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Retraites : Jean-François Copé sonne la fin de la récréation 

Blondet Eliot/ABACA

Les Républicains sont-il encore un parti Gaulliste ?

« On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment ! ». La fameuse phrase écrite par le Cardinal de Retz n‘a jamais semblé aussi bien s’appliquer qu‘au parti LR à l’occasion de cette réforme des retraites. Balloté entre le désir de redresser les comptes publics sans s’éloigner du mécontentement populaire, les Républicains n‘ont pas montré beaucoup de cohérence ces derniers temps. D‘autant qu‘ils étaient en pointe pour préconiser, et bien avant EmmanuelMacron, de repousser l’âge de départ à 65 ans. Sans parler des di visions intestines incarnées par les foucades du jeune bretteur du Lot, Aurelien Pradié.

Déjà auréolé par son score aux dernières primaires des LR, le député au physique de jeune premier, semble avoir définitivement pris goût à 36 ans à la lumière et aux caméras. Mais de fait, son positionnement politique se rapproche d’avantage d’un tempérament de centriste, radical -socialiste à l’ancienne qu’ à celui d’un leader de droite, conservateur, patriote et rassembleur tel que les électeurs peuvent le souhaiter aujourd‘hui.

Anecdote : ayant eu l’occasion de débattre avec Aurélien Pradié lors de l’affaire Benalla sur Sud Radio chez Philippe David au début du premier quinquennat Macron, j’avais déjà été frappé par sa fermeture et son raisonnement clinique. Il était prêt à condamner le nouveau quinquennat sur cette simple affaire. Je demandais pour ma part qu‘on laisse le nouveau président pouvoir appliquer son programme. C’était l’intérêt du pays et aussi dans la logique des institutions.

Pradié s‘est fait un nom, c’est incontestable. Mais il a ruiné le semblant de cohérence de son parti déjà bien mal au point. Éric Ciotti a décidé de l‘exclure de la vice-présidence exécutive des LR. Pour la clarté des débats, cela reste sans doute une bonne chose. Reste que l’incohérence et la frilosité du programme économique pose problème. Et là aussi, c’est un ténor qui sonne le glas,et non le moindre puisqu’il s‘agit de Jean- François Copé, l’actuel maire de Meaux.

Ecoutons-le : « cette réforme des retraites est vitale. Dans ce débat, personne n‘a le courage de rappeler qu‘avec nos 35 heures, nos cinq semaines de congés payés, notre couverture chômage, notre accès gratuit aux soins et à l’éducation, nous sommes le pays le plus généreux du monde occidental…Et il faut le financer autrement que par la dette et donc travailler plus longtemps. Et refuser le passage aux 64 ans, c‘est se ridiculiser aux yeux des 500 millions d‘Européens qui partent tous en retraite entre 65 et 67 ans. » (JDD, 19/2/2023)

La messe est dite. Pour prospérer, le parti des Républicains doit être celui du redressement économique massif et du contrôle strict de l’immigration. On en est loin.

Les LR, soi-disant successeur du parti gaulliste ne se remplumera pas sur les décombres d‘un parti sans âme n’incarnant plus le souverainisme, la défense des intérêts de la France ou d’un programme audacieux du redressement économique comme tente de le faire de son côté, un peu solitaire, le courageux Nicolas Dupont-Aignant..

Pour mémoire, rappelons simplement que lors des dernières présidentielles, Valérie Pécresse ne proposait même pas de revenir sur les impôts de production. On marche sur la tête.
La France ne se redressera pas sans un programme audacieux. Merci à Jean-François Copé de le rappeler …

Robert Lafont


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