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Quel Premier ministre pour Emmanuel Macron ? Le Journal des Présidentielles du 24/04

Photo Christian Liewig/ABACAPRESS.COM

Macron réélu président de la République!

Le président sortant, Emmanuel Macron, l’emporte nettement face à Marine Le Pen. Voici les résultats estimés, ce dimanche soir, par les principaux instituts de sondage, réactualisés toute la soirée:

*Elabe pour BFMTV : Emmanuel Macron: 58% et Marine Le Pen: 42%

*Ifop pour TF1 : Emmanuel Macron: 58% et Marine Le Pen: 42%

*Ipsos Sopra Steria pour France Télévisions: 58,5% et Marine Le Pen  41,5%. Les estimations devraient encore s’affiner dans la soirée, mais le résultat ne devrait changer que très marginalement.

En famille, ce dimanche soir, à la Lanterne…

Le président de la République réélu, Emmanuel Macron, ne fera pas la fête cette nuit. Selon les informations de BFMTV, il se rend à la résidence de la Lanterne, la résidence d’été des présidents, avec sa famille, située à Versailles, dans la région parisienne. Le chef de l’Etat devrait prendre la parole, demain, pour commenter, à nouveau, les résultats de la présidentielle 2022 et pour anticiper les changements à venir dans la gouvernance.

“J’ai conscience que ce vote m’oblige”

Au soir de ce deuxième tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron, réélu président de la République, s’exprimait, à Paris, sur le Champ de Mars: “Merci! chers amis, chers compatriotes, ici, à Paris et partout à travers le territoire. Avant toute chose, merci.”

“Après cinq années de transformation, d’heures heureuses et difficiles, de crises; une majorité a fait le choix de me faire confiance pour présider notre République dans les cinq années à venir. Je remercie l’ensemble des militants, des volontaires, des compagnons de route, qui m’accompagnent et qui ont rendu cette élection possible.”

« Merci à tous ceux qui m’ont accordé leur confiance afin de faire advenir notre projet pour une France plus indépendante et une Europe plus forte. Libérons la créativité et l’innovation dans notre pays. Faisons de la France une grande nation écologique.”

“Je sais, aussi, que nombre de nos compatriotes ont pas voté pour moi, non pas pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celles de l’extrême-droite. J’ai conscience que ce vote m’oblige. Je pense à tous ceux qui se sont abstenus, leur silence a signifié un refus de choisir. Je pense enfin à ceux qui ont voté pour Madame Le Pen dont je connais la déception ce soir.  Parce que, dès à présent, je ne suis plus le candidat d’un camp, mais le président de toutes et tous.”

“Répondre avec efficacité aux colères exprimées”

Toujours sur le Champ de Mars, ce dimanche soir, à Paris, Emmanuel Macron,  s’exprimait: « Je sais que pour nombre de compatriotes qui ont voté pour l’extrême-droite la colère et les désaccords doivent aussi trouver une réponse : ce sera ma responsabilité.’

“Nous devons répondre avec efficacité aux colères qui se sont exprimées. Vous avez fait le choix d’un projet humaniste, ambitieux pour l’indépendance de notre pays de notre Europe un projet social et écologique, fondé sur le travail et la création, un projet de libération de nos forces académiques, culturelles et entreprenariales.”

“Ce projet je veux le porter avec force pour les années qui viennent en étant dépositaire aussi des divisions qui se sont exprimées et en continuant d’oeuvrer pour une société plus juste, et à l’égalité entre les femmes et les hommes. Pour cela, il nous faudra être exigeants et ambitieux : nous avons tant à faire ».

“Pas la continuité mais la refonte collective”

Au soir de ce deuxième tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron, réélu président de la République, s’exprimait, à Paris, sur le Champ de Mars: « La guerre est là pour nous rappeler que nous traversons des temps tragiques. La France doit bâtir sa force en tous les domaines et être claire dans tous ses choix. Il nous faudra aussi être bienveillants et respectueux car notre pays est pétri de tant de doutes et de tant de divisions.”

“Mais nul ne sera laissé au bord du chemin. Il nous reviendra à oeuvrer pour cette unité par laquelle seule nous pourrons vivre plus heureux et relever les défis qui nous attendent. Les années à venir ne seront pas faciles mais elles serons historiques Nous aurons à les écrire pour les futures générations et pour nos enfants.”

