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Les indiscrets de Robert Lafont – Septembre 2017

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Liliane, Gonzague et les autres – 28 septembre

Liliane Bettencourt : merci Madame, au-delà de la politique, d’avoir continué d’assurer la pérennité d’un groupe français, géant mondial de la cosmétique, créateur de par le monde de plus de 90 000 emplois. Le vide laissé par notre ami Gonzague Saint Bris, l’auteur de « Les vieillards de Brighton » est énorme. Décédé sur une petite route de Deauville (à Saint-Hymer) parce que sa compagne au volant voulait éviter un hérisson (authentique), et que notre ami n’avait pas sa ceinture de sécurité. Les odes de Gonzague à l’histoire et l’art de vivre vont nous manquer. Qui désormais va nous parler à sa place de la France comme il le faisait ? Ne cherchez pas !

Copé y croit – 27 septembre

Petit déjeuner au Plaza Athénée avec Jean-François Copé, qui fait la une de L’Événement et qui semble remonté comme une pendule. Son métier d’avocat d’affaires le fait replonger avec bonheur dans les réalités de l’économie. Il en avait besoin après les joutes politiques. La veille, il a dîné avec Laurent Wauquiez qui lui a proposé le poste de président non-exécutif de LR. Pour l’ancien porte-parole du gouvernement, « le climat des affaires est meilleur. Mais tout va plus vite : Big Data, Blockchain, intelligence artificielle, le monde bascule. Frédéric Oudéa (directeur général de la Société Générale, Ndlr) la semaine dernière, lui disait passer 80% de son temps à préparer la mutation. » Dans quel monde vit-on ? L’accord Siemens-Alstom : « C’était ça ou une alliance avec Bombardier. Face aux Chinois, il n’y avait plus de temps à perdre. »

L’homme qui défie Apple – 22 septembre 2017

Ne lui parlez pas de revanche, même si, son père ingénieur fut licencié de Thomson, après 30 ans de bons et loyaux services. Alors, il y a 4 ans, quand il voit que Technicolor ne fait rien de la marque légendaire de l’électronique, il se met en tête de reprendre la licence de marque pour l’informatique. Docteur en Sciences Politique, il reste 10 ans chez PRR et Surcouf vendeur, puis directeur des Achats. « Je connais tous les distributeurs en France et surtout le meilleur des fabricants en Asie. Dans l’informatique, les 5 fabricants (HP, Apple, Acer, LeNovo, Asus) se partagent 150 Mds de CA, mais comme dans l’automobile, les géants  mettent du temps  (4 ans) avant de sortir les innovations. » Aujourd’hui, ses tablettes font 60 M€ de Ca contre 20 M€ un an plus tôt. Lui qui s’est lancé avec 30 000€. « J’avais la commande de 20 000 tablettes auprès de Leclerc, le fabricant et le prix, cela aide !!! »

Il vient de lever 3.5 M€ avec Financière d’Uzès et l’ingénieux Alfonso Lopes de Castro, dirigeant de l’école Financia à La Défense.

« Je cherche à lever 50 M€, je pourrais devenir un leader mondial et créer des milliers d’emplois. » La BPI se penche sur le dossier, Bruno Lemaire s’y intéresse de près. Thomson n’est-il pas en train de devenir un symbole de la reconquête. Présent dans 7 pays d’Europe (Espagne, Italie, Portugal, Belgique…), Thomson a tous les ingrédients pour devenir un géant. C’est un entrepreneur qui connait son secteur. Il a rencontré Teddy Riner pour un contrat d’image. A la fin du rendez-vous, le judoka aux 9 médailles d’or est devenu actionnaire investisseur avec 8% du capital et 700 K€ investis. « C’est le Français qui a battu les Asiatiques. » Un signe qui ne trompe pas.

Made in France : Delta Thermie rapatrie sa production de Chine à Alès – 14 septembre 2017

Les TPE donnent l’exemple. Prenez Philippe Mathé, fondateur des radiateurs Delta Thermie à Alès (30), il a beau faire 3 M€ de CA (10 salariés), il ne veut plus produire ailleurs que dans les Cévennes.

