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Quand le père de la République reçoit une claque impaire…

Entreprendre - Quand le père de la République reçoit une claque impaire…

Par Emmanuel JAFFELIN, philosophe

Tribune. Le Président de la République, qui fit interdire la gifle et la fessée via un vote du Sénat le 2 juillet 2020, reçoit le 8 juin (près d’un an plus tard) une claque d’un citoyen mécontent et irrespectueux de la loi. Cet homme aurait dû comprendre que, s’il n’a plus le droit de gifler ses enfants, il n’a pas non plus le droit de gifler le père de la Nation, un père qui est sans enfant, mais un père qui a plutôt bien réagi à ce geste maladroit et insolent, ce qui indique que la gifle n’est pas si terrible que la loi le prétend. Certes, si le père de la République n’est plus un enfant, ceci explique peut-être cela, à savoir que cette gifle sur sa joue a certainement moins d’effet que si elle avait touché le visage d’un enfant.

Néanmoins, réfléchissons à ce geste. Est-il prémédité ou spontané ? Son auteur avait-il pris de la hauteur pour punir le président d’une faute qu’il aurait commise ou qu’il lui attribue ? Il est possible de penser que la Justice apportera des réponses à ses questions. Disons néanmoins que la gifle, avant qu’elle ne fut interdite par cette République française moralisante, constituait un geste spontané par lequel un parent sanctionnait intuitivement et avec bon sens la faute d’un enfant ( comme par exemple cette petite fille qui lâche le landeau de son petit frère, à côté duquel elle marchait avec ses parents, pour traverser une 4 voies dangereuse où elle risque de se faire écraser ! Il n’est pas étonnant alors que l’un des parents qui rejoint sa fille, lui mette une claque pour lui faire comprendre que sa faute est grave, mais que ce qui aurait pu lui arriver si une voiture l’avait écrasée, lui aurait fait plus mal que la gifle qu’elle reçoit afin de ne plus refaire un tel acte ! Sans connaître le mobile de cette claque du 8 juin, il est donc difficile d’y voir un geste moral ou immoral. Reconnaissons du moins que ce geste est illégal et que le gifleur n’en tirera pas des fleurs ! Et je doute que cette justice ne reconnaisse dans cette gifle, comme dans celle des parents, un acte d’amour qui, dans le cas de ce gifleur, représente peut-être moins un acte d’amour du Président qu’un acte d’amour de la Chose (RES) Publique (Publica). Allons enfants de la Patrie, ie, le jour de Gifle est arrivé !

Emmanuel JAFFELIN, philosophe, est l’auteur de l’Apologie de la Punition (Plon)


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