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Lydia Guirous : « L’islamisme est une gangrène qui nourrit la haine de la France »

Un tel franc-parler n’est pas si fréquent. À 34 ans, cette fille de commerçants algériens, débarquée en France en 1985, fait plaisir à entendre. Repérée par Sarkozy, aujourd’hui porte-parole des Républicains présidé par Laurent Wauquiez, cette femme de conviction, est l’auteur de quatre essais sur la montée du communautarisme, le péril islamiste, le recul de la laïcité et le dévoiement du féminisme. Diplômée de l’ESCP Europe et de Dauphine, la candidate aux élections européennes sur la liste menée par François-Xavier Bellamy pourrait être l’une des bonnes surprises de la nouvelle génération politique.

Entreprendre - Lydia Guirous : « L’islamisme est une gangrène qui nourrit la haine de la France »

Repérée par Sarkozy, Lydia Guirous est aujourd’hui porte-parole des Républicains présidé par Laurent Wauquiez. Cette femme de conviction, est l’auteur de quatre essais sur la montée du communautarisme, le péril islamiste, le recul de la laïcité et le dévoiement du féminisme. Diplômée de l’ESCP Europe et de Dauphine, la candidate aux élections européennes sur la liste menée par François-Xavier Bellamy pourrait être l’une des surprises de la nouvelle génération politique.

Pourquoi vous être engagée en politique ?

Lydia Guirous : J’aime la France, ses valeurs et j’entends les défendre. Je suis une femme de convictions, je crois que c’est par la clarté et le courage que nous redresserons notre pays. La vie politique souffre des lâchetés et des louvoiements des uns et des autres. Pour redresser le pays, ma génération doit faire preuve de droiture, de courage et de détermination. Ces qualités ont souvent manqué notamment face au péril islamiste contre lequel je suis particulièrement mobilisée et déterminée à lutter. 

Être une femme en politique : cela a-t-il un sens particulier ?

Nous devons toujours faire davantage nos preuves, surtout quand vous cumulez jeunesse et origine sociale modeste. Je me suis faite toute seule. Ce que j’ai, je le dois à mon mérite. Femme ou homme, je ne me pose pas la question. La vie politique est très difficile, violente même. Il faut se protéger des mesquineries et se tanner le cuir. On ne m’a jamais fait de cadeaux. J’avance mes convictions chevillées au corps en pensant aux grandes femmes qui m’ont inspirées, telle Simone Veil, et je m’accroche.

« Me Too », « Ligue du lol »… Quel regard portez-vous sur ce mouvement de libération de la parole ?

Je me réjouis que la « peur change de camp », mais je m’inquiète que des noms puissent être jetés en pâture. La culture de la délation me met mal à l’aise. Meetoo, Balance ton porc, ces mouvements ne doivent pas se substituer à la police et à la justice. S’il y a une agression, il faut déposer une plainte, et l’auteur doit être poursuivi. Si les faits sont avérés, il doit être condamné. Quant à La ligue du lol, c’est la démonstration de l’impunité dans laquelle peuvent vivre pendant des années ces personnes qui agissent anonymement.

Je subis ce harcèlement depuis des années, ce sont souvent des comptes anonymes de la sphère islamo-communautariste. Ils sont violents et abjects. J’avais publié des extraits des messages reçus dans mon livre « Ça n’a rien à voir avec l’Islam ? Face à l’ islamisme réveillons-nous ! ». La ligue du lol révèle aussi l’hypocrisie de ces journalistes qui ont passé des années à faire la leçon et à attribuer les bons et les mauvais points du camp des bien-pensants… alors qu’en même temps ils harcelaient, insultaient, dénigraient de nombreuses femmes et militantes sur les réseaux sociaux.

Comment définir la doctrine économique des Républicains ? Libéral a l’intérieur, protectionniste à l’extérieur : peut-on le résumer ainsi ?

Je ne suis pas adepte des étiquettes. Mais nous voulons en effet laisser respirer les Français et les entreprises et mieux défendre nos intérêts face aux géants de la mondialisation. Beaucoup de capitaines d’industrie comme Jean-Dominique Senard partagent cette conviction : il faut libérer les énergies françaises et protéger les intérêts français et européens. C’est ce que font aussi bien la Chine que les Etats-Unis.