“C’est avec ambition et bienveillance pour notre pays et pour nous tous que je peux aborder ces cinq années. Ce ne sera pas la continuité mais la refonte collective, pour cinq années de mieux, pour notre pays et pour notre jeunesse. Chacun d’entre nous compte plus que lui-même. C’est ce qui fait du peuple français cette force singulière que j’aime si intensément et que je suis si fier de servir à nouveau. Vive la République et vive la France!”

Une victoire considérée comme un tour de force!

Depuis ce dimanche soir, le président sortant, Emmanuel Macron, est le premier président de la Vème République, aux responsabilités (c’est à dire hors régime de cohabitation), à parvenir à se faire réélire.

Si les instituts de sondage ont pu mesurer une réelle désapprobation sur nombre de ses actions politiques, la victoire d’Emmanuel Macron démontre que la popularité ou le niveau d’accord ne sont pas les seuls critères qui s’engagent dans une élection.

Les sondeurs ont mis en évidence que le vote dit de “conviction” ne se déployait que très partiellement dans une élection uninominal, majoritaire, à deux tours, comme dans cette élection présidentielle 2022.

Si l’on se penche sur le pendant institutionnel de cette élection, on peut noter qu’il faudra attendre quelques jours avant que le scrutin de ce soir ait des effets réels. Le Conseil constitutionnel ne proclamera pas les résultats officiels de l’élection présidentielle avant mercredi, dans l’après-midi.

“On a tous la volonté que les choses changent”

Ce dimanche soir, après le discours du chef de l’État, Brigitte Macron a été interrogée par France2 sur la réélection de son mari, à l’Élysée: “La France est le plus beau pays du monde, on ne le sait pas toujours. J’éprouve une immense émotion et j’estimé que c’est un immense honneur, mais je suis prête encore pendant cinq ans. Je pense que l’on a tous la volonté que les choses changent. Je sais que l’on peut.”

“Il sera à la hauteur de ce rassemblement”

Tiphaine Auzière, la belle-fille d’Emmanuel Macron, était, ce dimanche soir, sur BFMTV: “On est extrêmement fiers de le revoir cinq ans après, avec le score qu’il fait, être à ses côtés vu son projet et ce qu’il fait pour les Français. On est contents que ce soit dans les bons moments comme ça comme dans les mauvais. On était tous extrêmement émus en voyant son visage apparaître sur l’écran. On y a toujours cru.”

“Je ne fais pas de politique, je vous répondrai comme quelqu’un de la société civile, il sera à la hauteur de ce rassemblement, en écoutant tout le monde. L’important est ce que l’on est à l’ombre de la lumière et des caméras. On a toujours été une famille normale, c’est ce qui compte pour les enfants. L’engagement de ma mère, Brigitte, continue au-delà de ce que fait Emmanuel Macron, elle sera toujours à fond sur les pièces jaunes et tout le reste.”

Quel Premier ministre pour Emmanuel Macron?

Depuis ce soir, dimanche, le résultat du deuxième tour de l’élection présidentielle étant maintenant connu, Emmanuel Macron doit changer de Premier ministre et procéder à un grand ménage parmi ses ministres.

Car après Edouard Philippe et Jean Castex, le chef de l’État va nommer une nouvelle personnalité comme chef du gouvernement. Jean Castex a lui-même annoncé, mardi dernier, sur France Inter, qu’il ferait ses valises: “Après cette élection, dans les jours qui suivent, comme le veut la tradition, je présenterai ma démission et celle du gouvernement au président de la République.”

Démission ne signifie pas automatiquement départ, le président de la République pouvant le reconduire dans ses fonctions. Mais l’ancien maire de Prades (Pyrénées-Orientales) dit être “de ceux qui pensent qu’une impulsion nouvelle, après la réélection du président, doit être trouvée pour conduire la politique souhaitée par Emmanuel Macron.

Ce vendredi, Emmanuel Macron a affirmé, sur LCI, ne pas savoir qui deviendra son Premier ministre, affirmant qu’il se concentrerait sur les “urgences” puis sur les élections législatives de juin. En réalité, il y a déjà des bruits de couloir persistants et des spéculations sur les scénarios possibles en cas de remaniement rapide.

