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La fin du secret professionnel des avocats ?

Entreprendre - La fin du secret professionnel des avocats ?

Tribune. Alors que les citoyens de ce pays sont actuellement convoqués pour assister au jeu malsain des sondages à tire-larigot qui font monter et descendre les candidats à la campagne présidentielle, une action souterraine s’organise. Elle est ourdie par ceux qui nous gouvernent  pour priver les professionnels, qui en détenaient encore un peu, de la liberté d’exercer leur fonction selon leur conscience. 

Ainsi le Sénat a-t-il voté, contre toute attente, un projet de loi annihilant purement et simplement le secret professionnel des avocats, ce qui a été confirmé par la commission mixte paritaire Assemblée Nationale-Sénat. Après les prêtres et les médecins, les avocats se voient condamnés au supplice idiot et démagogique de la maison de verre. Adieu le secret, voici le règne de la prison pour tout le monde: laïque, gratuite et obligatoire. Rendre impossible toute défense en attaquant le secret des avocats venge peut-être l’échec du projet de réforme des retraites, mais ne répond en rien aux évidences de la saleté de Paris et de l’impuissance caractérisée à garantir la sécurité publique. Faudra-t-il demain se confesser à Rome et choisir ses avocats à Bruxelles, Londres ou Genève ?

La folie répressive, secondée par la maladie inquisitoire qui est, nous le savons bien, une affection mentale des sociétés en déshérence, a donc consacré son pouvoir.  

Qui nous gouverne nous abandonne en nous faisant la morale, sourd à l’insécurité qui gangrène le pays, au motif de la commisération qu’on doit aux populations déplacées, on l’entend d’ailleurs depuis la Pologne. La Fontaine écrivait: « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ». Nous y sommes,  et les procès incessants faits à Eric Zemmour, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan et d’autres, ne sont que manteaux de fumée, rideaux de mensonges et autres impostures, utiles à dissimuler avant tout la lâcheté et la forfaiture de qui avait pour mission de nous protéger et qui ne l’a pas fait.

Qu’elles sont belles  ses leçons, mais qu’elles sont creuses ! Il est tentant bien sûr, car commode à réaliser, de punir les victimes au lieu d’arrêter leurs agresseurs, et il est plus simple de le faire quand on les accuse d’être elles-mêmes à l’origine de leur malheur. C’est ce qui se passe sous nos yeux. Qui proteste contre la multiplication des assassins et l’impunité de leurs crimes est un provocateur; c’est lui qu’il faut dénoncer. Qui se plaint qu’on laisse béantes les portes du pays est un raciste et un fanatique,  c’est lui qu’il faut enfermer ! Mais osons le dire, qui croit aux fariboles qu’on lui assène ainsi est un simple d’esprit!

Je conçois que la crédulité confiante  puisse être la cause principale des malheurs de ceux qui les subissent, mais admettons que si l’on n’avait pas cassé les instruments qui permettent de la corriger, l’école par exemple, on n’en serait pas là. Le fatras nauséeux des explications rassurantes fournies par ceux qui versent le poison, rappelle hélas les tragédies classiques, où il est d’usage d’endormir les victimes avant de les tuer.

Le pauvre Fernandel, moine égaré dans le repaire d’assassins qu’est l’Auberge Rouge (d’après Balzac), peut s’échiner à faire comprendre à ses  joyeux convives qu’on va les droguer avant de les assassiner, personne ne le croit. Les rires fusent de toutes parts quand il s’agite. Il faut le voir ribouler des prunelles et claquer des dents tant il a peur. Les beaux esprits d’aujourd’hui l’accuseraient même de vouloir effrayer les gens, et peut-être d’antisémitisme, de racisme et que sais-je encore ? De cannibalisme ? 

Il ne faut pas réveiller l’eau qui dort, dit le dragon au visage d’enfant sage qui nous gouverne. Ah bah ! On verra bien ! Qui sera croqué ne croquera évidemment personne. Puisque le non-sens le dispute dorénavant à la raison, l’imposture à la réalité, puisque le diable a pris la figure de l’ange, il y a tout lieu de craindre que, comme dans le beau roman d’Alfred de Musset nommé Voyage où il vous plaira, le cauchemar soit voué à remplacer l’éden de nos illusions irénistes. 

Tant qu’à faire, puisque l’avenir de l’humain consiste à répéter inlassablement les fautes de son passé, puisque Roland ne devait pas aller à Roncevaux, puisque ni Charlemagne ni Charles Martel n’eussent dû exister,  puisqu’il était vain d’arrêter quiconque à Poitiers, puisqu’il ne fallait pas faire l’expédition d’Egypte, puisque le Duc d’Aumale n’aurait jamais du quitter les rivages de France pour se rendre en Algérie, puisqu’en fin de compte rien ne vaut rien et que l’histoire n’existe pas, que dire à ceux qui croient encore à quelque chose, si petit soit-il ? Leur pays par exemple. Le Grand Dieu Pan répondit à Silène qui le questionnait sur la vie: « Ce qui aurait pu arriver de mieux, c’est de ne pas naître ». 

Vraiment ?  Pierre Bellemare lui eût répondu peut-être : « Il y a sûrement quelque chose à faire ».

Jean-François Marchi


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