Le retour de la mythique Méhari

L’entreprise provençale reprise en 2013 par Stéphane Wimez surfe sur l’essor des voitures de collection. 2cv méhari club (20 millions de CA, 70 collaborateurs) reprend le fabricant néerlandais de pièces détachées Burton Car Company.

La marque Méhari est aujourd’hui inséparable du club de Cassis, une location idéale pour cette voiture synonyme de vacances. Ce sont trois frères qui lancent l’affaire dans les années 80, Georges, Gilles, et Philippe Marques ont grandi dans l’affaire Citroën de leur père, et c’est donc tout naturellement qu’ils se tournent vers cette petite voiture si sympathique au début des années 80, rénovant les modèles qu’on leur apporte, trouvant les pièces détachées, jusqu’à créer leur propre catalogue de pièces de rechange pour les amateurs. Pour les nostalgiques, en 1995, les frères Marques créeront même un 3615 Méhari…

En 1998, la marque aux chevrons va transférer ses outillages de fabrication d’origine de pièces au Club, et quelque temps plus tard, elle fera de même pour les pièces de 2CV. Un avantage énorme qui permet à l’entreprise de vendre des pièces d’origine neuves à ses clients, dont la plupart sont des collectionneurs dans l’âme et veulent respecter l’esprit de la marque.

NOUVELLE DIRECTION

Stéphane Wimez et Julien Vagner, accompagné de Bpifrance reprennent l’affaire en 2013. Le premier connait parfaitement l’environnement de l’entreprise, ayant travaillé pendant six ans chez Renault. Le second, un ami d’enfance, a auparavant évolué dans la finance. Lors du rachat, l’entreprise réalise déjà 11 millions d’euros et emploie une quarantaine de salariés. Les deux hommes vont la lancer dans un processus d’accélération de la croissance qui va porter ses fruits.

Ils lancent l’entreprise dans le XXIe siècle avec plusieurs modèles, la première Méhari électrique, l’EDEN, totalement personnalisable, la 2CV électrique R-Fit en 2020, ainsi que la 2CV fourgonnette l’an dernier. Des véhicules quasi historiques, mais dans l’air du temps ! Les deux hommes investissent également dans un tout nouveau bâtiment de 5 000 m2 qui leur permet d’envisager l’avenir sereinement.

Le groupe Méhari Club Cassis devient ainsi leader sur ce segment de marché si particulier avec quelques 40% de part de marché sur les pièces détachées de ses modèles. En croissance constante et régulière, il a su évoluer dans son mode de distribution réalisant quasiment 60% de son chiffre d’affaires en ligne, et 20% à l’export. Le 2 CV Méhari Club a également annoncé il y a deux ans un partenariat avec son concurrent, la société hollandaise Burton Car Company, qui s’est finalement conclu par un rachat pur et simple. Un mouvement qui permet au Club d’asseoir son leadership sur ce marché. Il existe encore quelques 180 000 2CV en circulation en France et en Europe et environ 60 000 Méhari.

40 ANS POUR UN NOUVEL ÉLAN

Les deux associés ont réussi à moderniser l’offre du Club ainsi que son organisation. Avec la reprise de Burton Car Company, ils avalent non seulement leur concurrent, mais c’est aussi le chiffre d’affaires qui va sauter une marche, le groupe atteint les 25 millions d’euros pour une centaine de salariés au total. Aujourd’hui, la fusion n’est pas à l’ordre du jour, les deux marques continueront d’exister avec des particularités respectées. Plus de 50 ans après le lancement de la Méhari et plus de 70 ans après celui de la 2CV, les fans restent fidèles à ces modèles si représentatifs du patrimoine automobile français.

Stéphane Wimez, président et Julien Vagner, directeur général, savent qu’ils sont sur une double vague positive, celle de la nostalgie avec des modèles très chers au cœur de leurs clients, et la modernisation, avec les modèles électriques et un produit phare, le kit de conversion thermique/électrique qui peut également être adapté pour d’autres modèles tels que les Renault Twingo et représente un véritable vecteur de croissance.

LA PASSION AVANT TOUT

Stéphane Wimez est un vrai passionné d’automobile, tout comme son associé, un profil indispensable pour diriger une entreprise si spécifique. Nul doute que ce cinquantenaire qui a grandi en partie en Afrique avant de parfaire ses études chez Skema Business School à Lille, a eu l’occasion de croiser certains modèles de 2CV et Dyane sur ce continent avant de les revoir sur le territoire français.

ENTREPRISE DU PATRIMOINE VIVANT

Le label récompense les sociétés françaises pour leurs « savoir-faire artisanaux et industriels d’exception ». Chose faite pour le 2CV Méhari Club en 2019.

Claudio Flouvat

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