Un fidèle de Macron nommé Premier ministre?

Depuis la semaine dernière, selon plusieurs indiscrétions revenant avec insistance, Julien Denormandie, actuel ministre de l’Agriculture et l’un des plus proches du président de la République pourrait être le prochain Premier ministre d’Emmanuel Macron.

A 41 ans, cet ingénieur fait partie des sympathisants LREM (ndlr: La République En Marche) de la première heure. En 2016, alors qu’il était directeur de cabinet adjoint du ministre de l’Economie Emmanuel Macron, il avait participé à la fondation d’En Marche, occupant le poste de secrétaire général adjoint.

Depuis, il fut de presque tous les gouvernements, excepté le premier d’Edouard Philippe, nommé tour à tour secrétaire d’État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, puis ministre de la Ville et du Logement, avant de prendre le portefeuille de l’Agriculture, depuis l’été 2020.

Un temps évoqué pour diriger la campagne 2022 d’Emmanuel Macron, il est finalement resté au ministère pour gérer l’impact de la guerre en Ukraine sur l’agriculture. Pour autant, pas de quoi faire freiner l’ascension du fidèle depuis toujours d’Emmanuel Macron.

Un conseiller du président avait commenté, auprès de Paris-Match, la semaine dernière: “Le choisir, ça n’envoie pas plus de signal à gauche qu’à droite. Au mieux il est vu comme un macroniste historique. Au pire, il n’est pas vu du tout parce qu’il n’est pas connu et c’est sans doute ce qui plaît à Macron. Et si ce n’est pas pour le premier gouvernement post-réélection, Macron finira son deuxième mandat avec Julien à Matignon.”

Une femme nommée Premier ministre?

Une femme qui pourrait être nommée au poste de Premier ministre? L’hypothèse ne semble pas saugrenue 31 ans après Edith Cresson. Le nom d’une politique résonne particulièrement, ces derniers temps, dans les arcanes du pouvoir: celui d’Elisabeth Borne, l’actuelle ministre du Travail.

Un profil qui pourrait correspondre aux divers critères qui semblent être requis depuis la réélection, ce dimanche, d’Emmanuel Macron: une personnalité capable, notamment, de porter la périlleuse réforme des retraites, de mettre en œuvre la planification écologique “le Premier ministre en sera directement chargé” avait annoncé Emmanuel Macron, mais aussi d’être issue de la gauche alors que c’est ce flanc politique que le chef de l’État a dragué  pour être réélu.

L’actuelle ministre du Travail semble correspondre à ces pré-requis, elle qui détient déjà le portefeuille lié à la principale réforme souhaitée par le président réélu, après être passée par la Transition écologique et la direction du cabinet de Ségolène Royal, lorsqu’elle était ministre de l’Ecologie, d’autant qu’elle est présentée comme ex-proche du Parti socialiste.

Nouvelles prérogatives pour le Premier ministre…

Ce dimanche soir, rien n’est définitivement acté car c’est Emmanuel Macron qui va nommer le Premier ministre. D’autres noms ont circulé, comme celui de Sébastien Lecornu, ministre des Outre-Mer, également fidèle d’Emmanuel Macron, ou encore celui d’Alexis Kholer, l’actuel secrétaire général de l’Elysée. Mais sa personnalité clivante pourrait le priver d’une promotion ministérielle.

Par ailleurs, l’hypothèse Christine Lagarde a été évoquée. Mais l’actuelle patronne de la Banque centrale européenne, ex-ministre de l’Economie d Nicolas Sarkozy, ne devrait pas quitter son poste pour Matignon.

Si les rumeurs vont aller bon train pendant encore plusieurs jours, Emmanuel Macron avait tout de même dessiné les contours du profil qui pourrait correspondre à son futur Premier ministre, disant, dans Le Figaro, début avril, “vouloir toujours choisir celui ou celle qui apparaît comme le plus compatible avec ce que l’on souhaite porter à une période donnée”.

Après un quinquennat dirigé par des Premiers ministres issus de la droite, le chef de l’État chercherait à rassembler à gauche. C’est en ce sens que, lors de son meeting d’entre-deux-tours, à Marseille, il avait annoncé de nouvelles prérogatives pour le Premier ministre: celle de la “planification écologique”, thème cher à Jean-Luc Mélenchon qu’Emmanuel Macron a repris à son compte. Mais qui pourrait mettre en œuvre cette politique en cas de réélection?