Aimez-vous le concept de « droite sociale » ?

Tout comme il serait absurde de laisser à l’extrême droite le monopole de l’immigration, nous ne laisserons pas à la gauche le monopole du social. Notre vision de la justice sociale repose sur la valorisation du travail, pas de l’assistanat. Nous proposons de créer une allocation sociale unique plafonnée à 75% du SMIC (générant 5 milliards d’euros d’économies annuelles sur les seuls coûts de gestion).

Et nous demandons que soient exigées 5 heures d’activités d’intérêt général par semaine en contrepartie du RSA. Notre système social fait notre fierté et personne ne doit être laissé au bord de la route, mais il faut le réinventer pour qu’il gagne en efficacité. Depuis trop longtemps, nous fermons les yeux face aux abus, notamment à propos de la fraude sociale documentaire qui représente plusieurs milliards d’euros. D’abord en faisant ce qu’on dit et en ayant des résultats.

Vous parlez souvent de lâcheté politique…

Oui, la France souffre d’une succession de lâchetés politiques depuis au moins trente ans. La droite ne pourra se redresser que si nous tirons les leçons de nos propres échecs. Je suis convaincue que le jour où un gouvernement parviendra à réduire drastiquement les impôts et l’immigration, la confiance avec les Français sera rétablie. Je ne suis pas opposée à un recours plus fréquent au référendum à condition qu’il pose des questions engageant vraiment le destin de notre nation et que le résultat des référendums soit toujours respecté.

Comment aborder sereinement et efficacement les questions d’immigration et d’intégration ?

D’abord, en regardant la réalité en face : la crise migratoire n’est pas derrière nous mais devant nous. La population africaine va doubler d’ici trente ans. Nos capacités d’intégration sont saturées et il n’y a jamais eu autant d’immigrés sur notre sol selon l’Insee.

Il faut donc adopter un véritable plafond d’immigration annuel et l’adapter à nos besoins, autant dire qu’il faut réduire l’immigration à son strict minimum dans les années qui viennent. Cela suppose de revoir de fond en comble notre politique migratoire, notamment les conditions de l’immigration familiale.

Quelles sont les solutions pour favoriser l’intégration ?

La première condition est de mettre un coup d’arrêt à l’immigration de masse. Il faut aussi tout faire pour éviter la constitution de « diasporas » communautaristes dans les banlieues des grandes métropoles. L’islamisme est aujourd’hui une gangrène qui nourrit la haine de la France. Prenons enfin les mesures qui s’imposent : fermeture de la centaine de mosquées salafistes et expulsion des prêcheurs de haine.

Il faut aussi renforcer l’ apprentissage du français et inculquer le respect du mode de vie français, notamment l’égalité entre hommes et femmes. Plus que jamais il faut une école de l’exigence dans notre pays et non une école de la confiance béate. Nous devons d’urgence retrouver le sens et le goût de ce que nous sommes, de nos racines, de nos valeurs. L’ intégration réussie demande des efforts, qu’il faut savoir exiger sans s’excuser.

Les revendications identitaires et communautaristes constituent-elle un danger pour la République ?

Oui. C’est pour cela que je suis déterminée à les combattre. C’est un risque majeur pour la République et notre civilisation.

En quoi consiste le projet de « préférence européenne » ?

Le projet européen, dans ce qu’il est parfois devenu, nous pousse à revenir à des fondamentaux de bon sens. La « préférence européenne » était au cœur de la construction européenne avec le traité de Rome qui appelait à « développer une préférence naturelle entre Etats membres ». En clair : que ce nouveau marché européen, à l’époque, et l’investissement public, soient d’abord au service de nos entreprises et donc de nos emplois.

Dans une mondialisation dérégulée, et avec une Europe qui ouvre aujourd’hui ses marchés publics à plus de 90%, alors que la Chine les protège en les ouvrant à …0%, il est urgent de se réveiller et de défendre résolument nos industries tout comme notre agriculture grâce à cette préférence européenne. Prenons l’exemple du spatial : comment peut-on comprendre que des gouvernements européens financent des lancements de satellites avec des lanceurs américains, alors que nous avons en France et en Europe des outils d’ excellence en la matière, et alors même que l’UE investit des milliards d’euros pour soutenir son secteur spatial ? On marche sur la tête.