« En fait, nous produisions à nos débuts nos radiateurs d’entrée de gamme en France, explique-t-il mais le marché devenant mature, la grande distribution a exigé des prix plus bas. Rapidement, nous avions délocalisé en Chine. Mais des problèmes de qualité nous font relocaliser notre activité à Alès, sur un segment haut-de-gamme. Nos radiateurs sortent à un prix public d’environ 400 euros. » Un exemple pour Whirpool et autres groupes du CAC 40 ?

Du Jambon au Luxe, Michel Reybier, le sens de la perfection – 12 septembre 2017

Fantastique entrepreneur, créateur en 1982 des Jambons d’Aoste (90 usines et 2200 salariés Justin Bridou Cochonou), revendu en 1996 plusieurs centaines de millions d’euros à l’américain  Sara Lee, Michel Reybier fait de la qualité, son niveau d’exigence premier qu’il met dans toutes ses affaires. Devenu le roi de l’hôtellerie de luxe  (10 palaces, 7 000 salariés, la Réserve) et du vin, un empire de 500 M€ avec  trois fondamentaux : clients, équipes, produits. « Vous n’imaginez pas le nombre d’entreprises où un de ces facteurs est oublié. Quand on m’en propose une, je n’y vais pas. » (1) « Le client qui paie dix fois plus cher une chambre doit y trouver dix fois plus de plaisir. »

Quand il reprend Cos d’Estournel, le vin est vendu 30 euros contre 150 euros aujourd’hui. « A Bordeaux et ailleurs, les négociants et les vignerons ne savent pas grand-chose du consommateur. Est-il satisfait ? Dans mes supermarchés et à Aoste, je savais tout de lui. Dans le vin, non. Je cherche à y remédier. »

Il veut « faire du Cos d’Estournel  la plus grande marque du monde et d’ajouter : « Si j’arrive à la moitié du chemin, j’aurai bien travaillé. » Même chose avec le champagne Jeeper, à Faverolles-et Coëmy (Marne), où l’entrepreneur a inversé le modèle : un champagne de masse, moyen et pas cher, devenu plus rare, meilleur et cher. Cela peut donner des idées…

(1) Le Monde du 09/09/2017

Galeries Lafayette – La Redoute : le tsunami de la distribution ne fait que commencer –  5 septembre 2017

Alexandre Bompard a raison de réorienter Carrefour tout schuss sur le numérique. L’alliance Wall-Mart (486 Mds de dollars de CA) avec Google ne peut que le conforter. Dans le commerce, plus rien n’est comme avant. Les distributeurs globaux, numériques et physiques, vont dominer, seuls subsisteront acteurs locaux ou  exclusifs. L’alliance faite pour contrer Amazon, autre mastodonte qui se met au « retail » en reprenant les supermarchés bio Whole Foods Market pour 13.7 Md de dollars. Ce n’est qu’un début. Les magasins seront bientôt reliés aux géants du digital. Dans ce Blitzkrieg, les Français ne sont pas en reste. Galeries Lafayette-La Redoute, institutions âgées de 125 et 180 ans, s’allient pour créer le premier magasin de mode-déco de France. Un ensemble de 5.5 milliards d’euros en 2020.