Les premières réactions des ministres…

Ce dimanche soir, plusieurs ministres se sont réjouis de la victoire d’Emmanuel Macron, lors du deuxième tour de l’élection présidentielle. Sur France2, Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, a expliqué: “C’est une grande satisfaction. C’est surtout la force de la mobilisation des Français pour le maintien de nos valeurs et le fait que les Français n’ont pas voulu d’une France qui se rétrécit.”

Bruno Le Maire salue « un choix clair » des Français

Sur TF1, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a déclaré:  J’estime que le résultat du deuxième tour de l’élection présidentielle donne un mandat solide à Emmanuel Macron et à sa future majorité. Je crois que la solidité du choix des Français va nous permettre de poursuivre notre action pour les cinq années qui viennent.”

“Plus de justice, plus d’égalité, plus de dialogue”

Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, s’exprimait, ce dimanche soir: “C’est la première fois qu’un président est réélu sans cohabitation et au suffrage universel. Mais, en même temps, ce résultat nous oblige comme l’a dit Emmanuel Macron. Nous avons tous une responsabilité. Il faut plus de justice, plus d’égalité, plus de dialogue.”

“Un gouvernement élargi pour rassembler”

Ce soir, sur CNews, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education, s’est expliqué: “Emmanuel Macron va chercher à ouvrir son gouvernement, au maximum, pour rassembler, on en a besoin. Le signal envoyé au monde, c’est que cette élection permet à l’Europe d’être plus forte, et cela dit au monde entier que la France ne renvoie pas toujours ses présidents. Mais ça engage: le pouvoir d’achat sera une priorité et l’écologie aussi!”

“Une recomposition intense du paysage électoral”

La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, réagissait à la victoire d’Emmanuel Macron, sur France2. « Il faut aborder ces résultats avec satisfaction mais aussi avec respect. J’entends que l’on traite les électeurs de Macron de “moutons”, il faut respecter la démocratie. Il y a une recomposition intense du paysage électoral. Je veux que le président, à partir de demain, soit dans une position d’ouverture.”

“Redonner de l’espoir est le plus bel objectif”

Interrogée, ce dimanche, sur BFMTV, la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a déclaré: “Nos jeunes se demandent quel avenir on leur réserve. Je suis heureuse qu’Emmanuel Macron ait marqué une nette inflexion sur la transition écologique. Si l’on réussit à rassembler tout le monde, je pense que, dans cinq ans, l’extrême-droite sera bien moins forte.”

“On a entendu la volonté de nos citoyens d’être mieux associés. Ce sont des ébauches de ce que l’on entreprendra. Redonner de l’espoir est le plus bel objectif qu’on puisse réaliser. Je veux continuer l’aventure avec Emmanuel Macron.”

“Maintenant que l’on met la transition en oeuvre, je serai engagée d’une manière ou d’une autre, on peut le faire de plusieurs manières. Ce qui fait la richesse du dépassement politique du macronisme, c’est la diversité des personnes dans cette réunion.”

“Il y a de la satisfaction et de la gravité”

Le président du MoDem, François Bayrou, a réagi, ce dimanche, à la réélection d’Emmanuel Macron: “Je vois que les chiffres sont très éloquents: 17 points d’écart. Je crois que c’est cinq ans de crise et cinq ans d’épreuves. Je crois qu’il y a de la satisfaction et de la gravité. On espère que les cinq années à venir seront des années de construction et de reconnaissance des Français, quelle que soit leur opinion.”

“Un cri d’alerte, un vote de désespérance””

Le président du parti Les Républicains, Christian Jacob, a déclaré, sur France2: “Je regretté que, jamais, il n’y a eu un tel vote de désespérance en France, lors du second tour de l’élection présidentielle. En additionnant les voix qui se sont portées aux extrêmes, c’est un cri d’alerte, un vote de désespérance.”

