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L’art d’aimer la France est-il à la portée de tous ?

Entreprendre - L’art d’aimer la France est-il à la portée de tous ?

Faut-il avoir quitté un jour son pays pour goûter à ce point à ce qui en fait la singularité, voire le génie propre ? Hasard ou pure coïncidence, toujours est-il qu‘au même moment, deux de nos grands journalistes éprouvent le besoin si intime d‘exprimer tout haut leur sentiment et leur reconnaissance vis à vis de cette France si malmenée et que nous aimons tant.

L‘un, Frédéric Hermel, 51 ans, est correspondant en Espagne pour RMC (les footeux le connaissent bien) et son livre au titre évocateur est rempli de promesses : C’est ça la France ! Petit musée joyeux d‘un peuple pas comme les autres (Flammarion). Cela fait 30 ans que ce natif d’Arras vit au pays de Cervantes. Il a vécu toute sa jeunesse au Pas-de-Calais.

Et dans une confession émouvante et cultivée, ce fils de paysan clame tout son amour de la France et tout ce qui pour lui compte et qui lui y est attaché. Ses églises, ses cafés, ses boulangeries, ses parties de pétanques et même ses bals du 14 juillet où tout le monde se mélange. C‘est certes nostalgique, un peu désuet, l’auteur n’évoque pas les sujets qui fâchent, mais il n’est peut faire autrement visiblement que de nous administrer cet hymne à la France et à l’optimisme. Un livre qu’il a décidé d’écrire, le 15 avril 2919, en voyant avec stupeur les flammes rouges s‘envoler dans le ciel de Paris, jour funeste lorsque Notre-Dame de Paris s‘embrasa en direct sur toutes les télés du monde entier.

Faut-il se détacher de sa terre pour en voir les avantages et les singularités. Manuel Valls ne disait pas autre chose dans son débat télévisé sur CNews face à Éric Zemmour, pour justifier son besoin de prendre du recul à Barcelone. Sauf qu’il s‘est bien gardé de toute auto-critique sur son action en tant que premier ministre pour lutter contre ce qu’on appelle aujourd’hui avec pudeur « séparatisme“. Faire amende honorable aurait été à mettre à son crédit. Il faudra encore attendre un peu… C‘est un autre sujet. Vouloir faire pleurer Margot quand on est responsable politique est compréhensible mais cela reste grave, car c‘est d’actes réalistes dont le pays à besoin… C‘est une autre affaire !

Dans  Le Figaro, Mathieu Bock-Côté, polémiste de talent avait beau jeu de pointer du doigt comment nos compatriotes peuvent éprouver un tel plaisir à écorcher ou endommager leur langue, la langue française (primauté donnée partout à l’Anglais, ravages de la langue inclusive) alors qu’elle a tant apporté au monde. Par ses écrivains, de Voltaire ou Montesquieu, ou ses subtilités (c‘est la langue de la diplomatie).

Et notre éditorialiste de s’interroger sur la décision des autorités d‘ accepter, par exemple, de traduire en anglais toutes les mentions en Français de notre future carte d’identité nationale. Un coup de canif symbolique porté à la face du monde à la primauté de la langue, meilleur aveu d’échec ou d’impuissance. Ou alors preuve manifeste  que nos élites, dans leur inconscient, ne croient plus en leur pays et en sa langue. Celle-ci va pourtant être de plus en plus parlée sur la planète avec l’essor démographique de l‘Afrique en particulier.

Elle devrait figurer dans les décennies a venir parmi les trois langues les plus parlées. Soyons-en bien conscients et surtout ne jouons pas nous-mêmes contre elle ! Au Québec, rappelons qu’ il est interdit de mettre « Ladies et Gentlemen « sur les portes des toilettes, mais bien « Femmes et Messieurs ».Prenons-en de la graine ! Ce n‘est qu‘un exemple de cette bataille à livrer ou nos médias ont un rôle primordial à jouer. En tant que patron de Lafont presse, (Entreprendre, Journal de France, L‘Événement magazine…), je me suis toujours évertué à privilégier des titres français pour désigner le nom de nos magazines et, dans nos articles, à faire une chasse permanente à l’anglicisme inutile, toujours bien porté par les journalistes pour faire bien ! Préférons  le mot de courriel, à celui d’émail et celui de foyer à cluster.
« La Trahison des clercs  » comme l’écrivait en 1927 Julien Benda commence par les détails. Plus loin, notre éditorialiste québécois vante cet art si français qui est celui de la conversation.

Une ressource inégalée où chacun aime à pouvoir gloser à n‘en plus finir sur n‘importe quel sujet. Un art de la digression sans pareil et qui résiste encore dieu merci aux dérives sectaires de la toile. Mais jusqu’à quand ? D‘autant que nos cafés restent fermés. Il n‘est jamais trop tard pour prendre conscience de qui nous sommes. Merci à Hermel et Bock-Côté de nous le rappeler chacun à leur manière ! D’autant que ce génie français, il est ouvert à tous, et tout le monde peut se l’approprier. Même Madame Audrey Pulvar…, meme si je crains que l’appât des voix électorales ne soit devenu chez elle plus fort que sa véritable conviction profonde. Arnaud Montebourg aurait dû bien le lui expliquer quand ils étaient ensemble !

Robert LAFONT


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