sortir de leurs propres stéréotypes. De là naîtront de nouveaux paradigmes, une autre conception de la gouvernance et un enrichissement de la société.

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