Jean-Louis Croquet, conseils d’un faux retraité heureux – 5 septembre 2017

« Dans le monde du business anglo-saxon, mieux vaut ne pas mentir… Rester dans les clous comme on dit, celui du droit et des contrats, sinon, vous êtes exclus direct et cela ne pardonne pas. En bon latin, on peut chercher à ruser ou interpréter, ne pas tout dire, mais travestir, jamais. » L’avertissement est clair. Jean-Louis Croquet sait de quoi il en retourne. L’ancien leader dirigeant du leader mondial des études de marché (Taylor-Nelson-Sofres) négociateur hors-pair, il a tout revendu lors de ses 60 ans pour investir dans un vignoble en Provence, près de Tourtour dans le Var. Sur 40 hectares à Villecroze (83), Château Thuerry devient une référence mondiale du Côtes-de-Provence et des Coteaux-varois. Croqu qui a investi 40 M€ dans l’un des plus beaux chais de la région référencé dans les trois étoiles du monde entier à commencer par Ducasse à Monaco. Administrateur du quotidien Nice-Matin et dirigeant de la Fédération de Rugby du Sud-Est, ce battant ne lâche rien : « J’essaye d’aider des jeunes entrepreneurs avec mes réseaux et mon expérience. » Le chant des cigales ne lui monte pas à la tête. L’un de ses fils anime le groupe de Rock Phoenix. Une référence mondiale aussi.

La leçon de classe de Bureau vallée – 5 septembre 2017

Ex-cadre d’Auchan, le fondateur de Bureau Vallée, Bruno Peyroles, a eu le nez creux ! Cantonné jusque-là au marché de la fourniture de bureau convoitée par de nombreux opérateurs (Fiducial, Office Dépôt, JPG, Manutan…), il décide en 2010 de se mettre sur le juteux créneau des fournitures scolaires trusté jusque-là par les hypermarchés. Bien lui en pris, son réseau affiche 13% de croissance pour 360 M€ de CA et il se met en tête de  « doubler de taille en 8 ans pour atteindre 550 magasins. » L’école de la rue, la vraie, celle où c’est le détail qui fait gagner.

Rossignol tout shuss sur le vélo – 5 septembre 2017

Au lieu de se lamenter, faites comme Rossignol, chercher à élargir les gammes. Avec un marché du ski, par définition cyclique (on skie rarement au mois d’août). Sylvain Noailly propulse le leader isérois sur le créneau plus large du vélo, 20 fois plus important. La stratégie est habile. Après le rachat du fabricant français Time en 2015, et de l’américain Felt, Rossignol réalise déjà 80 M€ dans le cyclisme sur un total de 350 M€ de CA. Cela ne fait que commencer car le vélo électrique n’en est qu’à ses débuts ! Le lancement de la rolls du vélo, ultra haut-de-gamme avec les meilleurs composants au prix de 5 500 €HT est une pierre lancée dans le jardin de Marc Simoncini qui a déjà lancé des modèles cultes. Autre exemple, Cacolac, le roi de la boisson chocolatée qui se met à la boisson au café. Face à la stagnation des ventes, il n’y a jamais de fatalité, ayez de l’imagination.

Macron doit écouter les entrepreneurs immobiliers – 12 août 2017

Au kiosque de Saint-Tropez, ce chef d’entreprise feuilletait Les Echos pour voir combien l’augmentation de la CSG allait lui coûter. Sans parler de l’ISF immobilier : « N’étant plus salarié de mon entreprise, je vais être fiscalisé sur les locaux loués à l’entreprise sans compter ceux que je loue à d’autres boîtes Cela n’est pas normal. L’immobilier d’entreprise est un business comme un autre … Si cela continue, je vais en Italie… Il n’y a ni ISF ni CSG… »

« L’impôt doit se concentrer sur l’immobilier de jouissance, comme les résidences secondaires, mais pas sur l’immobilier d’investissement, locatif ou productif », rajoute Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef. « L’investissement locatif n’échappe à l’ISF que s’il est loué à sa propre entreprise. Très souvent, les chefs d’entreprise détiennent des parts dans une SCI (société civile immobilière), SCI qui possède les locaux de leur société. Les entrepreneurs protègent ainsi une partie de leur patrimoine en cas de faillite, tandis que les locaux ne rentrent pas dans l’assiette de l’ISF.

Et Gilles Carrez, ancien président de la commission des finances à l’Assemblée, d’en remettre une couche : « Du super riche qui investit dans l’assurance-vie en euros et possède un yacht, deux placements qui échapperont au futur IFI, ou du petit riche qui loue des locaux aux artisans, qui sert le plus l’économie française ? ».


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