Marine Le Pen et Dupont-Aignan prônent le repli sur soi, le protectionnisme perpétuel avec des frontières économiques fermées. Cela n’a pas de sens. Emmanuel Macron, quant à lui, ne dit mot sur ce sujet pourtant ô combien fondamental. Un exemple récent : le choix de la Ministre des Armées d’équiper nos drones militaires avec des technologies américaines démontre cette urgence de soutenir nos industries françaises du secteur, pour maintenir le contrôle de nos outils et ainsi notre autonomie stratégique !

Avec les Républicains, nous serons les seuls à proposer aux Français une vision claire : nous sommes lucides sur la mondialisation, nous avons la capacité à peser au niveau européen pour y mettre des règles strictes et, nous porterons avec ferveur cette « préférence européenne » au service de notre économie française pour protéger nos emplois sur le territoire.

Quelle est votre vision de l’Europe ?

Ne l’oublions jamais, l’Europe, c’est avant tout un projet au service de la paix. Quel continent dans le monde peut se prévaloir d’une construction politique et économique qui permet une coopération aussi forte entre les peuples et les Nations ? Mais après des décennies d’intégration, l’Union européenne apparaît pour de nombreux citoyens comme un vaste ensemble qui ne les protège pas suffisamment des menaces économiques, liées à cette mondialisation parfois incontrôlée et aux règles souvent absurdes que l’Europe s’impose elle-même – le cas d’Alstom et Siemens l’ a récemment montré – mais aussi des menaces liées au défi migratoire ou au terrorisme islamiste.

Avec les Républicains, nous croyons en un projet européen transformé, qui puisse retrouver sa vocation originelle : celle d’un ensemble conquérant, celle d’une civilisation qui s’affirme et qui ne subit plus les dérives du monde. Emmanuel Macron tente d’ installer cette élection européenne dans un climat malsain : celui d’ une confrontation stérile entre « progressistes » et « nationalistes ». François-Xavier Bellamy, notre tête de liste des Républicains pour cette élection, a raison lorsqu’il dit que le président de la République et le leader du Rassemblement national s’entretiennent l’un l’autre pour susciter la défiance à l’égard de l’Europe.

Plus encore, que pouvons-nous retenir de l’action européenne d’Emmanuel Macron depuis son élection ? Il faut se lever tôt pour y voir de vraies avancées. Aux côtés de Laurent Wauquiez, nous allons prouver qu’il existe un autre chemin pour l’Europe.

L’Europe retrouvera la place qu’elle mérite dans le quotidien des citoyens que si elle lutte contre l’immigration de masse, si elle éradique la menace du terroriste islamiste, si elle défend durablement ses frontières, si elle soutient ses entreprises et ses agriculteurs et si elle bâtit des grands projets au service de notre avenir.

Propos recueillis par Isabelle Jouanneau


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1 commentaires sur « Lydia Guirous : « L’islamisme est une gangrène qui nourrit la haine de la France » »

  1. et que dire la haine a une racine dans l’État français. je mets en exergue la nationalité française à tous les anciens combattants de l’armée française des anciennes colonies de France, ces marocains,algériens,…qui combattaient depuis la première guerre mondiale jusqu’à Dien Bien Phu en 1954 ,l’arme à la main ,parcourrait des jungles ,d’autres géographies pour le drapeau français . La France n’est pas reconnaissante !! pour rétablir une justice qui est due à cette injustice qui sème la haine et qui fait développer cette gangrène exprimée en racisme,ostracisme, xénophobie…il faut d’abord accorder par voie parlementaire ou par décret présidentiel la nationalité française aux descendants de ces glorieux combattants militaires qui ont fait les guerres de France et de rétablir la pension qui depuis 1960 était et toujours de 30 euros par an . je vous rappelle que la France naturalise ,chaque année des centaines de mille et que l’Espagne par décret de l’ancien premier ministre Ravoy,rend la nationalité espagnole aux petits enfants des expulsés de l’Espagne de 1492!! alors que tout compte fait , les enfants des ces anciens militaires ne dépassent pas quelques milliers. En voici ,un chantier politique à Laurent Wauquiez dont vous êtes chargée de le conseiller…rachid.elaidi@gmail.com

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