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Michael Goldman (My Major Company) : quand la musique est bonne

Il est encore plus discret que son célèbre père, Jean-Jacques Goldman. Mais, à 36 ans, son parcours prouve qu’il n’est pas qu’un «fils de», mais bien un entrepreneur innovant, capable de rebondir et d’utiliser ses nombreuses relations. En 2007, il cofonde le label communautaire My Major Company dont il est le président.

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Il est encore plus discret que son célèbre père, Jean-Jacques Goldman. Mais, à 36 ans, son parcours prouve qu’il n’est pas qu’un «fils de», mais bien un entrepreneur innovant, capable de rebondir et d’utiliser ses nombreuses relations. En 2007, il cofonde le label communautaire My Major Company dont il est le président.

Mon père, ce héros !

Michael Goldman ne nie pas qu’être le fils de Jean-Jacques est un avantage… mais relativise : «Si tu es nul, ça ne marche pas mieux !». D’autant qu’une telle notoriété peut parfois poser problème, ce qui explique sa discrétion : «La relation avec l’extérieur de l’entreprise est beaucoup plus compliquée pour moi. J’appelle cela le syndrome du fils du roi : tout ce que je peux dire ou faire risque d’éclabousser un nom qui n’est pas devenu célèbre grâce à moi».

Mais s’il ne se sert pas de son nom pour briller en société, l’entrepreneur a su capitaliser sur son carnet d’adresses.

 

Âme d’artiste

S’il doit son succès d’entrepreneur à la musique, Michael Goldman n’a jamais envisagé d’en faire une carrière sur le devant de la scène : «Jusqu’à 13 ans, mes sœurs, Caroline et Nina, et moi avons étudié le piano, mais je n’étais pas très doué». Michael Goldman a tout de même signé les paroles de quelques chansons, notamment «Te passe pas de moi» et «Fais passer le mot» pour la chanteuse Judith. Il a également cosigné le titre «Petite sœur» de Lââm.

Fan de jeux vidéo

Après une scolarité à l’École alsacienne, Michael Goldman prépare un Deug d’économie, qu’il abandonne en 1992. Passionné par les jeux vidéo, notamment les simulations de foot, mais aussi de rap et de musique électro, il garde de cette période un mode de management très décontracté et le fait d’avoir plus confiance dans la motivation et la personnalité de ses collaborateurs que dans les parcours universitaires et les diplômes.

Esprit d’équipe

Michael Goldman est un fidèle. Embauché chez BMG grâce à son oncle, le producteur et compositeur Robert Goldman, il y rencontre Anthony Marciano et Sevan Barsikian, avec lesquels il crée en 2002 la société d’édition musicale Bamago, qui signe des artistes comme Amel Bent, Lââm et Yannick Noah, et produit le premier spectacle de l’humoriste Max Boublil.

Toi, plus moi…

En 2007, les fondateurs de Bamago s’associent avec Simon Istolainen, un spécialiste du marketing digital pour lancer My Major Company (MMC), un label communautaire qui propose la production participative de nouveaux artistes par les internautes.

Un an plus tard, c’est le jackpot avec Grégoire, dont le premier album, financé à hauteur de 70.000 € en moins de 2 mois, se vendra à plus de 1.200.000 exemplaires, rapportant près de 20 fois la mise initiale à ses investisseurs. Parmi les autres découvertes de MMC, on peut citer Joyce Jonathan ou Irma.

Diversification ratée

Sur le même modèle que celui de la musique, My Major Company a cherché en 2010 à investir d’autres domaines, comme la littérature (MMC Books, en association avec XO éditions) ou la bande dessinée (MMC BD, en partenariat avec Dupuis).

Mais ces tentatives ne sont pas couronnées de succès (5 livres et 5 albums, sans véritable réussite) et abandonnées en 2012. Même sort pour le financement de films, la première production maison, Piégé, réalisé par Yannick Saillet avec Pascal Elbé dans le rôle principal, étant un échec critique et commercial.

La musique à papa

Le modèle de production participative atteint ses limites, les succès étant rares. L’entreprise perd de l’argent sur cette activité et doit faire face au mécontentement des internautes investisseurs. En revanche, le Label classique fonctionne d’autant mieux qu’il se concentre sur des produits sans risque, comme l’album «Génération Goldman» sorti en 2012, des reprises interprétées par de jeunes artistes comme Zaz, Amel Bent et M. Pokora, qui se vend à près de 1 million d’exemplaires.

En septembre 2013, My Major Company devient le premier label indépendant à classer 2 albums dans le Top 5 des ventes avec «Génération Goldman Volume 2» et le troisième album de Grégoire, «Les roses de mon silence».

Crowdfunding, fin de partie

Malgré le succès de la levée de fonds de Wistiki (270.000 € sur un objectif de 10.000 €), un objet connecté designé par Philippe Starck, Michael Goldman abandonne l’activité de crowdfunding en février dernier. «Ce marché n’a pas vocation à accueillir beaucoup d’acteurs.

Au départ, la concurrence est saine, car elle permet de faire émerger le secteur. Mais rapidement, elle oblige à se lancer dans une coûteuse course à la part de marché, ce que nous refusons». Au final, la plate-forme aura collecté 23 M€ auprès de plus de 570.000 contributeurs.

Des investisseurs célèbres

En 2009, c’est Stéphane Courbit qui a investi 3 M€ contre 50% du capital de My Major Company. En 2013, le producteur est rejoint par son complice de toujours, l’animateur Arthur, avec l’ambition de se lancer dans la production audiovisuelle. Et c’est une autre pointure de la télévision, Laurent Ruquier, que l’on retrouve parmi les investisseurs de la dernière aventure entrepreneuriale de Michael Goldman, Tippee.

Du participatif au communautaire

Il y a 2 ans, Michael Goldman a lancé un nouveau projet, Tippee, qui fait évidemment penser à My Major Company, puisqu’il s’agit d’apporter un financement à des projets créatifs. Mais il n’est plus question de retour sur investissement.

Car, comme l’explique l’entrepreneur : «Avec MMC, les gens n’écoutaient même plus la musique, ils misaient, parfois beaucoup, avec simplement l’appât du gain : c’était la Bourse, ils spéculaient sur moi». Sur cette nouvelle plate-forme, l’idée est de retrouver l’esprit originel du don dans le financement participatif.


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