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Les indiscrets de Robert Lafont / Septembre 2018

Entreprendre - Les indiscrets de Robert Lafont / Septembre 2018

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Retour de vacances, inspirez-vous de ceux qui gagnent : Louboutin, Olivier Bertrand…

Cet été, vous avez pris de mauvaises habitudes ou de bonnes : par exemple de tout couper, smartphone compris ! Au maximum en tout cas ! Je sais, c’est dur de ne pas regarder au moins une fois le matin ou le soir, surtout quand on est chef d’entreprise. En débarquant au bureau, vous revenez certainement avec plein d’idées en tête. Ce qui est génial dans l’économie, c’est que l’on peut mettre en œuvre les idées, surtout si elles sont bonnes. Et pour ceux qui n’y croient pas, inspirez-vous de ceux qui obtiennent des résultats fantastiques. Regardez Christian Louboutin, ce génial créateur d’escarpins à talons rouges fait désormais 800M€ de CA et détient 40% de sa pépite. Alors, bien-sûr, Madonna est tombée, un jour amoureuse de ses modèles. Mais vous croyez que c’est arrivé tout cuit ? Ou Olivier Bertrand, lui, en 20 ans, ce quadra est devenu l’empereur de la restauration, 1.8 Md€ avec Hippopotamus, Flo, Burger King… Et ce n’est pas uniquement parce qu’il est Auvergnat. Arrêtez de vous faire des idées. Mieux, ne les lâchez pas, testez-les et si c’est bon, accélérez ! Seuls ceux qui essayent, gagnent !

26 juillet 2018

Ce que m’a dit Benalla…

Alexandre Benalla, quel tintouin ! Peu avant les présidentielles, une relation me propose de déjeuner avec lui. Je n’en n’avais jusque-là jamais entendu parler. On me le présente comme personnage important de la Macronie en gestation. Lors du repas, ce jeune homme calme, distingué, à l’écoute, m’interroge sur mon « soutien explicite à François Fillon ». On a l’impression que, dans mon parcours de patron de presse, il n’y a que cela qui l’intéresse. Je le rassure. « Non, Fillon ne m’a rien promis, lui répondis-je. Et oui, dès lors que son champion était élu, je serai, comme beaucoup de nos compatriotes, prêt à donner toute sa chance à l’éventuel futur jeune président. » Et puis, après l’élection, plus aucune nouvelle. Un e fois arrivé à l’ Elysée, plus jamais entendu parler de ce nouveau Rastignac des temps modernes. J’ ai pensé un temps qu’on avait cherché à me manipuler. Le bruit fait par l’affaire, cet été, m’a ouvert les yeux, il avait une vraie place officieuse… Beaucoup de foin pour un jeune homme pressé, certes dévoué, mais qui n’a su s’arrêter. À 26 ans, cela lui est monté à la tête. Le seul tort de Macron, ne pas avoir ouvert les yeux à temps ! Ce n’est pas une affaire d’État.

10 juillet 2018

Avec Waldemar Kita, Jean Valli passe

du papier aux avions…

Ne pas rester inerte. Le challenger de la distribution de papiers (Entagos-Valpaco, 100 M€ de CA, 40 salariés, 2 M€ de résul- tats), passe à l’aérien. « En moins de 10 ans, la marge brute dans le papier est passée de 40% à 10% aujourd’hui. » Et notre self-made-man de 62 ans de muter dans l’aérien en s’associant au président du FC Nantes Waldemar Kita (pour 30%). Après VallJet (14 jets d’affaires à louer), il reprend R&O, le leader de la maintenance aéronautique de petits jets (10 M€ de CA, 30 salariés). « Sur le Bourget, première plateforme d’aviation d’affaires en Europe, sans parler du Salon du Bourget, R&O est le dernier indépendant. (…) Nous ne nous occupons pas assez de l’industrie ou des services industriels. (…) Aujourd’hui,, le CA de la maintenance aéronautique équivaut à la vente d’avions… » Bienvenue au club.

17 juillet 2018

Victoire des Bleus au Mondial : une leçon de management !