Valérie Pécresse: “cap sur les législatives”

Valérie Pécresse, la candidate malheureuse Les Républicains, à l’élection présidentielle, a posté ce message, sur Twitter: “J’adresse mes félicitations républicaines à Emmanuel Macron. Sa victoire ne doit pas masquer les fractures de notre pays conduisant Marine Le Pen à un score inédit. Cap sur les législatives avec une droite engagée pour défendre le projet de redressement dont la France a besoin.”

Éric Ciotti regrette “un choix par défaut”

Ce dimanche soir, alors qu’il n’avait pas donné de consignes de vote après les résultats du premier tour de l’élection présidentielle, le finaliste de la primaire Les Républicains a déclaré, sur Twitter: “J’adressé mes félicitations républicaines à Emmanuel Macron pour sa réélection. Je regrette cependant un choix, par défaut, plus que par adhésion; dans un contexte de forte abstention et d’une campagne médiocre qui n’a pas abordé les vrais problèmes de la France et des Français.”

“Je souhaite reconstruire une gauche nouvelle”

La candidate du Parti Socialiste, Anne Hidalgo s’exprimait, ce dimanche soir: “J’adresse mes félicitations républicaines à Monsieur Macron. Je regrette que l’extrême-droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir. Après les résultats du deuxième tour, je souhaite reconstruire une gauche nouvelle, notamment en vue des législatives.”

Olivier Faure regrette une « France fracturée »…

Ce dimanche du deuxième tour de l’élection présidentielle, le premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure, a félicité Emmanuel Macron, après sa victoire face à Marine Le Pen: “Je regrette le niveau historique atteint par le Rassemblement National. Félicitations au vainqueur, mais que personne ne se méprenne, la France est fracturée. Le Rassemblement National est à un niveau historique. La moitié des Français, qui ont voté pour Macron, l’ont fait pour la République, pas par adhésion à son projet. Rendez-vous aux législatives!”

Les syndicats saluent une victoire contrastée…

Au soir du second tour de l’élection présidentielle, la plupart des syndicats se sont félicités de la défaite de Marine Le Pen. Ils s’inquiètent tous de la montée de l’extrême-droite. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger,  a déclaré: “Le pire a été évité aujourd’hui. Mais près de 42% des votes pour l’extrême-droite font que rien ne pourra et ne devra être comme avant.”

Marine Le Pen: “Déterminés, nous le sommes”

Ce dimanche soir, Marine Le Pen , candidat du Rassemblement National, a déclaré: “En dépit de deux semaines de méthodes déloyales et choquantes, les idées que nous représentons sont portées au sommet: le résultat de ce soir représente, en lui-même, une éclatante victoire.”

“J’adresse ma plus profonde gratitude à ceux qui m’ont fait confiance au premier tour et à tous ceux qui nous ont rejoint au second. Surtout à nos compatriotes des provinces des campagnes et des Outre-mer qui m’ont placée en tête: cela m’honore et me touche. Déterminés, nous le sommes plus que jamais. Je n’ai, aujourd’hui, aucun ressentiment ni aucune rancoeur. En cette défaite, je ne peux m’empêcher un sentiment d’espérance.”.

Marine Le Pen plébiscitée dans les Outre-mer…

Au soir de ce deuxième tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen est arrivée largement en tête devant Emmanuel Macron, au second tour de l’élection présidentielle, en Guadeloupe, à la Martinique et en Guyane. La candidate du Rassemblement National a recueilli 69,60% des suffrages exprimés en Guadeloupe, 60,87% en Martinique et 60,70% en Guyane.

“Elle sera candidate aux législatives”

Ce dimanche soir, Jordan Bardella, président, par intérim, du Rassemblement National s’expliquait sur un nouveau mandat de député pour Marine Le Pen: “Je crois qu’avoir été au service de la France et des Français est le combat de toute une vie et elle continuera de mener le combat aux législatives. Il y a un troisième tour à cette élection. Je pense qu’elle sera candidate à ces législatives dans le Pas-de-Calais.”

“Elle n’est pas une menace pour la démocratie!”

Le maire de Béziers et soutien de Marine Le Pen, Robert Ménard, s’exprimait, ce dimanche soir, sur BFMTV: “Il y a un plafond de verre décevant: on était parti au lendemain du premier tour avec 49 ou 51% et on arrive avec 10 points en moins. Cette droite-là fait encore peur parce que je pense qu’elle se trompe sur plein de points et sur l’Europe, notamment.”

