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Derrière le rachat de Paris Match, le pacte entre Arnault et Bolloré


Fruit d'un accord entre les deux magnats français, l'hebdomadaire créé en 1949 va tomber dans l'escarcelle de LVMH pour 100 millions d'euros. Le groupe Lagardère, propriétaire de « Paris Match », verrait d'un bon oeil cette vente alors que son pôle médias affiche un déficit de 26 millions d'euros.

Vincent Bolloré (Vivendi) et Bernard Arnault (LVMH) — Daniel Derajinski/ABACAPRESS.COM / Aurelien Morissard/ABACAPRESS.COM

Après Les Echos, Le Parisien, Historia ou Investir, Bernard Arnault va s’offrir un nouveau titre phare de la presse française. Son groupe, LVMH, est entré en discussions exclusives avec le groupe Lagardère, propriété de Vivendi (Canal+, CNews, C8), au sujet de la vente de Paris Match. Le géant du luxe a transmis une seconde offre — la première date de 2021 — pour s’offrir l’hebdomadaire lancé par l’industriel Jean Prouvost. Le Point évoque un chèque de 100 millions d’euros.

Paris Match, une bonne affaire

Déjà propriétaire du groupe Les Echos-Le Parisien, LVMH souhaite développer son pôle médias. Et Paris Match a tout de la bonne affaire. Si l’activité médias du groupe Lagardère (« JDD », Europe 1, Europe 2, RFM) est déficitaire, les résultats de l’hebdomadaire sont, quant à eux, dans le vert (52 millions d’euros de chiffre d’affaires), malgré une baisse de la diffusion payée de 6 % (450 000 exemplaires).

Arnault-Bolloré, un tango de milliardaires

Un tel rachat ne pouvait pas s’opérer sans un accord entre les deux milliardaires français Bernard Arnault, patron de LVMH, et Vincent Bolloré, propriétaire de Vivendi. Les discussions au sujet de Paris Match, qui ont impliqué les deux grands patrons et leurs fils, ont débuté cet été dans la plus grande discrétion. La ténacité d’Arnault a fini par payer. Bolloré a accepté de lui céder son fleuron. Pour Lagardère, cette vente permettra de renflouer les caisses et redresser son pôle médias dont les revenus ont chuté de 3 % en 2023 (254 millions d’euros), aussi bien dans la partie presse (-9 %) que radio (-8,3 %).

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