On a tout dit sur ces Jeux Olympiques assez ébouriffants de Paris 2024. Cérémonie grandiose, parfois hors-cadre, organisation parfaite, enthousiasme délirant et bonne humeur contagieuse… Même nos athlètes français se sont mis au diapason de l’événement avec un record de 64 médailles : 16 d’or, 26 d’argent, et 22 de bronze. Des Jeux de légende où la France termine cinquième nation mondiale : merci à Marchand, Parker, Pauline Ferrand-Prévôt et tous les autres…
En revanche, ce qu’il ne faut pas manquer de souligner dans ce bilan de performances, c’est l’extraordinaire niveau de résultats obtenu par nos sports collectifs. Un sport où l’esprit d’équipe et l’effet d’entraînement peuvent faire des merveilles.
Une recette managériale avec des entraîneurs qui arrivent à tirer le meilleur de chacun. Une leçon tirée par l’un des grands artisans de ces succès français, Claude Onesta, le Directeur de la haute performance à l’ANS, également triple médaille d’or olympique en tant qu’entraîneur de l’équipe de France masculine de handball, qui explique dans le journal L’Équipe (11/08/2024) : « Une grande partie de nos résultats est due à l’action vers les coaches. Après Tokyo, il nous restait trois ans. Au niveau des athlètes, on avait déjà fait beaucoup, il fallait faire encore plus, mais la marge qu’on pouvait gagner était faible. Alors qu’avec le Plan Coaches, on a vraiment réussi à redonner de l’ambition, de la confiance à tous ces coaches qui les ont ensuite propagées à leurs athlètes. Un athlète déterminé avec un coach dépressif, ça ne fait pas beaucoup de médailles. Par contre, un athlète déterminé, voire qui a des doutes, et dont le coach est pleinement engagé, pleinement persuadé du potentiel de réussite, ça fait souvent un athlète qui va se dépasser… »
Cet esprit de conquête et de mobilisation, c’est bien entendu, au niveau de chaque groupe ou entreprise, ce que chaque cadre ou manager est censé réussir à obtenir au sein de ses équipes. Même si c’est plus difficile à faire parce que cela se joue chaque jour et de manière anonyme. Pas facile de se sublimer à chaque instant. C’est pourtant ce qu’on attend de l’encadrement, à savoir qu’il mobilise et qu’il entraîne.
Une même équipe peut, en fonction de l’état d’esprit régnant, complètement renverser les pronostics. Il n’y a pas d’entreprise gagnante si ne règne pas en son sein un minimum de rigueur, de professionnalisme, de savoir-faire mais aussi d’entrain, d’engagement et de solidarité. Et c’est le propre des grands chefs d’équipe de savoir mobiliser un tel capital humain. Chefs d’entreprises, au lieu de contrôler vos salariés de premier niveau, prenez soin de veiller aussi à l’état d’esprit de vos cadres intermédiaires ou supérieurs. C’est la clé du management gagnant, ce sont eux qui donnent le souffle. Merci à Claude Onesta, un grand Monsieur, de nous le rappeler.
Paul Dubrule, le fantastique créateur, avec son compère Gérard Pélisson, du groupe hôtelier Accor, m’a raconté que lorsqu’il avait à arbitrer un conflit entre un de ses cadres et un salarié, il donnait toujours, a priori, d’abord raison au salarié contre le cadre, car seul celui-ci avait les moyens hiérarchiques de pouvoir répondre.
Robert Lafont