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Politique : il faut se méfier de la bêtise, elle est contagieuse

Entreprendre - Politique : il faut se méfier de la bêtise, elle est contagieuse

Tribune. Et si la campagne présidentielle redonnait leur sens aux mots ?

Les incessantes leçons de morale distribuées à certains candidats qui dérangent par la presse officielle, finissent par composer le  tableau d’un conseil de censure, tel qu’il a pu en exister à l’époque de l’Inquisition. Rien ne trouve grâce aux yeux de ce nouveau Saint – Office. Pour paraphraser un écrivain célèbre, ces gens parlent de morale comme d’autres parlent du nez.

Après la pyramide de Marine Le Pen, les handicapés d’Eric Zemmour ! Et il y a des gogos pour gober cette tisane ? Comme dans tout exercice de calomnie répétitive, les plus vils n’en sont pas les initiateurs qui y  ont évidemment intérêt, mais la masse servile des répéteurs, propagateurs, rabâcheurs et plus simplement encore jacquadits en tous genres, perruches, perroquets, folliculaires sycophantes et Pères nobles.

Scandale, cet homme est libre et il s’en flatte ? Horreur, cette femme défie la doxa répentiforme et  se fait filmer devant des  monuments publics en toute impunité ! En vérité la coupe est pleine des sermons distribués par qui s’autorise  à vouloir faire croire que la nullité  des ambitions et  la vacance de toute culture est désormais  la norme. Assez de prêchi-prêcha, nos oreilles en sont pleines et elles débordent.

Jusqu’où cela ira-t-il ? Tel candidat a été chez le boucher acheter un rôti :  quelle infamie vu la torture animale qui obscurcit nos sens et détruit nos papilles ! Telle autre s’est acheté un pardessus en laine au mépris du froid qui accable les moutons sur le massif des Causses ? Quel monstre d’égoïsme ! Et personne ne dit stop devant l’avalanche de ces insanités ? La mode est-elle venue après les jeans dorénavant troués des genoux jusqu’aux fesses à la lobotomie ? Il faut se méfier de la bêtise, elle est contagieuse comme la lâcheté, surtout quand elle provient de l’évidage des mots de toute signification précise. 

Cette campagne bouscule les habitudes acquises de la soumission aveugle au « politiquement correct » et c’est un bienfait, la crédulité craintive devant quand même un jour rencontrer ses limites. Reconduirons-nous Tartuffe  , cette vigie tournicotante, à son poste de commandement ? C’est toute la question. Bien sûr, il faut être bête pour se laisser vraiment prendre aux lacets de ses arguties mais l’on ne peut créditer d’autant de sottise la troupe qui le suit malgré les évidences. Alors ? La peur de la guerre civile ?

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L’intérêt ? La réticence à l’effort, le goût de l’abandon qui a toujours guigné le pays en tous ses âges et à toutes les époques depuis l’an mil, car la France n’est pas née avec la Révolution n’en déplaise aux imbéciles et aux escrocs ?  La campagne commence, le désenfumage des esprits aussi. D’où le retour des endormeurs, moralistes et tribunicules en peau de lapin. Oui, le rideau se lève manifestement sur le manteau d’impostures savamment tissu depuis des lustres pour faire croire que la France n’existe pas et qu’il faut au plus vite chercher un autre maître.

Las ! On a beau brûler les livres, interdire la pensée, prohiber le rire et le dire, reste l’âme de la littérature qui sauvera peut-être le petit Trott de la perte de sa maman, pour emprunter à l’écrivain alsacien, Lichtenberger, l’image de son personnage enfantin et habiller sa mère volage des parures de la France.

La littérature !

Si la politique est impuissante à rallumer les feux, que viennent les Balzac, les Chateaubriand, les Molière, les Racine, les Corneille, La Fontaine, mais aussi tous ceux que l’on a pas encore lu, que l’on lira demain, que nos filles et nos fils liront si on leur laisse des bibliothèques ! Que celui qui a dit qu’il n’y a pas de littérature française soit enfin et pour toujours convaincu de la vacuité de ses dires sinon de son esprit, pour éviter de parler de son âme. 

Et que la plume de cette chronique s’écorche à tracer le titre du recueil de poèmes qui conclura ce cri : La Négresse blonde, de l’inestimable  Georges  Fourest, comme alerte de ce qui, joyau d’aujourd’hui encore du paradis des lettres françaises, sera si la casse perdure, voué à faire l’objet des ineptes et couardes censures que la lâcheté de qui décide encore encourage et prépare pour complaire au wokers, aux wokistes et wokards, sans parler de wokeuses et et wokardes. 

Apprendre à ne pas savoir lire, ça c’est une trouvaille. 

Aux deux forces qui gouvernent le monde telles que Napoléon  Ier les avaient énoncées, le sabre et la plume, pour conclure selon lui qu’en définitive la plume finissait toujours par l’emporter, bel aveu d’humilité pour un soldat, il faut aujourd’hui ajouter la bêtise. 

Sommes-nous si sûrs d’en triompher ?  

Jean-François Marchi


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