L’autre soir, en regardant le match France-Croatie et en voyant tous ces joueurs de l’équipe de France — blancs, noirs, bigarrés — prendre du plaisir à jouer et à gagner ensemble, je me suis fait la réflexion. En plus, ils arboraient un superbe maillot bleu marine très seyant. Cela faisait plaisir à voir, même si le jeu ne fut pas des meilleurs. Et je ne pouvais m’empêcher de penser : ah, si la France, notre beau pays, pouvait collectivement se remettre à marcher ensemble, d’un même pas, tous ensemble, noirs, gaulois, arabes, asiatiques… Comme un seul homme. Quelle énergie, quel élan et quels résultats cela produirait ! Cela ne tarderait pas à étonner le monde.
Nous l’avons fait déjà à plusieurs heures glorieuses de notre histoire ! Pourquoi penser que c’est derrière nous et que cela ne peut pas recommencer à nouveau… Ras-le-bol de ces prévisionnistes du déclin et de la mauvaise fortune… On peut quand même essayer de passer à autre chose. Pourquoi toujours voir tout en noir ? L’Obs titre aujourd’hui sur « la génération Covid » !
Les débuts du président Macron en 2017 correspondaient un peu à cette attente. Je me souviens que quelques jours avant son élection, j’avais discuté avec un Français noir dans une pizzeria. Il m’avait parlé de sa fierté retrouvée à redevenir Français si Macron était élu face à Marine Le Pen et si notre pays arrivait à se remettre en marche ! Cela m’avait frappé.
Trois ans après, au-delà des déceptions, je reste convaincu que cette force collective d’une nation diversifiée peut également se remettre à avancer. Mais cela suppose aussi qu’on arrive désormais à freiner sérieusement les flux migratoires non contrôlés qui ruinent les possibilités d’émancipation et raniment aussi des sentiments de rejet dans une partie de la population face aux phénomènes d’insécurité. D’ores et déjà, nous ne pouvons plus intégrer comme il le faut. Et les déshérités de la République sont en droit de se sentir marginalisés.
L’arrêt momentané de l’immigration est peut-être aussi un bon moyen de revaloriser davantage l’apport des populations issues de la diversité qui composent actuellement la nation française. Après tout, ce serait un signal fort pour faire comprendre à nos compatriotes aujourd’hui dans la difficulté qu’on veut réussir ensemble et avec eux, au lieu de continuer à chercher encore « à accueillir toute la misère du monde » avec tous les dégâts collatéraux que chacun commence à mesurer. La France a de l’avenir et c’est nous qui le feront !
Robert Lafont