Tribune. Des députés viennent d’adopter une proposition de Loi tendant à « encadrer » la dépense publique. En réalité, les autorités veulent minimiser une situation catastrophique en prétendant qu’il n’est besoin que d’encadrer les dépenses publiques.
Or la réalité est plus sombre, il est question de la survie de l’Etat et donc impératif de de trouver des solutions susceptibles de réduire ces déficits générateurs d’un endettement qui s’élève à 2500 milliards plus que le montant de notre PIB
Proposer du sang, du labeur, des larmes et de la sueur pour résorber cette dette, ne servirait à rien, il est aujourd’hui nécessaire de convaincre de sa bonne foi, celle de vouloir réhabiliter l’Etat en le sauvant, tout en défendant l’intérêt de la nation
Il existe une solution : inciter lors des prochaines élections tous les candidats à s’engager à proposer un CONTRAT PRESIDENTIEL qui indiquerait leurs propositions, avec un seul objectif : réduire les déficits, maîtriser l’endettement, afin d’envisager un remboursement des sommes dues. C’est ce que viennent de proposer JL Debré, ancien ministre et JM Naulot, ancien de l’autorité des marchés financiers
Car, en réalité, derrière ce projet voté par le Parlement, se cache un autre but : Dire à Bruxelles qui va, d’une façon où d’une autre, et d’un instant à l’autre, exiger la régulation de nos finances et de les ramener aux critères de Maastricht : Déficit budgétaire pas plus de 3% , endettement pas plus de 60% du PIB. Il faut rappeler que suite à la Pandémie, Bruxelles a permis aux Etats membres de déroger aux critères de Maastricht à la condition que tout entre dans l’ordre au 31 décembre 2022
Or notre situation : déficit du budget en 2020 = 9,2%, endettement = 120% du PIB ne nous permet pas d’envisager de tenir cet engagement, sans une transformation radicale de la politique menée
Qu’elle est l’équation à résoudre ? L’Etat dépensant plus qu’il n’encaisse, il est impératif de savoir : s’il dépense trop où s’il n’encaisse pas assez
Une fois la chose connue , il sera impératif de proposer la meilleure façon de réduire, de manière réaliste, le déficit entre les recettes et les dépenses
Sans rendre position, constatons simplement que le montant des dépenses en 1969 représentait 39% du PIB , pour 62,1% en 2020
Constatons que le taux de croissance de 4,9% (1950/74) est passé à 2,2% 74/91 pour tomber à 1,3% en 2019. Le résultat : l’EMPRUNT
L’Etats est-il responsable de tout ? Les Français demandant toujours plus et le politique à la recherche d’une clientèle répondant à certaines de leurs demandes, tous possèdent leur part de responsabilité. Sauf que : le politique qui a signé certains traités est plus responsable que les autres : Libéralisation mondialiste du marché des échanges, instauration du système des changes flottants, libéralisation des mouvements des capitaux, mais quelles folies, surtout que ces mauvaises décisions ont été ensuite inscrites dans le marbre avec la signature des traités européens.
Dans le même temps, l’épargne progresse : 2020 a été l’année de tous les records en matière de dépôts, les Français possèderaient plus de 5 000 milliards, deux fois le montant du PIB
Alors que :
Depuis 19774, aucun de nos budgets n’a jamais été en équilibre.
Depuis 1974, nous comblons les trous en ayant recours à l’emprunt.
Si biien que la France devait au 31 12 2020, 2 739 milliards pour un PIB de
2 285,6 milliards
Rappelons que les dettes se règlent avec le budget (478,5 milliards) pas avec le PIB.
Budget 2020 = en déficit de 95,06 milliards, déficit social (38,6 milliards) déficit de la balance des paiements (80 milliards) et le remboursement de la dette, auquel nous nous sommes engagés (136 milliards).
La situation est claire : non seulement la France ne peut rien rembourser, mais elle doit emprunter pour faire tourner la machine.