“Je n’ai pas eu de mal à voter Rassemblement National car je ne supporte plus d’entendre dire de Marine Le Pen qu’elle est raciste, alors que dans les Outre-mer on lui a fait confiance! Elle n’est pas une menace pour la démocratie! Pour mon pays, je veux qu’on soit un peu plus apaisés, un peu plus calmes, que l’on arrête avec le vocabulaire de guerre civile et que l’on arrête de dénigrer une personne qui a eu 41% des voix!”

“Je voyais cette défaite venir depuis des années”

Eric Zemmour a déclaré ce dimanche soir: “Je veux dire ma déception et ma tristesse. Bien que nous ayons été des millions à vouloir en finir avec Emmanuel Macron, ce soir, il a été réélu aisément. Il est le premier président à avoir été réélu sans cohabitation.”

“Cela fait trop longtemps que ceux qui aiment passionnément la France sont vaincus, sont amèrement déçus un soir d’élection. C’est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen. Je voyais cette défaite venir depuis des années. Je souhaite l’union des droites en vue des législatives.”

“La déception est grande pour tous les patriotes”

Sur Twitter, Marion Maréchal, du parti Reconquête! d’Eric Zemmour a régi, ce dimanche soir, aux résultats de Marine Le Pen: “Je regrette la défaite de Marine Le Pen, et je l’appelle explicitement à entendre l’appel d’Eric Zemmour pour construire une alliance.”

“La déception est grande, ce soir, pour tous les patriotes, mais nous avons encore les moyens de priver Macron du pouvoir législatif. Nous devons construire une grande alliance nationale aux législatives! Nous avons une responsabilité immense. Sans alliances, nous prenons le risque de laisser l’Assemblée au bloc macroniste et au bloc mélenchoniste. Le camp national ne peut être le seul à être incapable de se rassembler.”

”Il surnage dans un océan d’abstention”

Ce dimanche soir, Jean Luc Mélenchon s’est exprimé: “Pour ce second tour, les deux candidats ont recueilli les voix d’à peine plus du tiers des électeurs inscrits. Madame Le Pen est battue: la France a refusé de lui confier son avenir et c’est une très bonne nouvelle pour notre peuple.”

“Emmanuel Macron est le plus mal élu des présidents de la Vème République. Il surnage dans un océan d’abstention et de bulletin blancs et nuls. Ma pensée va d’abord aux futures victimes de cette situation: celles qui vivent du RSA et qui travailleront gratuitement pendant 20h, les personnes usées pour la retraite, les personnes qui savent à quel point l’inaction écologique de Macron est un crime, celles qui voient l’Etat détruit.”

“A toutes et à tous, je dis: “Ne vous résignez pas! Entrez dans l’action franchement et massivement car la démocratie peut nous donner le moyen de changer de cap ». Le troisième tour commence ce soir. Vous pourrez choisir un autre chemin. Un autre monde est encore possible.”

La gauche tournée vers le “troisième tour”!

L’élection présidentielle permet d’élire le chef de l’Etat, mais sans majorité, ce dernier ne pourra pas gouverner comme il l’entend. Et avant même les résultats, les principaux partis de gauche ont tenté de s’entendre sur la stratégie à adopter pour mettre le président élu en difficulté.

Après l’élection du président de la République, nous avons droit à une nouvelle séquence, celle de la campagne des élections législatives. Et cette année, compte tenu de la possibilité forte que le président élu ne dispose pas d’une majorité à l’Assemblée nationale, ces élections revêtiront une importance singulière.

Jean-Luc Mélenchon a déjà jugé publiquement que ces élections pouvaient le porter au pouvoir et il a minimisé les résultats de cette présidentielle 2022. Il a ainsi, mardi dernier, sur BFMTV, appelé les Français à voter pour les candidats de son camp pour instaurer une cohabitation.

