Lyon : histoire d’une ville à travers neuf sites incontournables

Moins surfaite que Paris, mais tout aussi mystérieuse, la ville de Lyon est une destination à part. Voici un panorama de neuf sites qui racontent l’histoire de cette cité millénaire, à la fois centre politique, commercial, religieux et artistique.

Théâtres romains : lieux de culture à l’époque antique

Les théâtres romains sont un ensemble de bâtiments construits sur le site de la fondation de la ville. On y retrouve le Grand Théâtre, bâti pour accueillir les comédies et les tragédies, mais aussi l’Odéon, qui était utilisé pour les lectures publiques et les concerts. Le Grand Théâtre est le plus ancien du genre en France. Il a été construit en 15 av. J.-C. par l’empereur Auguste. Il pouvait accueillir jusqu’à 4 700 spectateurs, puis 10 700 sous Hadrien.

L’Odéon avait une capacité de 3 000 places. Il était réservé à l’élite intellectuelle de l’époque : orateurs, philosophes et hommes politiques. On doit sa construction à Antonin, le successeur d’Hadrien. Les deux ouvrages ont été partiellement démolis à la fin de l’Antiquité, les pierres servant à construire la ville de Lyon. Ils ont été à demi reconstruits au cours du XXe siècle.

À l’heure actuelle, ces monuments accueillent de nombreuses manifestations culturelles, comme les Nuits de Fourvière, qui a lieu en juin et juillet. Outre ce festival, la ville offre un vaste programme pour les amateurs d’art : le château des frères Lumière ou les Nuits Sonores. Plusieurs compagnies aériennes proposent des vols vers Lyon à des prix intéressants au moment de ces évènements.

Adresse : 6, rue de l’Antiquaille – 5e arrondissement

Temple du Change : établissement financier puis religieux

Cette église protestante n’est autre que l’ancienne Bourse de Lyon, construite par l’architecte Simon Gourdet au milieu du XVIIe siècle. Un siècle plus tard, le bâtiment est rehaussé et agrandi sous la direction de Jean-Baptiste Roche alors que Lyon se développe et devient un pôle économique important. Le Temple du Change est transformé en auberge durant la Révolution française, puis attribué par Napoléon au culte protestant. Il a fait l’objet d’importantes rénovations en 2015.

Adresse : 2, rue de la Loge – 5e arrondissement

Le Vieux-Lyon et les traboules : le centre d’affaires de la Renaissance

À la sortie du Moyen-Âge, Lyon était une ville de foire, où affluaient tous les commerçants du continent pour faire des affaires. Le Vieux-Lyon fait référence au quartier qui se trouve entre la Saône et la colline de Fourvière. Il est situé dans le 5e arrondissement. Avec une superficie de 24 hectares, c’est l’un des plus grands ensembles de la Renaissance encore intacts en Europe. Trois quartiers composent le Vieux-Lyon. Saint-Jean, avec ses nombreuses rues piétonnes, est le plus touristique. Au nord, on retrouve le quartier Saint-Paul, qui a été mis à l’honneur par Bertrand Tavernier dans son film L’horloger de Saint-Paul. Au sud, c’est le quartier Saint-Georges. Il marquait à l’époque la limite sud de la ville, via la porte éponyme qui a été détruite.

Les traboules sont une spécificité du Vieux-Lyon. Ce sont des passages abrités qui permettent de passer d’une rue à l’autre en traversant un ou plusieurs immeubles, mais aussi des cours. À Lyon, elles sont un passage obligé tant elles recèlent de curiosités. Parmi les plus impressionnantes, on pourrait citer la Longue Traboule, qui passe à travers quatre immeubles et quatre cours. Elle permet de rejoindre le 54, rue Saint-Jean à partie du 27, rue du Bœuf. La galerie sur trompes de l’architecte Philibert de l’Orme est un véritable trésor d’architecture. Construite en 1536, c’est un passage entre deux bâtiments avec deux tourelles sur trompes. Elle est visible dans la traboule qui commence au 8, rue Juiverie. Il est impossible de citer toutes les traboules à visiter, tant elles sont nombreuses. Chacune d’entre elles est le reflet d’une période et d’un usage précis.

Adresse : 5e arrondissement

Basilique Notre-Dame de Fourvière : un bâtiment religieux tout en démesure

Notre-Dame de Fourvière est à Lyon ce que Notre-Dame-de-la-Garde est à la ville de Marseille : une église majestueuse dédiée à la Vierge Marie qui veille sur la ville depuis les hauteurs. Malgré son aspect emblématique, cette « citadelle de la Vierge » est relativement récente. La construction date de 1896 et les travaux de décoration ont été terminés après la Deuxième Guerre mondiale. Notre-Dame de Fouvière illustre une certaine idée de la France : un pays tout en démesure, issu du mariage entre le politique et le religieux. En témoignent les nombreuses fresques qui racontent la vie de la Vierge au sein de l’histoire de notre pays, mais aussi l’architecture intérieure du bâtiment, tellement riche qu’elle tire parfois sur la caricature. Sur le parvis, on retrouve notamment une statue du Pape Jean-Paul II, qui mesure plus de trois mètres de haut.