La situation dans laquelle nous nous trouvons, aurait déjà tué une entreprise, installée un ménage dans une situation de surendettement, mis un Etat en défaut :
– 2020 le déficit public, résultat de la politique menée en 2020, s’élève à 211,5 milliards soit 9,2% du PIB
- Les dépenses publiques s’élèvent à 1434 milliards soit 62,1% du PIB
- Les prélèvements obligatoires s’élèvent eux à 1144 m soit 44,7% du PIB (Les recettes = 1211,4 milliards ont baissé de 63,1 milliards)
- Le budget de l’Etat présente ainsi un déficit de 211,5 milliards
- Par ailleurs, la dette arrivée en échéance s’élevait à 136 milliards, il a fallu emprunter pour rembourser notre engagement.
C’est donc 347,5 milliards qu’il a fallu emprunter ce qui a fait passer le montant de la dette publique à 2 650 milliards = 115,79% du PIB
Peut-on rembourser 2650 milliards avec des recettes de 1211 milliards et en faisant fonctionner la maison France ? La réponse est bien évidemment NON
Pourra t-on rembourser les 347,5 milliards que nous devons avec un budget de 478,5 milliards, la réponse est bien évidemment NON
Le constat est simple, la France accumule les déficits et entasse les endettements.
Alors l’idée de ce Contrat Présidentiel et celui de législature, est bonne à condition D’UNE MANIERE OU D’UNE AUTRE et QUOI QU’IL EN COUTE, qu’ils détaillent par le menu, comment mettre un terme
- à ce taux de croissance nettement insuffisant
- à l’accroissement régulier de l’endettement de la France
- au taux de chômage trop élevé
- au déficit tragique de la balance commerciale
- à la dépense publique excessive et mortelle
- à la disparition de notre tissu industriel
- à l’application inconsidérée de l’article 110 du Traité de Rome (qui favorise le laissez fairisme et abandonne toute forme de protection).
Croissance de l’Etat en berne, mais aussi croissance du PIB par tête (Maurice Allais : l’Europe en Crise que faire ? Comparativement aux Etats-Unis, il a perdu 50% de son montant, nous avons perdu en moyenne 2,4% de croissance chaque année – 47 ans à 2,4% de moyenne = une perte de 112,8%,
Le PIB de l’Etat en 2020 devrait s’élever à: 4 845,4 au lieu de 2 285,6 milliards
Voilà ce qu’il en coûte d’avoir laissé notre industrie se délocaliser où disparaître. Elle est passées de 24 à 10% du PIB, de 571,4 milliards de PIB à 228,5 milliards – Nous perdons chaque année = 342,9 milliards de PIB, sans compter la sous traitance, les services attachés, délocalisés eux aussi.
Voilà ce qu’il en coûte de laisser nos politiques signer un peu vite et seuls, les traités internationaux qui oublient la sécurité, la protection sociale des travailleurs et qui sublime le moins demandant en matière de fiscalité-
Avec ces traités et accords :Le règne du PARADIS FISCAL est arrivé.
Et puis il y a l’épargne, qui ne finance plus le secteur productif Ainsi l’investissement hexagonal n’est plus suffisant pour répondre aux besoins de la nation, alors que l’investisseur institutionnel français place l’argent à l’étranger. Ne nous étonnons pas si les cies étrangères achètent nos fleurons.
Les partis politiques français n’ont rien compris confondant LIBERALISME et LAISSEZ FAIRISME : liberté d’entreprendre et loi du plus fort. Giscard, le libéral, a ouvert la route dans laquelle Mitterrand, le socialiste, s’est enfoncé avec délectation
Dans ce monde néo libéral, enfanté par nos politiques depuis le départ du Général, ce qui prime : la concurrence libre et non faussée OR :
Pour compenser les pertes, l’Etat prélève 48,4% du CA, alors que nos partenaires européens ne prélèvent que 40,3%.
Par contre lorsque nous exportons 30,9% de notre PIB nos partenaires européens exportent pour 43,2% du leur.