En juillet dernier, tout le monde l’a dit, la victoire des Bleus marque celle de l’esprit de groupe. Une leçon de management administrée par un Didier Deschamps qui, in fine, véhicule toutes les valeurs du manager performant, celles qui font par- fois défaut, y compris dans nos entreprises : cohésion, solidarité, ténacité, travail ou ambition. C’est aussi la victoire d’une direction soudée, pas d’anicroche entre le président, Noël Le Graët et son entraineur. À méditer aussi pour nos organisations où le Pdg et le Dg doivent jouer main dans la main et sans laisser apparaître de désaccords importants. L’exemple vient d’en haut et le contre-exemple aussi ! C’est tout le mérite du coach que d’avoir su utiliser au maximum les qualités de chacun. Un signe qui ne trompe pas, les remplaçants (à l’instar de Rami ou de Kimpembe) semblaient aussi heureux que les titulaires. Après avoir vu la finale, dans les Ardennes, au Domaine de Faucon, relancé avec maestria par l’entrepreneur Jean-François Robin, aux côtés d’un homme tellement passionné qu’il n’a pas pu regarder les 30 dernières minutes. Bizarrement, au retour, sur la route, j’ai vu peu de drapeaux tricolores dans les villages (Vouziers, Donchery…) mais bien d’avantage dans les villes (Reims, Paris…). Comme si ce Mondial français marquait d’abord la victoire des petits gars des cités (Bondy, Evreux…) sur ceux des champs…Vous avez dit des champs.

17 juillet 2018

L’entrepreneur Rafik Smati crée Objectif France et se fait draguer par Hollande

En mai 2016, le président en exercice le fait appeler, via une re- lation commune, pour l’inviter à déjeuner en tête à tête dans une table de prestige, au Grand Vefour, place du Palais Royal chez Guy Martin. Ils ne se connaissent pas. Rafik Smati a 41 ans. Créateur à l’âge de 23 ans d’un petit groupe numérique (Dromadaire.com, Ooprint, 30 salariés, 5 M€ de CA), ce n’est pas pour parler avec lui de numérique que le Chef d’État veut le voir. L’économie, ce n’ est pas son problème. On l’ a vu avec des mesures telles que l’imposition à 75 % ou la taxation des capitaux. Non, celui qui a encore l’idée de se représenter aux élections présidentielles, veut voir qui est ce jeune ambitieux, fondateur d’Objectif France, mouvement de plusieurs dizaines de milliers de citoyens de la société civile. Cela peut servir… Le déjeuner dure 3 heures. « Hollande est très affable. Je lui parle de sujets sérieux tels que l’islamisation. Il écoute, réfléchit, s’intéresse, mais finit toujours par botter en touche avec un bon mot, c’est sa manière à lui de ne pas se dévoiler.» Il y a quelques mois, Arnaud Montebourg, plus direct, ne m’avait pas dit autre chose, pas encore revenu de « l’incapacité du président à prendre la moindre décision. » Le locataire de l’Élysée avait bien saisi que l’élection se ferait sur le renouvellement. Du déjeuner, Smati est ressorti pantois. Cela a renforcé sa détermination. « Je ne suis pas là pour un plat de lentilles », me confie-t-il au restaurant Vin & Marée entre la poire et le fromage. « Laurent Wauquiez, aussi, a essayé de me faire venir en me proposant un poste. Il est plus convaincant qu’à la télé, mais je ne suis pas du sérail, et ne suis pas là pour cela. » C’est l’ancien monde. Son catéchisme à lui : prospérité, mérite, idéal républicain et patriotisme chevillé au corps. « Le Mondial remet le Bleu-Blanc-Rouge au centre, mais il faut lui donner du contenu », avertit-il prémonitoire.

Louis Thannberger, des paroles et des actes… et des introductions en Bourse

Au Pichet, à Paris, la table préférée de Mitterrand et Kohl, plus volubile que jamais après la victoire des Bleus en Coupe du Monde, l’ex-banquier lyonnais devenu prince de l’introduction en Bourse des PME (il a notamment poussé Jean-Michel Aulas, le fondateur de Cegid, à reprendre l’OL pour le mettre ensuite en Bourse) embraye : « Est-ce qu’on confierait l’équipe de France à un énarque… ? Deschamps n’a-t-il pas réussi en tant qu’homme simple et déterminé… Imagine-t-on Alexis Kohler (secrétaire général de l’Elysée) à sa place ? » Un blanc. Sur l’affaire Benalla, le pape de l’introduction en Bourse des PME n’est pas moins prolixe : « La presse se sent presque coupable d’avoir éliminé Fillon, et commence par s’excuser en chargeant Macron ! (…) De la banque, j’ ai appris qu’ aux déjeuners en ville, on parle culture, opéra, musique, mais jamais golf, sport de riche ! » Thannberger a la dent dure, c’est à cela qu’on reconnaît sa sincérité. En attendant, avec sa petite société IPO, n°1, il s’apprête à introduire, sur un marché boursier parisien qui manque sacrément de nouvelles valeurs, le champagne Gre- millet de Balnot-sur-Laignes (Aube), la société de streaming M-Média d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), de l’ancien chef d’orchestre Michel Swierczewski, ou Urodelia à Tou- louse, la PME biomédicale productrice du phosphate de cal- cium. Des paroles et des actes… Des racines et des ailes. On en redemande.