Adresse : 8, place de Fourvière – 5e arrondissement

Cathédrale Saint-Jean-Baptiste : témoin de l’histoire lyonnaise

Construite entre la fin du XIIe et du XVe siècle, la cathédrale Saint-Jean-Baptiste est un chef-d’œuvre d’art gothique qui a traversé la turbulente histoire de ville, mais aussi du catholicisme au sens large. En 1245, elle accueille le 1er Concile de Lyon, dont le but était de déposer Frédéric II, l’empereur du Saint-Empire germanique. Peine perdue. À l’issue de ce coup de force manqué, le Pape Innocent IV ne quitte pas la ville pendant six ans. Autres dates importantes : le couronnement du Pape Jean XXII en 1312, sans oublier le mariage entre Henri IV et Catherine de Médicis, qui entérine la conversion du roi au catholicisme. Cet édifice permet de saisir la place de Lyon dans l’histoire européenne. Ville de commerce, d’art, mais aussi centre religieux, la capitale des Gaules a été un point d’ancrage de premier ordre.

Adresse : place Saint-Jean – 5e arrondissement

Grand Hôtel-Dieu : quand l’architecture rencontre la médecine

L’Hôtel-Dieu est l’un des bâtiments les plus connus de la ville. Ancien hôpital, il raconte les huit siècles de savoir-faire lyonnais en matière de médecine. Rabelais, l’auteur de Gargantua, y a notamment travaillé. C’est aussi un joyau architectural : sa façade de 375 mètres projette une image grandiose au visiteur qui arrive depuis la rive gauche. À la fin du XVIIIe siècle, l’architecte Jacques-Germain Soufflot décide de rehausser le prestige de la bâtisse en rajoutant un dôme. L’ensemble abrite aujourd’hui un espace de shopping, des restaurants, mais aussi plusieurs musées. L’Hôtel-Dieu témoigne de ce qu’est la médecine à la française : un art autant qu’une science.

Adresse : 1, place de l’Hôpital – 2e arrondissement

Opéra de Lyon : une bâtisse en perpétuelle reconstruction

L’Opéra est né en 1831 sur les cendres du Grand Théâtre, qui avait ét bâti en 1756 par Soufflot. Le bâtiment est ensuite passé entre les mains expertes de Jean Nouvel, qui l’a totalement réaménagé en ne gardant que le foyer du public et les façades. La transformation est édifiante : Nouvel a ordonné qu’on y creuse cinq niveaux en sous-sol et qu’on coiffe la bâtisse d’un dôme. L’Opéra est une métaphore de l’esprit lyonnais : majestueux, nonchalant, mais tourné vers l’avenir. C’est sans doute l’une des raisons pour laquelle les habitants y sont tant attachés, malgré le fait qu’il n’ait plus grand-chose à voir avec le bâtiment original.

Adresse : Place de la Comédie – 1er arrondissement

Halle Tony Garnier : centre de la vie culturelle lyonnaise contemporaine

La Halle Tony Garnier illustre à elle seule l’histoire de France au cours du XXe siècle : elle est tour à tour utilisée comme marché aux bestiaux, point de stockage et usine d’armement pendant la guerre, avant d’être transformée en salle de concert. En 1905, Tony Garnier est mandaté par le maire de Lyon pour construire un ensemble contenant les abattoirs et un marché aux bestiaux. La Halle voit le jour en 1928. Les abattoirs déménagent à la fin des années 60, ce qui entraîne le déclassement du site, lequel sera miraculeusement sauvé grâce à son inscription à la liste des bâtiments historiques. Il sera réhabilité à la fin des années 80. La Halle Tony Garnier est le bâtiment ayant la plus grande superficie sans piliers en Europe : 17 000 m2 !

Adresse : 20, place des Docteurs Charles et Christophe Mérieux – 7e arrondissement

Quartier de la Part-Dieu : un œil vers l’avenir

La Part-Dieu est le quartier d’affaire de la ville. La ville a acheté le terrain dans les années 1960 et a commencé un vaste chantier de réhabilitation quelques années plus tard. Parmi les bâtiments emblématiques, on retrouve la tour Incity, qui mesure plus de 200 mètres de haut. Panneaux solaires sur le toit, voile de capteurs photovoltaïques sur les murs : le bâtiment est un testament des préoccupations contemporaines en matière d’efficacité énergétique et de protection de l’environnement au sens large. Le quartier a très souvent bousculé les codes : bien qu’il soit dédié principalement aux affaires, une ferme urbaine y a vu le jour en 2016. Décidément, Lyon ne fait jamais rien comme les autres.

Lyon : un pied dans le passé, un œil vers le futur

À travers son architecture, Lyon donne l’image protéiforme d’une ville aux carrefours des influences, mais incroyablement audacieuse et toujours en avance sur son temps. Son patrimoine est tellement hétéroclite qu’il peut rendre perplexe. Mais surprendre a toujours été au cœur de l’identité lyonnaise.

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