Pour l’industrie, nous sommes plus de 7 points sous la moyenne européenne, alors que pour les dépenses sociales plus de 8 poins au dessus. Comment rester compétitifs ? Pour ce qui concerne la dépense publique, nous dépensons le double de nos grands partenaires européens. (document Claude Sicard : économiste )
Responsables ? Quelques gourous que nos élites ont adulés, jean Fourastié Pour lui , une grande nation devait vivre des services et non plus de l’industrie. La société, il l’a souhaitait tertiaire et malheureusement il a été écouté. Il préconisait des semaines de travail de 30 h et 35 années seulement d’activité .
Fourastié s’est mis au service de Jean Monnet, autre destructeur de la nation et dirigea l’enseignement de l’économie avec son européisme béat et son libéralisme laisser fairiste, ne nous étonnons pas des résultats
Autre malfaisant : Milton Friedman qui pensait que l’unique responsabilité sociale des entreprises était d’accroître leurs profits et que les dirigeants de Wall Street étaient des pantins dominés par d’obscures forces socialistes.
Ces gourous ont laissé une société conflictuelle, loin de la société apaisée ou chacun devait trouver sa juste place : la participation qui devait réunir capital et travail, n’a pu émerger tant ce mur de l’argent et ses serviteurs zélés, comme nos deux ouistitis se sont élevés contre elle.
Nous avons, suite à ces erreurs, la population active la plus faible : 52 ,2% en Allemagne 45,7% chez nous. Notre PIB par tête est 15% plus faible qu’en Allemagne ce qui oblige l’Etat à subvenir aux besoins d’un certain nombre, et obtenir ainsi un record en matière de dépenses sociales : 34,1% du PIB pour 25,1% en Allemagne et 16,7% aux Pays Bas. 20,1% de moyenne pour les pays de l’OCDE.
Pour financer des dépenses, il faut des recettes, et ce sont les prélèvements obligatoires qui augmentent : 48,4% en France. différence avec l’Allemagne ; 8%.
Lors des 10 dernières années la France a subi 40 milliards de désinvestissement industriel ; Sur ces 10 années, 2 ont été occupées par Emmanuel Macron au ministère de l’économie et 4 par le même Emmanuel Macron à l’Elysée. Peut-on croire à son plan d’investissements à destination des « champions de demain » ?
La production industrielle par tête est, en, Allemagne presque le double qu’en France, 12 400 dollars pour 6 900 chez nous
Pour ce qui concerne les dépenses sociales, elles se montent à 34,1% du PIB en France pour 16,7% aux Pays Bas et 25,1% en Allemagne (moyenne OCDE 20,1%)
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Le point noir : les dépenses publiques. France 62,1% du PIB pour 54,1% dans la zone euro. Nos prélèvemements obligatoires sont passés de 30 à 48,4% du PIB, ceci peut expliquer nombre de délocalisations d’entreprises
Autre responsable : Un Président, peut-être Socialiste, qui a tué le Colbertisme qui avait installé la France sur les plus hautes marches du Podium pendant des siècles. Politique qui avait permis au Général de Gaulle de sortir la France de la misère dans laquelle l’avaient plongé Guerre et Partis politiques.
Il fallait tuer l’histoire, deux Présidents ont tenté de tuer la France pour exaucer leur rêve l’Européanisme béat et de mondialisme débridé. C’est pourtant à l’Etat qu’il incombe de développer la richesse nationale et c’est à la nation de tout entreprendre pour obtenir ce résultat –C’est aussi à l’Etat qu’il appartient de réguler, de redistribuer.
La règle doit être fixée par la nation, non pas par les marchés apatrides, C’est le contraire qui a été mis en place : nos politiques, en plus du Plan, avaient supprimé le ministère de l’industrie. Heureusement que nos combats, relayés par le journal Entreprendre, ont fait réapparaître un ministère délégué à l’industrie
Etat, Capitaines d’entreprises, autorités nationales aux frontières – de la qualité, de la solidité, des productions qui répondent aux besoins et aux désirs des citoyens. Et surtout n’oublions pas la vente, métier ignoré des Français, j’ai lancé le mois dernier Monsieur Le Floch Prigent sur le sujet, capitaine d’entreprise, il a reconnu que la vente était notre point faible.
