L’économiste libérale Agnès Verdier-Molinié juge que la France va dans le mur. La vice-présidente de l’Institut français pour la recherche sur les administrations publiques (iFRAP) propose 15 mesures choc.
Son dernier ouvrage ne s’intitule pas « On va dans le mur » pour rien… Pour Agnès Verdier-Molinié: «Tout le monde – ou presque – est d’accord, de la gauche à la droite : l’État doit être réformé au plus vite, autour des grands axes suivants : simplification, flexibilité, baisse de la dépense publique, baisse des impôts. Et la baisse de la dépense publique est une priorité absolue.
L’empilement – des taxes, des lois, des décrets, des aides sociales, des strates administratives, des régimes de retraite, des exonérations – a produit un monstre dont la complexité et les dérives sont chaque année plus coûteuses pour les Français».
Face à ce constat, pourquoi les pouvoirs publics ne passentils pas à l’action ? «En vérité, personne ne sait comment faire. Trois séries de freins existent et se nourrissent les uns les autres : l’empilement des structures et des textes produit une complexification sans précédent. Complexification qui, elle-même, multiplie les occasions d’abus et de dérives».
Pour éviter d’aller dans le mur, Agnès Verdier- Molinié propose 15 objectifs à atteindre… au plus vite :
n°1 :
mener la revue des missions publiques de l’État, des régions et des communes et les répartir en supprimant les doublons ;
n°2 :
finir la réforme inachevée de l’État ;
n°3 :
5.000 supercommunes en France d’ici 2025 ;
n°4 :
décentraliser la gestion des enseignants au niveau local ;
n°5 :
4,5 millions d’agents maximum dans la fonction publique française d’ici 2022 ; n°6 : embaucher uniquement des contractuels dans le non-régalien à partir de 2020 ;
n°7 :
recentraliser la politique sociale et organiser la baisse des dépenses de protection sociale de 33 à 30% du PIB ; n°8 : limiter le nombre de lois, de taxes et de normes ;
n°9 :
un régime unique de retraite par points, un âge de départ à 65 ans en 2023 à raison de deux trimestres de plus par an (avec une part de capitalisation) ;
n°10 :
santé, responsabiliser les patients et réduire les redondances d’examens ;
n°11 :
flexibiliser le marché de l’emploi et donc le Code du travail ;
n°12 :
mettre en place une fiscalité pro-entrepreneuriat ;
n°13 :
poursuivre la réforme de la transparence de la vie publique ;
n°14 :
engager une procédure de désendettement avec pour objectif à long terme de faire baisser la dette de 700 milliards ;
n°15 :
grâce à tous ces objectifs, l’objectif final est d’atteindre un maximum de 52% de dépenses publiques par rapport au PIB en 2022, 50% en 2025.