L’entrepreneur parle de sa nouvelle machine volante avec sa fougue habituelle. L’objectif du projet est clair : créer un objet de loisir commercialisable auprès de professionnels susceptibles de louer l’engin au grand public comme on peut le faire d’un scooter des mers. Il s’agit de « démystifier l’aviation » pour citer le créateur.
Sauf que… la réglementation en matière de nouvelles mobilités n’est pas prête à accepter ce type de véhicule volant à décollage et atterrissage vertical, ne fut-ce qu’à destination de propositions récréatives. Des problèmes déjà rencontrés par Franky Zapata et qu’il a décidé d’éviter en anticipant. Il a trouvé la solution. Si la réglementation n’existe pas aujourd’hui en France, elle existe aux États-Unis.
Premiers vols commerciaux prévus en 2024
Destinée aux véhicules « Ultralight », la « Part 103 » porte sur ce type d’appareils en imposant des contraintes strictes. Ainsi, le monoplace ne doit pas dépasser 115 kilos, ne pas aller au-delà de 100 km/h et ne pas porter plus de 18,9 litres de carburant. L’Airscooter répond donc à toutes ces obligations en plus d’être à propulsion électrique hybride. C’est aussi la raison pour laquelle les premiers vols commerciaux prévus en 2024 auront lieu aux États-Unis, en Arizona, même si l’appareil est fabriqué en France à Châteauneuf-les-Martigues.
L’Airscooter sera donc commercialisé aux États-Unis tant que la réglementation européenne et française ne sera pas en adéquation avec l’usage de ce type d’innovations. Le petit aéronef décolle à la verticale comme un hélicoptère, dispose d’une motorisation hybride afin de pouvoir bénéficier d’une autonomie suffisamment importante, de l’ordre de deux heures étant donné sa consommation très faible de carburant. Ce monoplace peut atteindre l’altitude redoutable de 3000 mètres d’altitude et même au-delà. Il s’agit bel et bien d’une expérience de vol pour tout un chacun, en solo.
L’expérience paie !
Franky Zapata travaille déjà sur des projets complexes depuis plusieurs années. Ce passionné n’est pourtant pas un rêveur, et l’expérience des années passées est mise au service du Airscooter. L’offre est absolument unique dans le sens où elle est réservée au grand public, sans besoin de brevet de pilote ou tout autre permis. Chaque personne intéressée par une expérience de vol pourra louer l’appareil après avoir suivi une courte formation en simulateur, le vol étant ensuite automatisé selon un algorithme développé en interne par l’entreprise.
Les ambitions sont élevées, l’objectif fixé est la production de 1000 engins par an. Dans un premier temps, il est prévu l’ouverture d’un premier « flight center » pour de premiers vols tarifés à partir de 200 dollars. La rentabilité est basée sur un prix de revient relativement faible même si les matériaux sont haut de gamme pour respecter les normes de poids et de sécurité, un faible coût d’utilisation et d’entretien, sans oublier la construction à terme d’un réseau de flight centers en franchise en charge de louer les Airscooters.
Tout ceci aux États-Unis même si rien n’empêche de développer le concept dans des pays où la réglementation là encore permet les vols grand public. La vente directe aux particuliers est exclue du moins pour l’instant.
La mythique Route 66 en scooter des airs
Franky Zapata prend un malin plaisir à mettre en avant ses inventions, il faut dire que cela fait partie du plaisir qu’il a à les imaginer. Il a donc prévu de voler sur son Airscooter avec son équipe tout au long de la route 66 dès ce mois de septembre afin de faire une démonstration qui vaudra bien des campagnes de publicité. Cela permettra également de convaincre et de rassurer sur les capacités techniques et de sécurité de l’engin.
Une promenade de santé, ou presque, pour un homme qui enregistre déjà quelques 2000 heures de vol avec son Flyboard. Les Américains friands d’innovation devraient s’intéresser à cette idée qui permet d’aller de Santa Monica en 10 minutes au loin des deux heures d’automobile en période de pointe.
Franky Zapata est un passionné
En termes financiers, une première levée de fonds a permis de développer jusqu’à présent, la seconde levée est en cours de réalisation. L’équipe cherche à rassembler 10 millions d’euros au total, dont la moitié est déjà assurée. Cette levée est essentielle pour la mise en place des flight centers aux États-Unis qui entraînera l’augmentation de la production.
Cette étape doit aussi réussir grâce à la signature de plusieurs partenariats. Franky Zapata est un passionné, avec une vision positive de l’avenir. Sans être ingénieur, il a en tête ce que pourrait être la mobilité de demain. En attendant, il met au point des solutions séduisantes en travaillant au maximum les aspects de sécurité. Un homme en avance sur son temps, comme beaucoup d’autres dans le monde des startups aériennes.
Nombreux sont en effet les créateurs qui travaillent sur ces nouvelles mobilités et qui ne peuvent à ce jour aller jusqu’au bout de leurs idées pour des problèmes de législation en matière de transport. En attendant, des solutions intermédiaires voient le jour, comme le Airscooter, qui permet de préparer l’avenir de la mobilité.
Claudio Flouvat