Par Cédric Leboussi, entrepreneur
Tribune. Le peuple élit, la foule lynche. Sur les réseaux sociaux, en tout impunité, la foule fait régner « la tyrannie de la majorité. D’un côté on entend » la démocratie, c’est le pouvoir du peuple et de l’autre Emmanuel Macron a été élu par un vote de rejet «. La bataille des opinions inondent les plateaux télés, on ne sait plus si le pouvoir des isoloirs fonde encore les lois par le vote ou c’est la foule qui fait la loi par la menace. Certains élus oublient parfois qu’ils représentent le peuple, ces gens qui sont alles s’exprimer par leur vote afin de définir une légitimité. Dans une démocratie, la liberté d’opinions est nécessaire mais les faits sont sacrés. Les faits, c’est le vote, il fallait aller mettre le bulletin dans l’isoloir pendant la présidentielle ; c’est vrai que l’usage du 49.3 est constitutionnel mais et il a été brutal sur la reforme de retraites. Dans ce cas, il aurait fallu voter la motion de censure ; nos politiques reflètent-ils la foule dans la rue ?
Au lieu que nous remplissions nos grilles de programmes télés par des séries policières « une promotion indirecte d’un sentiment d’insécurité », nous ferions mieux de diffuser des spots sur le vote. Comme on a su le faire avec les dangers de l’alcool au volant.
La prégnance des nouveaux outils numériques conforte en effet toute une génération dans l’idée qu’il pourrait y avoir une » veille » démocratique plus immédiate. Par exemple, de nombreux think tanks réfléchissent à la manière dont on pourrait utiliser les outils numériques pour intervenir dans la fabrication des lois, mais aussi dans leur évaluation, ou encore pour déclencher plus rapidement des référendums d’initiatives partagés grâce aux réseaux sociaux. Il est clair que le numérique facilite et accélère l’intervention du citoyen dans le champ et la décision politiques. Aujourd’hui, il est plus facile de faire signer une pétition aux 5 millions de citoyens nécessaires au déclenchement d’un référendum d’initiative partagée avec les outils d’aujourd’hui qu’avec les feuilles de papier d’il y a cinquante ans.
Mais les seniors votent et les jeunes manifestent.
Quant à la réponse d’Emmanuel Macron sur ces enjeux, c’est assez surprenant de la part d’un jeune président qui avait compris l’utilité des Marcheurs et d’une démarche du bas vers le haut pour construire des propositions politiques. Il semble ne pas avoir mesuré la nécessite de ces outils numériques. En cela, je le trouve assez isolé, car ces questionnements sont très présents chez les autres acteurs politiques ; quel gâchis ! Paradoxe de ce jeune président révolutionnaire qui passe à côté d’une « révolution » démocratique : la démocratie participative.
Cédric Leboussi
