Notre monde est aujourd’hui confronté à une multitude de défis, souvent provoqués par notre mode de vie. Pour y faire face, une évolution des modes de consommation sera sans doute nécessaire. Cependant, une partie de la réponse pourrait venir de l’innovation, comme l’illustre le procédé développé par Carbios pour le biorecyclage des déchets plastiques et textiles en PET.
Le recyclage des déchets plastiques, une nécessité pour la sauvegarde de l’environnement
L’empreinte de l’activité humaine sur l’environnement est souvent envisagée sous le seul angle du climat, à tort. Ainsi, les déchets engendrés par nos modes de vie exercent également une influence néfaste sur l’environnement, et les déchets plastiques au premier chef. A titre d’exemple, un Français consomme chaque année 70 Kg de plastique [1](dont du PET, qui représente environ 20% de la production plastique globale, utilisé dans les bouteilles, l’emballage alimentaire et le textile) ; et le volume mondial de plastique produit est aujourd’hui de 460 millions de tonnes par an. Il est difficile de se passer de ces plastiques, cependant, leur recyclage est aujourd’hui une nécessité, tant du point de vue écologique qu’économique.
Valoriser les déchets pour réduire leur impact sur l’environnement
S’il est impossible de supprimer les plastiques, les réutiliser s’impose comme une nécessité ─ et une solution de bon sens. Ces plastiques ne sont en effet pas dénués de qualités : ils sont bon marché et, toutes proportions gardées, moins nocifs pour l’environnement que d’autres matières comme le verre. Contrairement au verre, seuls 10 % du PET produit est aujourd’hui recyclé, pour une partie des utilisations seulement (principalement les bouteilles) ; et le nombre de réutilisation reste limité avec les méthodes de recyclage conventionnelles. De plus, le process de recyclage mécanique (chauffage haute température pour obtenir une résine) a lui-même un impact, qui vaut certes mieux que l’exportation de déchets, comme cela est pratiqué pour le textile.
Toutefois, une autre approche est possible. En s’inspirant de la nature, Carbios a développé un procédé utilisant les enzymes pour dégrader l’ensemble des déchets en PET et les transformer en monomères (composants de base du PET), favorisant ainsi une réutilisation réellement circulaire du PET déjà produit. Cela permet de valoriser ces déchets comme d’en réduire les émissions brutes, dans une démarche d’utilisation circulaire vertueuse et économique, le principal obstacle étant jusqu’à présent le coût de ces déchets et l’impossibilité de les réutiliser complètement. Après avoir réalisé les tests en laboratoire et une usine de démonstration en 2021, Carbios va lancer la construction de la première usine de biorecyclage au monde capable de traiter 50 000 tonnes de déchets en PET.
Contribuer à un changement global
Compte tenu de l’ampleur des rejets de PET, Carbios est consciente que sa seule usine ne sera pas suffisante pour résoudre le problème de la pollution plastique, et souhaite proposer son savoir-faire technologique en licence pour maximiser l’impact positif de son procédé et favoriser le biorecyclage du PET partout dans le monde. C’est pourquoi l’entreprise a récemment inscrit sa volonté de contribuer à un monde meilleur dans ses statuts, et a déjà engagé des travaux R&D pour la circularité d’autres plastiques, et une solution pour la biodégradation du PLA est en phase d’industrialisation et de commercialisation.
Plus d’infos : www.carbios.com/fr/
[1] Source Les Echos La crise du plastique en dix graphiques 04/03/2020
En quoi le verre serait plus nocif pour l’environnement que les plastiques, toutes proportions gardées?