L’impôt de production, même diminué, représente encore 3,2% du PIB , pour 0,47% en Allemagne. (Clause Sicard revue Parlementaire) il évoque un différentiel de charges de 80 milliards entre les entreprises allemandes et françaises. Peut-on lutter ?
Dépenses publiques : 250 milliards de trop pour ce PIB de 2 285,6 milliards. Il faudrait réduire les dépenses de l’Etat et des collectivités territoriales de 60 milliards, les dépenses sociales de 200 milliards (-22%)
Est-ce possible ? LA REPONSE EST NON, l’Etat dépense t-il trop ? Par rapport à son PIB OUI – Par rapport à ses besoins NON
La dépense publique est l’instrument de l’action publique qui s’exerce à différents niveaux de l’Etat. Il ne s’agit donc pas de diminuer l’action publique, mais de mieux la gérer. Il s’agit surtout de favoriser la croissance
Certaines dépenses peuvent être comprimées ; voir pour certaines supprimées – reprenons les propositions de Jacques Myard : Union européenne, mille feuilles etc.
Peut-on aussi, supprimer le montant l’investissement de l’endettement ?
C’est sur le coté recettes PIB qu’il faut agir : vendre autant que l’on achète et voilà 100 milliards d’économisés : plus des gens au travail =recettes supplémentaires pour l’Etat, les caisses sociales etc. Formons des vendeurs, nous manquons de produits haut de gamme, le moyen de gamme, d’autres le font à meilleurs prix que nous
Donc priorité des priorité : relancer l’économie et surtout l’industrie. si la production, donc les recettes augmentent les dépenses baissent automatiquement en pourcentage
Arrêtons aussi les fausses idéologies : celle de la main invisible qui devait réguler le marché, qui n’est régulé que par la recherche du profit rapide et répétitif. La concurrence ne peut être la loi d’airain gouvernant la société, elle mène à l’affrontement, or le rôle de l’Etat n’est pas d’entretenir la confrontation, mais de favoriser l’Union, la solidarité entre les gens, entre les générations
Pour réussir, il faut un coordinateur , le retour au COMMISSARIAT AU PLAN Où allons nous, comment y allons nous ? déterminer le potentiel des prospects, connaître leurs besoins leurs désirs –
Il faut surtout, ramener la confiance qui incite l’épargnant à se diriger vers le secteur productif. Notre épargne nr finance que très peu les industries, elle fragilise les investisseurs institutionnels et ne profite plus à personne.
Le monde frôle les 80 000 milliards de dollars de dettes, que fait-on ?
La première chose à réaliser : renégocier un second Bretton Woods. Nous devons adapter l’économie et la finance aux nouvelles donnes et d’abord mettre un terme à la domination du dollar sur les autres monnaies.Dollar= extraterritorialité américaine, dictature cachée, mais réelle, qu’il faut faire cesser.
Deux écoles : rogner sur les dépenses, où augmenter la croissance.
La Ière conduit à l’appauvrissement de l’Etat. La 2ème demande : de maintenir pour le moins les dépenses et d’accélérer la croissance, c’est celle qui doit être privilégiée
Un retour d’une inflation modérée sera de mise, nul Etat n’a jamais réussi à rembourser ses dettes sans elle. Attention , trop d’inflation tue l’économie, pas assez l’anesthésie
Qu’on ne dise pas trop de contre vérités, le remboursement de la dette freine l’investissement, sans investissement peu d’avenir, Il va falloir de la compétence pour relancer la machine, à l’électeur de demander plus de compétence que d’idéologie. Ces contrats pour les présidentielles et les législatives, peut-être une bonne idée
Henri Fouquereau