Pour cela, il faudra que les différents partis de gauche s’accordent sur une stratégie aux législatives, avec un seul candidat de gauche par circonscription, pour espérer faire élire une majorité relative d’élus de gauche à l’Assemblée Nationale. Et sur quel programme? Les électeurs de gauche vont-ils donner un chèque en blanc aux candidats uniques qui seront désignés. Pas si sûr que cela et rien n’est gagné pour une éventuelle gauche rassemblée…

La victoire du programme “L’avenir en commun”

Au micro de BFMTV, la semaine dernière, Jean-Luc Mélenchon s’adressait aux autres partis qui étaient tentés de le rejoindre: “On est d’accord sur la stratégie de l’”Union Populaire”, on est d’accord que le camarade Mélenchon sera le Premier ministre si nous gagnons, tout va bien. Vous pouvez nous rejoindre.”

“Mais si vous ne voulez pas, n’essayez pas de m’entourlouper, n’essayez pas de me faire dire des choses que je ne veux pas. Cela vaut pour le NPA, cela vaut pour tous et cela vaut pour Monsieur Lassalle. Tous ceux qui veulent participer à la victoire du programme “L’avenir en commun” sont les bienvenus mais il faut bien qu’ils y réfléchissent parce qu’après, si on gagne, on l’appliquera. Ce ne sera plus le moment de discuter. »

“Se battre pour participer et construire”

Pour le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon: “L’enjeu des élections législatives n’est pas de constituer un petit groupe d’opposition, mais de savoir si l’on est en mesure de se battre pour participer et construire une majorité alternative. Je dis à celles et ceux qui veulent la constituer avec nous qu’ils sont les bienvenus. Mais c’est à eux de se positionner sur le sujet. Dans l’ensemble des discours des candidats de gauche; le soir du premier tour, aucun d’entre eux ne s’est adressé à nous, aucun d’entre eux n’a juste reconnu la dynamique qui s’était exprimée en notre faveur.”

“Construire une majorité pour rassembler”

La conseillère régionale de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, s’exprimait, la semaine dernière, sur Europe1. “Nous devons être en mesure d’envoyer un maximum de députés de gauche. Nous sommes favorable à ce qu’il y ait ces discussions et des négociations avec le Parti communiste et EELV. Malgré les tensions ressenties pendant la campagne entre les différents candidats, nous souhaitons aller de l’avant. La responsabilité de l’”Union Populaire” et de “La France insoumise”, c’est de construire cette majorité et de rassembler, sur les bases de notre projet de rupture sociale, écologique et démocratique.”

Pour Yannick Jadot »le pire est évité »

Yannick Jadot a réagi à la réélection d’Emmanuel Macron sur Twitter: « Merci à toutes celles et ceux qui ont fait barrage à l’extrême-droite. Le pire est évité, mais le pays est plus divisé que jamais. Aux législatives, construisons le meilleur: l’alternative pour le climat, la justice sociale et la démocratie. Tout reste à faire.”

Avec les “Verts” la négociation s’annonce ardue…

Julien Bayou, le secrétaire d’EELV (ndlr: Europe Ecologie Les Verts) confiait, à l’Agence France Presse, ce vendredi, à propos des négociations avec La France Insoumise et le Parti Communiste, qui se poursuivront la semaine prochaine, en vue des législatives: “On saura vite si on voit la lumière au bout du tunnel, ou si c’est le train qui vient en face.”

David Cormand, le patron d’EELV, concédait: « Des premières étapes nécessaires ont été franchies. “La France Insoumise” ne demande plus d’excuses.” Mais le parti écologiste souhaite obtenir une place au sein de la coalition “comme partenaire” de La France Insoumise et non une simple composante de l’Union populaire”.

En revanche, Julien Bayou a indiqué que la demande de son parti, de prendre en compte les résultats aux élections intermédiaires pour décider de la répartition des circonscriptions, a été refusée par La France Insoumise. La négociation s’annonce encore ardue…

Quand Roussel tend la main à Mélenchon…

Selon France Info, Fabien Roussel, le candidat du Parti communiste français, qui a réuni 2,3% des voix dimanche dernier, a lancé un appel à son ancien allié, Jean-Luc Mélenchon, en vue des législatives, ce jeudi, à l’occasion d’une conférence de presse: « Voyons-nous rapidement, avant même le deuxième tour, pour faire gagner la gauche aux législatives. Je lui propose d’additionner nos voix. La gauche peut l’emporter.” Rappelons que Jean-Luc Mélenchon a échoué aux portes du deuxième tour de l’élection présidentielle, avec 22%, 1,1 point derrière Marine Le Pen.

Bernard Pace


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