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Vestiaire Collective : l’investissement de François-Henri Pinault est un coup de maître

Entreprendre - Vestiaire Collective : l’investissement de François-Henri Pinault est un coup de maître

En investissant dans Vestiaire Collective, Kering élargit son terrain de jeu

On attendait Francois-Henri Pinault sur Moncler, sur Armani voire sur Richemont (Cartier, Montblanc). Et le voila sur Vestiaire Collective. Prendre 5 % du leader des sites d’articles de luxe d’occasion,une affaire fondée en 2009 à Paris, déjà 11 millions d’utilisateurs avec un taux de croissance de 110% en un an, est certes moins glamour pour le géant du luxe aux marques iconiques (Saint-Laurent, Gucci, Baliencaga…) mais c‘est sans doute particulièrement avisé.

D‘abord, parce que les fonds investis vont appuyer l‘essor prometteur d’une licorne française de dimension mondiale, présidée par Maximilian Bittner, présente dans 80 pays avec un chiffre d‘affaires réalisé à 20 % dans l‘hexagone, sur un marché en fort developpement, celui des articles de luxe de seconde main.Un marché qui pourrait atteindre 60 milliards d‘euros dans le monde d‘ici 2025. Rappelons qu’on désigne par licorne les jeunes pousses valorisées plus d’un milliard ; on en dénombre douze déjà en France, et ce n’est qu’un début.

Le succès du marché de la revente d‘articles de luxe ne se dément pas sur la planète, et il est probable que l’investissement de la famille Pinault qui met 53 millions d’euros pour 5% du capital au cotés de Tiger Global Management, Bpifrance ou Eurazeo pour une levée de fonds de 178 millions d’euros au total, peut être à terme un excellent placement, même si la licorne lituanienne Vinted (178 millions d‘euros de chiffre d‘affaires) reste un challenger redoutable.

Au plan commercial, cela reste aussi un investissement judicieux de par les synergies commerciales que Vestiaire Collective va apporter aux marques de prestige de Kering. La marque Alexander McQueen n‘a d’ailleurs pas attendu le deal pour recourir à plein aux services de la licorne parisienne, leader mondial de la mode d‘occasion, qui permet à ses clientes de rapporter en boutique des pièces déjà portées et obtenir via Vestiaire Collective un bon d’échange. Cela s‘appelle faire coup double !

Il y a quelques années, certains avaient imaginé que LVMH allait se servir de l‘essor de sa chaîne d’hôtels de prestige (Cheval Blanc, Belmond) pour y installer des stands de présentation pour Hublot ou Louis Vuitton dans les halls d’entrée. Nos magnats du luxe ne sont-ils pas en train de devenir aussi de formidables stratèges marketing !

Robert Lafont


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