24 juillet 2018

SNCF : un monde orwellien

Tout change gare Saint-Lazare. Sur les panneaux de départ des grandes lignes, beaucoup de trains complets. Les tableaux d’af- fichage ne répondent pas aux questions. Des voyageurs hagards ne semblent penser qu’à eux-mêmes. Une hôtesse d’informa- tion, croisée au bonheur la chance, me répète deux fois « bonjour », presque pour me donner une leçon de politesse mais se moque presque de ma question. Le buffet de la gare est un Starbucks. Désormais, pour prendre un café, il faut faire la queue, commander debout, alors certes, comble de la convivialité, on vous demande votre prénom pour l’inscrire sur un gobelet plas- tique. Du coup, le serveur à l’autre bout du comptoir vous appelle. Je préfère que l’on ne m’appelle pas par mon prénom mais qu’on vienne me servir à table et avec une tasse en Arcopal. Tout cela pour un café. Le progrès d’une société ne se mesure-t-il pas à ce genre de détails anodins ? Le progrès, c’est de savoir conserver. Conserver ce qui marche, ce qui plaît, en le complétant par de vraies innovations utiles. Je n’ai toujours pas saisi pourquoi la nouvelle génération aimait tant bosser quand elle veut consommer. Faire la queue, rester debout, commander, apporter ensuite le plateau à une table disponible, cela s’appelle bosser ! Il est tellement agréable quand on déjeune, de se mettre à une table et d’être servi. Ainsi va l’évolution… Plus généralement, il y a encore un bel avenir pour des formules où le service, l’accueil et l’ambiance sont mis en exergue. N’ excluez pas de lancer des formules à rebours des tendances. Le créneau d’avenir est peut-être à revers de McDo… Il en faut pour tous les goûts.

25 juillet 2018

Bravo PSA : Opel gagne à nouveau !

Lorsque PSA a racheté le constructeur allemand, beaucoup d’observateurs ont pensé que, si BMW, Mercedes ou VAG ne l’avaient pas repris, c’est qu’il y avait un os. Pourtant, le miracle opéré par Carlos Tavares et ses équipes est en voie de s’ac- complir. Pour relancer Opel, PSA n’a fait qu’appliquer la méthode qui lui avait permis de se redresser en deux ans. Réduction des coûts fixes et variables, augmentation du prix de vente moyen, le plan de Carlos Tavares tient dans un tableau Excel de 1 000 lignes. Un plan contesté par les représentants du personnel en Allemagne, mais les résultats sont bien là. Désormais, PSA dispose d’un confortable matelas de 8.2 milliards d’euros de trésorerie nette.

Nicolas Bouzou, l’économiste qui veut sortir le pays de l’assistanat

Hypocrisie généralisée dès qu’on aborde le sujet. L’économiste Nicolas Bouzou ose sortir du bois : « pour les socialistes, la justice s’assimile à l’égalité. Ainsi, la redistribution des revenus et des patrimoines est toujours bonne et la progressivité des impôts doit toujours être renforcée. Pour un libéral, la justice s’assimile à la capacité qu’ont les plus fragiles à progresser dans l’échelle sociale. Ainsi, un système égalitariste qui rive les individus dans la pauvreté et le RSA est injuste. En revanche, un système qui permet au plus grand nombre de travailler est juste, même si certains emplois sont mal payés, car il ouvre des perspectives d’émancipation ». (1) Réussir en France, c’est facile, mon dernier livre (voir plus bas), fourmille d’exemples concrets vécus et vrais de formidables réussites de personnes de tous horizons qui ont refusé d’être assistées et qui se sont émancipées par l’ esprit d’entreprendre.


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